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Affaire Bakary Togola : Les éclairages du procureur Kassogué

Bamako, 16 septembre (AMAP) Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune III, procureur du Pôle économique et financier de Bamako, Mamoudou Kassogué, était face à la presse samedi dernier dans les locaux du tribunal pour faire le point sur l’affaire dite des ristournes mises à la disposition de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (CSCPC) par la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) au profit des paysans, a constaté l’AMAP.

En détention provisoire depuis, vendredi dernier, à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, le président du Conseil d’administration de la CSCPC, Bakary Togola, par ailleurs président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), est « soupçonné d’avoir détourné ces ristournes destinées aux producteurs de coton ».

Selon le magistrat, le Pôle économique et financier de Bamako a reçu une dénonciation anonyme d’un lanceur d’alerte, qui a envoyé une correspondance dans laquelle il a fait état de l’existence de malversations au niveau de la CSCPC. « C’est ainsi que nous avons ordonné l’ouverture d’une enquête, en saisissant la Brigade du pôle économique et financier qui a commencé ses investigations », a expliqué Mamoudou Kassogué.

D’après lui, cette personne anonyme a beaucoup contribué à l’enquête, en produisant suffisamment de documents pour étayer sa dénonciation. Et en contribuant à leur faire comprendre les lignes comptables des documents.

« A l’issue de ces investigations, a-t-il poursuivi, il a été observé que ces soupçons avaient une base de réalité, en ce sens qu’elles ont permis de comprendre que de 2013 à 2019, la CMDT a mis à la disposition de la CSCPC 13,4 milliards de Fcfa ». Et sur ce montant, selon Mamoudou Kassogué, seulement 8,8 milliards de F cfa ressortent de la comptabilité de la Confédération, soit un montant de 4,5 milliards de Fcfa non comptabilisé.

Le procureur a également indiqué que sur les 8 milliards qui ont été comptabilisés, seulement 3,9 milliards de Fcfa ont pu être justifiés (soit 4,8 milliards de Fcfa non justifiés).« Ce qui fait un montant total non justifié de 9,4 milliards de Fcfa à la date d’aujourd’hui », a-t-il expliqué, indiquant que l’ouverture d’une information judiciaire était devenue obligatoire. « C’est ainsi que nous avons ordonné, le jeudi, dans la journée, qu’une mesure de garde à vue soit prise contre Bakary Togola, présumé auteur principal de ces malversations dénoncées», a confié le procureur Kassogué.

« De même, il y a des présomptions de détournement de deniers publics sur la base de faux, usage de faux, soustraction frauduleuse, détournement et autres malversations », a-t-il fait observer.

Le magistrat a ajouté que le juge d’instruction poursuivra et approfondira les investigations, pour vérifier si les montants allégués sont confirmés ou non. A ce propos, le procureur a ajouté que tout sera fait « avec objectivité, impartialité et dans le respect strict du principe de l’instruction à charge et à décharge ». « Nous, au niveau du Parquet, aucune plainte, aucune dénonciation ne restera sans suite », a averti le ‘’procureur anti-corruption’’. A ce titre, Mamoudou Kassogué a promis qu’il n’y aura pas de rétention à leur niveau, affirmant que tout ce qui viendra sera examiné et passé au peigne fin.

En outre, il a révélé que six autres personnes sont suspectées d’avoir contribué, d’une manière ou d’une autre, à la commission des infractions.

BD/MD (AMAP)

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