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Communiqué du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) sur la tenue de l’Atelier de validation du projet de Termes de référence du « Dialogue politique inclusif »

Du samedi 14 au lundi 16 septembre 2019 à Bamako, des représentants de partis et associations membres du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) ont pris part aux débats de l’Atelier de validation du projet de Termes de référence du « Dialogue politique inclusif » (DPI). L’Objectif de cette participation malgré les nombreuses réserves du FSD, était de bonne foi, qu’aux travers de débats d’idées contradictoires, qu’il puisse partager ses observations et contributions au cadre conceptuel du Dialogue afin d’en faire une réussite, une réelle contribution au bénéfice d’une sortie de crise honorable pour notre pays.

La correspondance N°12-09/FSD du 11/09/2019, adressée au Président du Comité d’organisation du DPI et au Triumvirat des Facilitateurs, en s’appuyant sur des insuffisances notoires du projet initial de TDR tant sur des aspects d’orientations que sur des aspects de cohérence et de pertinence méthodologique, a affiché cette ferme volonté de participation du FSD, non sans soulever des préoccupations et des dispositions préjudicielles sans la résolution desquelles , il ne pourrait poursuivre sa participation au Dialogue.
Aussi, la condition de participation du FSD aux étapes à venir du processus du Dialogue a été clairement déclinée comme suit :
Revenir au concept de Dialogue National Inclusif ;
Evaluer l’utilité de tous les participants et allier l’inclusivité à la représentativité paritaire, tant de la majorité, de l’opposition que de la société civile, en évitant la surreprésentation de l’Etat qui devrait se limiter strictement à la facilitation logistique, sécuritaire et budgétaire ;
Préciser à l’avance le processus décisionnel qui devrait être sanctionné par une majorité qualifiée des trois-quarts (3/4), à défaut de consensus sur un point donné ;
Débattre sur les raisons des retards et blocages de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et, le cas échéant, envisager sa relecture ;
Apprécier l’opportunité et la pertinence de la révision constitutionnelle en ce moment en raison, entre autres, de l’absence de l’Etat à Kidal et dans bien des localités du Centre et du Nord, de la persistance voire l’aggravation de l’insécurité ; et de la nécessaire mise en place des règles et mécanismes permettant la transparence des consultations électorales ou référendaires ;
Affirmer clairement le caractère exécutoire et contraignant des Résolutions adoptées ;
Mettre en place le mécanisme d’un Comité de Suivi indépendant et participatif.
Cependant, tout au long des travaux, les constats faits par nos représentants à l’Atelier, ont progressivement confirmé nos inquiétudes et réserves exprimées au travers des points de notre conditionnalité ci-haut rappelés. Et, même si le concept de « Dialogue NATIONAL Inclusif » a fini par s’imposer, la Majorité présidentielle et les agents gouvernementaux, surreprésentés à dessein au sein des groupes de travail à l’Atelier, ont tenté, dans un partage de rôle habilement organisé, d’imposer la dénomination inadéquate de « Dialogue POLITIQUE inclusif » jusqu’à la clôture, alors même que les discours d’ouverture du Triumvirat et du Premier ministre, comme d’ailleurs la plupart des participants, avaient déjà acté le caractère « NATIONAL » du Dialogue.
Ainsi, notre exigence d’évaluer, à toutes les étapes du Dialogue, « l’utilité et l’inclusivité » dans la représentation paritaire de tous les participants, s’est butée à la volonté ostentatoirement affichée par les tenants du pouvoir de noyer le débat et la participation de l’Opposition politique qui, sur plus de 500 participants, n’avait reçu qu’une vingtaine d’invitations. Et comme pour rajouter aux entorses faites au principe d’inclusivité, nos représentants n’ont pu prendre part qu’aux travaux de trois groupes de travail annoncés à la plénière d’ouverture de l’Atelier, un quatrième Groupe de travail a été constitué sans qu’ils puissent y participer.
Du reste, nous avons senti la ferme intention de ne pas intégrer les questions de fond constituant les paramètres fondamentaux de la crise multidimensionnelle malienne, tels que les raisons du blocage dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger en vue de sa nécessaire relecture, ainsi que la question de l’opportunité et la pertinence de la révision constitutionnelle en ce moment crucial d’aggravation de l’insécurité, mais aussi et surtout en l’absence de l’Etat à Kidal et sur des pans entiers du territoire national.
Forts de l’expérience malheureuse du sort réservé aux conclusions de la « Conférence d’entente nationale » de 2017, nos propositions d’affirmer clairement le caractère exécutoire et contraignant des résolutions adoptées au cours du Dialogue, et leur suivi par un Comité paritaire indépendant ont essuyé un refus catégorique à travers une fronde injustifiée.
Par la suite, c’est au fil de son discours de clôture que le Premier ministre dit attendre justement « les résolutions » du Dialogue envisagé pour les intégrer dans sa Déclaration de politique générale, étant entendu qu’en l’absence de caractère exécutoire contraignant et d’un mécanisme de suivi paritaire et indépendant, le Chef de gouvernement ne retiendra que les points de résolution qu’il voudra.
Pire, la plénière des participants à l’Atelier n’a pas disposé des Termes de référence consolidés des différents Groupes de travail aux fins de validation définitive.
Toute chose contraire à la démarche traditionnelle pour une telle rencontre.
Et curieusement, le lancement officiel du « Dialogue » a été déclaré par le Premier ministre, sans cette étape cruciale d’adoption formelle des Termes de référence définitifs par la plénière, pourtant seule habilitée à le faire.
D’ores et déjà, les péripéties décrites ci-dessus témoignent à suffisance du bien fondé de nos réserves, et nous fondent à accorder du crédit aux assurances données çà et là.
Prenant à témoin l’ensemble du Peuple malien, nous sommes donc au regret de constater que nos espoirs d’un véritable « Dialogue national inclusif », franc, sincère, démocratique et participatif, s’amenuisent de jour en jour, alors que notre Nation recherche, au travers de cet exercice, une ultime opportunité de faire le point de la crise multidimensionnelle, et de définir les fondements d’un Mali nouveau.
Au regard de ce qui précède, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) déclare, solennellement, ne pas participer au reste du processus du Dialogue tel que mis en œuvre.
Bamako, le 21 septembre 2019.

Le Président du FSD

Honorable Soumaïla CISSE
Grand Officier de l’Ordre National

Source: Maliactu.info

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