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Entretien avec Souabou Togo, auteur du livre “combat de l’espoir” : “La poésie représente pour moi la noblesse dans la littérature”

Détenteur d’un Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) à l’Université Mohamed Premier d’Oujda (Umpo) au Maroc et Maître-Assistant à l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (Ussgb), Souabou Togo enseigne dans plusieurs universités de Bamako dont l’Institut Supérieur de Gestion (IUG). Passionné des lettres, il vient de concrétiser cet amour à travers sa toute première publication littéraire, un recueil de poèmes intitulé “Combat de l’espoir” paru chez Prostyles Editions. Nous l’avons rencontré pour échanger au tour de son ouvrage.

Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre ouvrage “Combat de l’espoir” !

Souabou Togo : Combat de l’espoir est un recueil de poèmes (53 en tout) à travers lequel j’ai voulu m’essayer. C’est le premier livre que j’ai fait éditer chez Prostyle Editions en 2019, que je remercie vivement. Comprenez que c’est un coup d’essai. Certains poèmes ont été composés depuis ma première année d’études à l’université au Maroc en 2004. D’autres l’ont été en 2007, 2010, ainsi de suite jusqu’en 2019. Donc, ce sont des textes réfléchis, présentés en vers sous plusieurs formes fixes (17 sonnets) et non fixes.

Quelle explication donnez-vous au titre “Combat de l’espoir” ?

En tant que jeune Africain, j’ai toujours pensé que l’Afrique ne restera pas telle qu’elle est aujourd’hui. Les conditions de vie ne seront pas éternellement les mêmes. Il nous faut donc espérer une Afrique honorable, un Mali uni et paisible. Et cela viendra. Au regard des souffrances actuelles des Africains, l’espoir a besoin d’être cultivé, sauvegardé. Cela n’est pas possible sans combat, sans lutte, d’où le sens du titre : Combat de l’espoir, c’est-à-dire qu’il faut se battre pour garder l’espoir devant cette réalité sombre. Ce combat est un passage obligé, à mon sens.

Dans le titre “Afrique”, qu’entendez-vous par “le passé et l’avenir t’appartiennent” ?

C’est le premier poème du recueil. “Le passé et l’avenir t’appartiennent”. Je m’adresse à l’Afrique, personnifiée.

D’abord, “le passé” appartient à l’Afrique signifie que les Africains ont fait l’histoire de l’humanité. Je pense aux Pharaons à travers les travaux de Cheikh Anta Diop (Nations nègres et Culture). “L’Afrique est le berceau de l’humanité”, dit-on. D’après Cheick Anta, le savant, c’est le Nègre qui a apporté la civilisation à l’humanité. L’esclavage a effacé ce pan de l’histoire. Ensuite, “L’avenir” appartient à l’Afrique parce que les géo-politologues disent que l’avenir de l’humanité se jouera sur le continent africain. Les statistiques montrent que la démographie africaine est estimée à plus de 1 milliard d’habitants en 2019, les sous-sols sont extrêmement riches, etc. Et j’espère que l’Afrique sera au rendez-de-vous à ce concert des nations.

“Kadhafi, ange ou démon”? Quelle est votre réponse à vous ?

Ma réponse, c’est justement d’avoir posé la question. Je peux le retrouver au milieu, d’un côté ou de l’autre en fonction de l’angle d’attaque, comme vous aimez le dire.

“Au village”, un hommage à nos coutumes et mœurs ?

Une nostalgie. Le mode de vie au village me manque. La solidarité y est partout, l’on se sent vraiment en communauté d’humains. Je parle également dans ce poème de l’éducation collective des enfants au village. Ce qu’on n’a pas en ville.

Dans votre poème, “Souffrance du monde”, vous pensez que le monde souffre “car tout le monde se tait” ?

Le monde souffre par manque de paix, celle-ci fait défaut parce que tout le monde se tait devant l’injustice. Le cas en Afrique est criard.

Vous parlez beaucoup de la poésie dans votre ouvrage, peut-on savoir ce qu’elle représente pour vous ?

En effet, la poésie représente pour moi la noblesse dans la littérature. Elle est codifiée, travaillée et très contraignante. Elle représente aussi un moyen d’expression personnelle et sociale. Le lyrisme et l’engagement aux services du poète et de la société. Pour moi, la poésie est la voie royale pour m’exprimer sur des sujets importants relatifs à l’Afrique.

Qu’est-ce qui vous motive à écrire et quelles sont vos sources d’inspiration ?

Ce qui me motive dans l’écriture, c’est d’abord le plaisir d’accoucher des idées, de produire, de cogiter, donc d’exister. Ensuite, c’est la nécessité de partager mes idées avec les autres. Et enfin, c’est le fait de chercher à immortaliser mes pensées et à aider les jeunes à espérer un avenir meilleur. Quant à mes sources d’inspiration, c’est le quotidien, mes diverses lectures, ma sensibilité, le slam (que j’aime beaucoup), mes imaginations, mes réflexions sur l’humanité.

Quel sera votre mot de la fin ?

Je vous remercie sincèrement pour l’intérêt que vous portez à ce bouquin en particulier et à la culture, en général. Je demande à mes lecteurs de me faire parvenir leurs impressions, leurs critiques après lecture du livre. A la jeunesse africaine, je demande de se battre pour garder l’espoir indispensable pour l’avenir. Un sage a dit qu’il y a trois choses à ne jamais perdre : “Le temps, la patience et la dignité”.

Réalisé par Youssouf KONE

Source: Aujourdhui-mali

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