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Près de 1000 jours de captivité dans le Sahel : Malgré « l’épée de Damoclès sur sa tête », le fils de Sophie garde espoir

L’invité de l’émission « C’est à savoir » d’Ouest France de cette semaine était Sébastien Chadaud Pétronin, le fils du dernier otage français retenu dans le Sahel par des ravisseurs. Sébastien revient sur cette affaire. Ce podcast était animé par Bruno Alvarez et Damien Le Delézir. 

Enlevée à Gao le 24 décembre 2016, Sophie Petronin est la dernière française retenue en otage dans le sahel. Depuis 24 ans, cette originaire de Bordeaux travaillait dans le domaine humanitaire où elle s’occupait, en tant que médecin, des enfants orphelins.

Depuis son enlèvement par des djihadistes, son fils Sébastien Chadaud Pétronin ne cesse de se battre pour obtenir gain de cause dans sa libération. Il a séjourné au Mali dans ces deux derniers mois, explique-t-il, dans ce podcast où il explique avoir obtenu des nouvelles de sa mère via des intermédiaires. Selon Sébastien, la libération de cette femme humanitaire âgée de 74 ans n’est peut-être qu’une question de jour vu la dégradation progressive de son état de santé. « Les gens qui la détiennent ne veulent plus la garder parce qu’elle nécessite trop de soins. Ils sont dans l’obligation de la soigner et cela leur pose trop de problèmes à la fois financier et même de sécurité », a-t-il laissé entendre par téléphone à nos confrères de Ouest France. Cela reste encourageant pour ce fils dévoué puisqu’il laisse croire à une libération prochaine de sa mère. Toutefois, cela n’empêche pas la peur de s’installer, dit-il, puisque si ce groupe se voit dans l’obligation de la libérer c’est que l’état de santé de sa mère est assez dégradé.

Sébastien Chadaud Pétronin déplore également le fait qu’il n’arrive pas à nouer de contact direct avec sa mère. Pour avoir de ses nouvelles, il a réussi à mettre en place une chaîne de communication, « une cellule » afin d’obtenir des informations plus ou moins fiables sur sa mère retenue il y a près de 1000 jours. Malgré tout, il reste convaincu que le groupe qui détient cette vieille femme ne la libérera pas par unanimité, puisqu’il s’agit d’une véritable organisation dans laquelle plusieurs acteurs sont en jeu.

Iyad Ag Ghaly, qui s’est présenté six mois après l’enlèvement de cette femme, bien vrai qu’il soit le gestionnaire du dossier, donc, le décideur, indique-t-il, n’est pas le seul impliqué dans cette situation. « Il y a des commanditaires, des exécutants et certainement des geôliers », explique-t-il avant de préciser qu’il importe de négocier avec tous ceux-ci.

Sébastien ne fait pas de cadeau aux autorités françaises dans cette affaire de prise  en otage de sa mère. Il les trouve indifférentes vis-à-vis de cette situation. « Ma mère a véritablement été un otage oublié et elle est passée pour moi  dans le statut d’otage sacrifié », déplore-t-il. Toutefois, il reste persuadé que les gens qui détiennent le médecin humanitaire ont deux perspectives qui s’ouvrent devant eux : garder la vieille dame jusqu’à ce qu’elle guérisse ou trouver d’autres voies et moyens pour la libérer. « Elle ne sortira pas pour rien », se convainc-t-il.

Tout compte fait, selon Sébastien, le traitement que font les autorités françaises de ce dossier serait différent de celui qu’elles feront s’il s’agissait de « la mère de Hollande ou de Macron ».

Cet « enfant béni », comme on commence à l’appeler au Mali, n’est pas prêt à relâcher cette affaire tant qu’il n’y aura pas gain de cause. Le fils de Sophie a « l’épée de Damoclès sur sa tête », mais reste optimiste de retrouver sa mère vivante. Il devrait être reçu hier, jeudi 12 septembre 2019,  au Quai d’Orsay autour de cette affaire.

Rappelons que le 2 mai 2019, Sébastien a fait paraître dans les éditions Fayard un livre sur ce combat intitulé Ma mère ma bataille. Dans cet ouvrage, il écrivait dans le prologue : « On m’avait demandé de tenir ma langue. Tout révéler est donc ma dernière carte. Voici les coulisses d’une partie d’échecs grande comme deux continents, où j’ai tenté tant bien que mal d’avancer mon pion le plus loin possible, pour en sortir une « dame ». » Près de cinq mois après la parution de ce manuscrit, l’affaire reste au point mort. Tout compte fait, « Un fils peut-il jamais se résoudre à abandonner sa mère ? Aucun ne peut oublier qu’il lui doit tout », précisait-il dans ce bouquin.

Fousseni TOGOLA

Source : Le Pays

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