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Afrique du Sud: l’enquête sur les donations de campagne de Ramaphosa suspendue

Cyril Ramaphosa est élu à la tête de l’Afrique du Sud depuis moins de trois mois, mais se trouve déjà en eaux troubles. Présenté comme celui qui allait tourner la page des années noires de Jacob Zuma et de la corruption, il est accusé par la Médiatrice de la République d’avoir menti au Parlement à propos des donations reçues, lors de son élection à la tête de son parti, le Congrès national africain (ANC) en 2017.

Le 12 août, la Haute Cour de Pretoria a décidé de suspendre l’enquête sur ses donations de campagne. Mais depuis, des fuites dans la presse ont révélé le nom de certains donateurs et font planer de nouveaux soupçons de népotisme au sommet de l’État.
Des compagnies minières, des institutions financières, des patrons de médias, la banque Goldman Sachs ou encore la famille Oppenheimer, la plus grande fortune sud-africaine, ont financé la campagne de Cyril Ramaphosa. Sans surprise, selon l’analyste Xolani Dube qui rappelle que le président sud-africain est très présent dans les milieux d’affaires.

« Il a des parts dans le secteur minier, dans le secteur énergétique, dans McDonald’s par exemple, explique-t-il. Donc, il est compliqué de comprendre Cyril Ramaphosa sans considérer ses relations avec l’élite du pays ».
Le chef de l’État est tout simplement la douzième fortune sud-africaine. Le problème selon Xolani Dube, se trouve dans la collusion dans ces milieux d’affaires, notamment entre Ramaphosa et les Oppenheimer, proches du président et qui lui avaient même payé ses études. « Il ne fait que servir ses maîtres, poursuit-il. La famille Oppenheimer est celle qui a construit l’homme qu’est devenu Cyril Ramaphosa. C’est une famille de businessmen. Donc, ils attendent un retour sur investissement ».
Avec ces révélations, l’image d’homme providentiel, d’un Ramaphosa salvateur se trouve écornée. « Il n’a même pas encore passé la barre des cent jours depuis son élection que les masques sont déjà en train de tomber, conclut Xolani Dube. Maintenant, nous savons qu’il n’est plus un saint ou peut-être qu’il ne l’a jamais été ». Malgré ces fuites dans la presse, Cyril Ramaphosa a fait appel devant la justice pour que ses comptes de campagne ne soient pas rendus publics.

L’ESSOR

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