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Elle accouche en prison, souffre seule dans sa cellule… et porte plainte

Diana Sanchez aurait pu être une heureuse maman si son accouchement ne s’était pas déroulé dans une insoutenable douleur, seule pendant 5h, derrière des barreaux… Cette détenue de 27 ans, qui a mis son fils au monde sans assistance médicale ni aide, porte plainte et dévoile son calvaire.

Voilà de quoi exacerber la rage des Américaines qui voient leur pays régresser en matière de droits des femmes et de libertés individuelles. En 2018, derrière les murs épais de la prison de Denver, dans l’Etat du Colorado, Diana Sanchez a certainement connu le pire. Arrêtée pour usurpation d’identité et admise à la prison du comté le 14 juillet 2018, la jeune femme de 27 ans en est alors à plus de huit mois de grossesse. Elle est donc placée dans une cellule du Centre médical de la prison. Au matin, elle informe un agent pénitentiaire venu lui servir le petit-déjeuner qu’elle a des contractions.

A huit reprises, Diana Sanchez prévient les gardes et infirmiers de ses contractions. Vers 9h45, le 31 juillet 2018, une infirmière l’ausculte et indique que la détenue a perdu les eaux et que son pantalon est mouillé et ensanglanté, mais aucun transfert vers l’hôpital n’est fait et aucune ambulance n’est appelée.

Femme détenue : cinq heures de douleurs sans aide médicale

Alors que ses contractions sont de plus en plus douloureuses, la jeune maman crie au secours plusieurs fois se voit contrainte d’accoucher seule sur son lit. Placée sous vidéosurveillance, la jeune femme se crispe de douleurs, appelle à l’aide et fini par enlever son pantalon et fait sortir son bébé sans péridurale.

Après cinq heures de travail épuisant, un surveillant vient examiner le nouveau-né qui, selon la jeune maman et son avocate, Maître Mari Newman, n’a pas reçu les soins appropriés comme le nettoyage du mucus dans le nez et la bouche et la section du cordon ombilical. « Ce qui aurait dû être le plus beau jour de sa vie a été celui de la douleur et de l’humiliation », affirme l’avocate de la victime.

Une jeune maman « traumatisée »

Un an après cet horrible épisode, Diana Sanchez, qui vit désormais entourée des siens, a décidé de porter plainte contre le Centre médical de la prison et le Département du shérif de Denver. “Mme Sanchez ressasse cet événement sans arrêt. Elle était pétrifiée et personne n’a rien fait pour l’assister médicalement alors qu’elle en avait besoin. C’est le genre de traumatisme qui ne s’en va pas », déplore Maître Newman, qui espère que cela n’arrive plus à quiconque.

De son côté, le Centre médical de la prison a assuré que toutes les réglementations ont bien été suivies à la lettre. « [Nous} procur[ons] des soins de haute qualité à des milliers de détenus chaque année. Nos patients sont notre priorité », peut-on lire dans un communiqué. Quant au Département du shérif de Denver, il a indiqué à la BBC que de nouvelles prédispositions seront prises “pour garantir que les détenues en train d’accoucher soient immédiatement transférées à l’hôpital ».

 

 

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