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Lutte contre la corruption et les délinquants financiers : Autour de la question, trois débatteurs s’expriment

Au sujet de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, la radio ‘’Studio Tamani’’ recevait dans son émission ‘’ Grand dialogue’’ du mardi 29 octobre 2019 trois débatteurs. Plus de 44 minutes durant, Ibrahim Kébé Tamaguidé, président de l’association ‘’Fassokanou’’, Kalidou Dembélé, économiste, et Clément Dembélé, président de l’association de lutte contre la corruption et le chômage, animaient le débat.

Pour l’entame du débat, le président de l’association ‘’Fassokanou’’, Ibrahim Kébé Tamaguidé, s’est prononcé en premier lieu. Pour cet intervenant, le combat contre la corruption mérite d’être soutenu par tous. D’après lui, des difficultés telles que les problèmes d’hôpitaux, de routes, d’éducations, celles relatives à l’armée et tant d’autres secteurs sont dus à la corruption. Lutter contre la corruption permet selon lui, aux citoyens d’avoir un nouveau souffle, voire au pays de se redresser. Celui-ci laisse dire que son association soutient le combat de la justice. Pour l’économiste Kalidou Dembélé, même un fou ne peut pas dire que cette lutte déclenchée par les autorités n’est pas sérieuse. Selon lui, le Mali est aidé par des partenaires comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Aussi, dit-il, le pays traverse une période difficile dans son histoire. Car, ajoute l’économiste, ça ne va pas dans le centre ni dans le septentrion, voire dans le reste du pays. En outre, argumente-t-il, l’accès à l’argent demeure de plus en plus difficile. La question pour Kalidou, est : est-ce que les autorités ne sont pas en train de divertir les gens en les détournant via ces arrestations des solutions réelles à cette crise même si cette lutte contre la corruption est une bonne chose ? Pour sa part, Clément Dembélé estime que c’est la première fois qu’un tel travail soit effectué par la justice dans l’histoire du pays. « Il était inimaginable d’arrêter certaines personnes du haut niveau au Mali à l’époque. Mais la justice est en train de faire ce travail aujourd’hui », clarifie Clément pour qui personne ne doit douter de la sincérité de la justice dans ce combat. Dans son intervention, Clément se montre optimiste dans ce que la justice fait aujourd’hui. À cet effet, il précise que les citoyens peuvent réclamer une meilleure justice le jour où le pouvoir judiciaire manque à son devoir. Pour Ibrahim Kébé, ce que fait la justice est déjà salutaire, mais beaucoup restent à faire à présent. À ses dires, beaucoup de dossiers de corruption restent sans suite à présent. Au-delà de ceux qui sont arrêtés, Kébé ajoute que plusieurs ‘’poids lourds’’ devraient encore être arrêtés. Cela, pour permettre aux citoyens de connaitre que le combat de la justice est sérieux et juste. Cet intervenant estime que l’appel à témoin qui a été fait par la justice ne valait pas la peine dans l’affaire des avions cloués. Cela, dit-il, dans la mesure où l’audit a été fait par le Bureau du vérificateur général. Sans détour, le débatteur Tamaguidé exprime que l’exemple doit, dans cette lutte, être pris sur le Rwanda où Paul Kagamé a laissé son intime ami être enfermé par la justice en matière de la lutte contre la corruption. Le débatteur d’annoncer que la justice ne doit pas s’arrêter à ces arrestations, car des affaires comme celles des engrais frelatés et tant d’autres existent de nos jours. Pour éclaircir la lanterne du public, M. Tamaguidé de préciser aussi que ce travail déclenché par la justice a déjà été fait sous le président Modibo Keita. Ce qui l’amène à citer l’opération ‘’taxi’’ qui a permis de mettre la main sur des grands cadres « corrompus » à l’époque. Pour sa part, l’économiste Kalidou Dembélé opte pour l’analyse de ce combat que mène la justice. Un combat accompagné d’après lui, par des tapages médiatiques. Pour être clair, l’économiste s’est interrogé à savoir si les autorités ne visent pas d’autres choses à travers cette lutte. Pour Kébé, aucune personne ne doit être épargnée dans ce combat. À ce titre, il évoque que le ministre Malick ne peut accélérer dans son travail que si le peuple accepte de le soutenir. Suivant les mots du débatteur Kébé, d’importantes sommes destinées à l’armée seraient détournées. Ce qui le laisse dire que certains cadres doivent être arrêtés au niveau de l’armée. Pour l’économiste, il faut une synergie d’action du peuple et des décideurs autour de Malick et du procureur Kassogué pour l’aboutissement de cette lutte. « Ce combat vient de commencer par la justice et je le soutiens. Mais je me demande comment ce travail se termine », ajoute l’économiste en disant haut et fort qu’un problème de répartition des ressources financières existe dans le pays. Ce dernier de poursuivre aussi que la corruption est devenue ‘’un phénomène normal’’. Lequel, confie-t-il, se trouve dans tous les secteurs malheureusement. À son tour, Clément Dembélé estime que 250 milliards se volatilisent par ans à cause de la corruption. Des sommes qui peuvent pour lui, servir à créer des emplois et à réaliser des infrastructures routières, médicales…Pour Clément, les conséquences de la corruption sont nombreuses : gabegies du denier public, méfiance entre les gouvernants et les gouvernés, recrudescence du chômage et de la migration clandestine…Dans le débat, M. Kébé disait que les services anticorruptions doivent être jugés lors qu’ils ne font pas leurs missions. Selon lui, même les députés doivent être concernés dans le travail qui est en cours. Des propos soutenus par l’économiste Kalidou qui ajoute que l’audit des services conçus pour lutter contre la corruption doit se faire. Cette lutte, estime-t-il, doit être continuelle. Suivant les propos de Kébé, il faut l’union du peuple et l’effort de tous pour lutter contre la corruption. Selon Kalidou, tout le monde doit opter pour le changement de comportement.

Mamadou Diarra

Source : Le Pays

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