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UN “YABE” QUI NE DIT PAS SON NOM : Sale temps pour les vendeurs de moutons

La cherté et la cupidité ont coûté cher aux vendeurs de moutons dans la ville de Bamako durant la fête de Tabaski. Des milliers de moutons invendus sont toujours visibles sur les espaces publics et rues de la ville. Les vendeurs pris à leur propre piège et boudés par les clients, semblent inévitablement dans l’obligation de liquider les moutons pour avoir, au moins, le transport retour au village.

La fête de Tabaski ou l’Aïd al-Adha commémore le sacrifice d’Abraham et est l’occasion par laquelle les fidèles musulmans sacrifient un mouton. Le Mali à l’instar des autres pays où la religion musulmane est pratiquée, célèbre régulièrement cette fête du mouton. A l’approche de cette grande fête, la demande en moutons est toujours cruciale. Chaque famille musulmane veut avoir un ou des moutons. Pour répondre à la demande, les vendeurs font le business.

Contrairement aux autres années, la fête de Tabaski s’est déroulée dans une période un peu difficile. L’argent se faisant rare, les fidèles se sont débrouillés à joindre les deux bouts. Au même moment, le prix des moutons a pris l’ascenseur partout au Mali. Libres de fixer les prix, les vendeurs ont mis la barre très haut. Entre nécessité et besoin, le choix est vite fait par les fidèles.

Malgré l’abondance de moutons sur le marché, les fidèles ont préféré chercher d’autres alternatives pour fêter à cause du prix élevé des moutons. Parmi ces palliatifs, on peut citer la tontine de bœuf, de chameau… Du coup, les vendeurs ont fait une mauvaise affaire. Ils sont restés avec leurs moutons sans preneurs. Trois jours après la fête, les places publiques, les rues et ruelles sont toujours bondées de moutons.

En un mot, la cupidité et la cherté ont coûté cher aux vendeurs qui voulaient se faire une fortune durant cette fête de Tabaski. Ils ont été pris à leur propre piège. Un véritable “Yabé”. En voulant faire mal aux consommateurs, les vendeurs se sont retrouvés bras ballants.

A défaut d’avoir une fortune durant la campagne, les vendeurs se retrouvent avec leurs moutons et les dépenses à faire, notamment les frais d’alimentation, les frais de transport de des bêtes pour un possible retour au village.

Pis, cette situation intervient au moment où il n’y a plus de besoin de moutons. Pour joindre les deux bouts, les vendeurs sont inévitablement dans l’obligation de liquider les moutons. Au marché de bétail, le prix de moutons a chuté. Les moutons de 150 000 F CFA sont désormais cédés entre 50 000 et 30 000 F CFA. Certains n’hésitent plus à passer dans les familles pour supplier les chefs de familles de prendre le mouton au prix de leur choix.

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