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Lettre à grand-père : Cher grand-père…

Ma lettre que voici, va se perdre entre Mondoro et Boulkessy. Elle se perdra entre les attaques surprises et les tirs d’assauts. Elle se perdra à Boulkessy, elle se perdra à Mondoro. Oui cher grand-père, cette 23e lettre que je t’envois se perdra dans les larmes et les cris du peuple malien, dans le sang de nos FAMa, de Dioura, de Guiré, d’Aguelohoc… Elle se perdra aux pieds de ces vaillants soldats qui ne cessent de tomber d’une mort récidiviste. Elle se perdra dans le deuil de ces crimes qui ont atteint le seuil inimaginable. Ma lettre se perdra dans mes larmes, cher grand-père. Cher grand-père, elle ne se perdra pas seulement par manque de matériels pour cause d’avions cloués, mais aussi par défaut de vigilance entre 1h et 5h du matin. Que cela s’arrête. Qu’au moment où d’aucuns dorment que d’autres veillent. Nous sommes en guerre.

Cher grand-père, je ne suis pas adepte de la théorie du complot mais la coïncidence et la simultanéité des attaques terroristes et le déroulé politique m’intriguent beaucoup. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Personne ne comprend ce qui se passe. Le Terrorisme ! Mais pourquoi ? Pour instaurer la Charia islamique ? Mais où, en quoi faisant et comment ? Mais pourquoi ces actes terroristes répondent à chaque fois à un questionnement politique ? Est-ce une coïncidence du hasard ? Ou tout simplement un “Tais-toi et fais ceci, fais cela”. Oui grand-père, je pense que le terrorisme est l’arme fatale pour pousser les gouvernements africains à signer tous les contrats, tous les accords et toutes les coopérations, médiocres qu’elles soient. Hélas !

Ce qui fait le plus mal, grand-père, c’est que nos militaires sont obligés de se cantonner comme des avions cloués et attendre tout bonnement la mort venir les cueillir à répétition et à répétition comme à Guiré et Dioura. Hélas ! Mondoro et Boulkessy.

Oui grand-père, pourquoi attendre la mort si on doit quand même mourir ? Pourquoi ne pas aller vers elle si de toutes les façons, on doit mourir quand même. Le Mali appartient aux militaires, ils doivent aller dans les forêts, dans le désert et même les zones snipers pardon les zones interdites mêmes aux protagonistes maliens.

Cher grand-père, mon deuil va continuer. Je vais continuer à pleurer car je sais qu’on aura à réviser beaucoup de personnes, qu’ils ne dialoguent ou pas, la Constitution sera révisée et l’Accord d’Alger appliqué. C’est ça la dictée, pardon la volonté des peuples. Cher grand-père, ma plume va être en berne pour le moment afin de rendre hommage à nos valeureux soldats. Mes condoléances sincères ! Vive nos soldats ! Vive le Mali un et un! A mardi ! Inch’Allah !

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