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Ticad VII à Yokohama : Le chef de l’Etat partagera ses constats, analyses et propositions

Le développement du continent africain sera au cœur des échanges entre dirigeants africains et japonais au cours de cette rencontre instaurée depuis 1993. Le Japon entend cheminer avec l’Afrique dans un partenariat gagnant/gagnant

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, est arrivé, lundi, au Japon pour prendre part à la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad VII). La rencontre débute ce mercredi à Yokohama, l’une des premières villes portuaires japonaises à s’ouvrir au commerce international et qui est aussi la deuxième ville démographique du Japon après Tokyo. Le chef de l’Etat, accompagné de son épouse, Mme Keïta Aminata Maïga, a été accueilli à l’aéroport de Haneda (Tokyo) par une délégation d’ambassadeurs, en charge d’accueillir tous les présidents invités à la conférence, sous une fine pluie comme pour lui annoncer la bienvenue au pays du shintoïsme et du bouddhisme (les deux religions dominantes du Japon). Outre le président Keïta et le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, d’autres dirigeants africains et du monde sont attendus à Yokohama, notamment les président égyptien et président en exercice de l’Union africaine (UA), le général Abdel Fattah Al-Sissi, le président guinéen, Alpha Condé, et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Manuel de Oliveira Guterres.
Cette édition de la Ticad se tiendra sous le thème : «Promouvoir le développement de l’Afrique par les personnes, la technologie et l’innovation». Les fenêtres de développement et les opportunités d’investissement dans des secteurs essentiels pour accélérer le développement du continent africain seront au cœur des échanges entre dirigeants africains et autorités nipponnes. La Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique discutera aussi des opportunités de raffermissement des liens d’amitié et de coopération entre les parties mais aussi de paix et de sécurité dans le monde en général et dans les pays du continent africain.
Depuis l’instauration de la Ticad en 1993, le Japon est resté très présent en Afrique. L’Empire du Soleil levant avait même décidé de passer à la vitesse supérieure lors de la précédente conférence (Ticad VI) qui avait été délocalisée au Kenya et d’investir des milliards de Fcfa dans le développement de l’Afrique, notamment dans la réalisation des infrastructures et dans la promotion et l’accompagnement d’autres secteurs clés de développement comme la recherche et la mise en œuvre d’un système de santé résilient dans les pays du continent africain pour consacrer la quête de bien-être sanitaire des populations. Il est utile de rappeler que l’Afrique enregistre de nombreuses endémies majeures pour lesquelles elle paie un lourd tribut. Dans un esprit d’encouragement de la recherche, le Japon a instauré en 2006, le Prix Hideyo Noguchi (1876-1928) comme symbole de la coopération entre le peuple japonais et les pays africains dans le domaine de la santé. Le prestigieux bactériologiste japonais qui aurait découvert l’agent pathogène de la syphilis a mis son expertise scientifique et son humanisme au service de la recherche. Le prix qui l’honore est attribué tous les 6 ans et coïncide cette année avec la Ticad VII, d’où toute la symbolique de l’évènement.

PLATEFORME – La Ticad qui reste une plateforme de discussions des questions de développement de l’Afrique et des opportunités de partenariat avec le Japon sera sanctionnée par une déclaration dite de Yokohama. Elle renforcera les piliers essentiels de la Ticad à savoir : accélérer la transformation économique et améliorer l’environnement des affaires à travers l’innovation et l’implication du secteur privé, bâtir une société résiliente et durable, et renforcer la paix et la stabilité. Un plan d’action de mise en œuvre de la déclaration de Yokohama sera adopté pour concrétiser la volonté de toutes les parties prenantes à obtenir des résultats.
En marge des travaux de la conférence, le président Keïta sera reçu par le Premier ministre japonais avec lequel, il aura un entretien sur des préoccupations relatives au développement africain et la stabilité du monde qu’ils ont en partage, avant d’assister à la réception de bienvenue offerte par son hôte japonais. Le président Ibrahim Boubacar Keïta sera aussi l’hôte de l’empereur japonais qui organisera une réception en l’honneur des dirigeants africains qui participent à la Ticad VII.
Au cours de son séjour au Japon, Ibrahim Boubacar Keïta participera à des plénières sur des thèmes comme « Dialogue commercial, partenariat public-privé» et « Approfondissement d’une société durable et résiliente ». En outre, le président de la République assistera à des panels thématiques sur l’agriculture, le changement climatique et la réduction des risques de catastrophes, l’innovation, le développement des ressources humaines et l’éducation. Une autre séance thématique portera sur l’économie bleue. Ce concept développé par un génie belge (un entrepreneur) prétend subvenir aux besoins de base en valorisant ce qui est localement disponible.
Le chef de l’Etat interviendra également vendredi lors de la plénière sur le thème : « Renforcement de la paix et de la sécurité ». Il partagera avec ses pairs africains et les partenaires japonais sur le thème : constats, analyses et propositions pour une quête continue de paix et sécurité dans le monde en général et dans les pays du continent africain en particulier.
Observateurs et analystes s’accordent à dire que l’Afrique reste le continent de l’avenir. La prophétie est en apparence largement partagée par les partenaires au développement. Mais, pour la confirmer notre continent doit s’inscrire dans une quête constante de progrès, d’amélioration de la gouvernance et de développement de ses capacités à se prendre en charge à travers des ressources humaines de qualité et d’une culture de résultats. Il doit aussi faire un bloc puissant à travers des organisations sous-régionales voire régionales et s’imposer comme partenaire incontournable dans ses relations avec les pays du Sud, c’est-à-dire ceux développés au lieu de toujours tendre la sébile.
La Ticad s’inscrit dans cette vision globale de partenariat gagnant/gagnant avec le Japon pour le développement des pays africains. Jamais une telle dynamique n’a été insufflée à la coopération entre l’Empire du Soleil levant et le continent africain. L’Afrique reste, selon des spécialistes en économie et géopolitique, un réservoir inestimable de matières premières qui doit avoir son mot à dire dans la coopération internationale et inciter les partenaires à faire des investissements intéressants pour accélérer la croissance de notre continent.
A son arrivée au Yokohama Hôtel Bay Tokyu où il a pris ses quartiers, le président de la République de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est adressé à la presse qui l’accompagne. «La Ticad est devenue d’année en année un évènement marquant. Au fil des sessions, les préoccupations africaines sont devenues celles du Japon dans tous les domaines. La particularité de cette session-ci est que les questions de sécurité deviennent très importantes. Pour nous qui sommes du Sahel et particulièrement du Mali, cela est évidemment notre grande préoccupation aujourd’hui. La question de développement ne peut s’entendre sans la paix. Que la Ticad ait choisi cela comme une des thématiques à examiner ensemble par les Africains et les Japonais est un signe des temps. Nous sommes très heureux d’être ici», a expliqué le chef de l’Etat qui aura un agenda chargé avec des plénières, des séances thématiques et des rencontres bilatérales.
Envoyé spécial
Bréhima DOUMBIA

Source: L’Essor-Mali

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