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Heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Niono / Bilan : 2 morts dont 1 policier et 1 civil, plus de 20 blessés / Le commissariat incendié, le commissaire tué

La ville de Niono, dans la région de Ségou, a connu une violence sans précédent le 19 septembre 2019. Des jeunes se sont attaqués au commissariat qu’ils ont mis à sac et tué le commissaire Idrissa Tounkara. Très tôt, une vidéo montrant le corps sans vie de l’officier de police dans la cour du commissariat circulait sur internet. Le bilan provisoire fait état de deux morts dont un policier et un civil, et plusieurs blessés.

Les jeunes de Niono en voulaient au commissaire de police qui avait quitté la ville une semaine plus tôt sous la pression des jeunes. Selon des habitants de la ville, tout est parti d’un contrôle de police au cours duquel un policier avait donné un coup de pied à un citoyen.

La population s’en est prise au commissaire coupable à leurs yeux de n’avoir pas sanctionné le policier auteur du coup de pied. Jeudi, les manifestants ont pris d’assaut le commissariat où se trouvaient le commissaire et ses hommes.

Face à la détermination des jeunes, les policiers ont tiré et fait des blessés et un mort parmi les manifestants qui ont finalement eu accès à la cour du commissariat. Le commissaire Idrissa Tounkara a ainsi été tué par la foule qui a détruit le commissariat et les autres policiers ont pris la fuite.

Avant d’être confirmée par les autorités, l’information a été largement diffusée sur les réseaux sociaux avec des images à l’appui. La tension était vive depuis plusieurs jours, selon le chef des griots de Ségou, Mamadou Kouyaté. Une mission s’apprêtait à mener la médiation entre les jeunes et la police, mais elle a dû renoncer.

Le drame de Niono pose une fois de plus la problématique des rapports entre la population et les forces de sécurité censées les protéger. A Fana, autre ville malienne, des jeunes se plaignaient de la cohabitation avec la police locale qu’ils accusaient de leur mener la vie dure lors des contrôles nocturnes précoces.

Il existe une méfiance regrettable entre la population et les forces de sécurité qui sont perçues comme des oppresseurs. Cette perception des représentants de l’Etat a exacerbé la crise dans le nord et le centre du pays mais elle semble être pourtant le dernier souci des gouvernants qui cherchent à réconcilier les Maliens.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain

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