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Les États-Unis montrent à nouveau leur impatience face à l’évolution du Mali

Les États-Unis ont à nouveau montré mardi à l’ONU de l’impatience face à l’évolution de la situation au Mali, jugeant inacceptable que des parties à l’accord de paix de 2015 profitent de la mission de paix de l’ONU (Minusma) sans s’acquitter de leurs obligations.

«Malgré les efforts louables de la Minusma, la tendance générale (…) est extrêmement préoccupante», a souligné l’ambassadrice américaine à l’ONU, Kelly Craft, lors d’une réunion du Conseil de sécurité. «Le gouvernement du Mali et les groupes armés signataires (de l’accord de paix) ont fait peu de progrès pour l’appliquer». «Ceci n’est pas acceptable» et «nous ne pouvons continuer à soutenir une mission de paix qui profite aux parties signataires alors qu’elles refusent d’appliquer pleinement leurs engagements», a averti la diplomate américaine.

Répétant une menace ancienne de Washington, Kelly Craft a évoqué implicitement l’idée de mettre un terme à la Minusma, une grosse opération militaire au coût annuel dépassant le milliard de dollars et qui subit régulièrement des attaques meurtrières. «Nous ne pouvons pas laisser passer une autre année sans nous rapprocher de l’application de l’accord de paix». «Si toutes les parties restent réticentes à sortir du statu quo, alors nous devons être prêts à développer une approche différente» pour le Mali, a-t-elle dit, sans autre précision. La France et le représentant de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, ont au contraire fait valoir les progrès politiques accomplis.

L’armée française restera «aussi longtemps que nécessaire» au Mali annonce Édouard Philippe
«La France sera au côté du Mali aussi longtemps que nécessaire», a déclaré le Premier ministre français le 23 février, en déplacement au Mali pour une visite de deux jours.

«Des avancées significatives ont été enregistrées dans la mise en oeuvre de l’accord, notamment en ce qui concerne les réformes politiques et institutionnelles, les questions de défense et de sécurité ainsi que les questions de développement socio-économique», a souligné Mahamat Saleh Annadif. «Des progrès significatifs» ont été réalisés, avait aussi dit à des journalistes avant la réunion l’ambassadeur français, Nicolas de Rivière. «Beaucoup reste à faire», avait-il toutefois concédé. L’ambassadeur du Mali à l’ONU, Issa Konfourou, a aussi évoqué des «progrès substantiels». «Nous sommes dans la bonne tendance», a-t-il assuré, indiquant comprendre «l’impatience» de certains membres du Conseil de sécurité. Mais l’insécurité et des problèmes financiers contrecarrent l’application de l’accord de paix, a fait valoir le diplomate malien.

Au Mali, trois forces interviennent dans le domaine sécuritaire: les 5000 militaires de la force conjointe antidjihadiste G5-Sahel dont le rayon d’action couvre cinq pays (Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, Niger); la force française Barkhane (4500 militaires); et la force de paix de l’ONU Minusma qui compte environ 15.000 militaires et policiers.

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