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Ségou : la problématique de la surveillance et de la correction du DEF

Les périodes des examens sont des moments très attendus chez les enseignants et pour cause, chacun voudrait savoir s’il est concerné oui ou non soit par la surveillance, soit par la correction ou par les deux. A Ségou chez nous, ce moment est donc arrivé pour ce qui concerne le DEF et les commentaires qui en découlent suscitent beaucoup d’analyses. Nombreux sont aussi les enseignants retraités qui se trouvent impliqués pour les deux cas par le simple fait qu’ils sont employés dans les écoles privées. Pourtant, leur cas mérite d’être examiné en toute logique surtout lorsque leur utilisation exclut ceux-là qui sont en fonction. Est-ce normal ? Sans doute, Non.

A cet effet, rappelons ceci : chez nous au Mali un fait constant qui reste l’une de nos valeurs sociales. Lorsque l’on mange avec un cadet ou même son enfant, il arrive que l’on arrête de manger pour laisser le reste au plus jeune quand bien même on n’est pas rassasié. Voici donc élément à se retirer pour faire plaisir à l’autre et voici ce qui devait être le comportement de nos pères retraités qui doivent savoir qu’en pareille occasion, il faut savoir se rétracter. « Chaque chose a son temps » : vérité historique et immuable. Mais hélas, certains de nos gentils retraités courent après ça et le négocient. Il est regrettable de voir ce vieux retraité il y a plus de dix ans s’enorgueillir parce qu’il est nommé président d’un centre. Lui qui ploie sous le poids de ses 71 ans comme le bûcheron de la fontaine. Nombreux sont ceux qui comme lui se plaisent dans cette situation qui est loin de faire l’unanimité. Il arrive que le pauvre vieux lui-même se sente beaucoup gêné parce que les rassemblements de la sorte, c’est question d’âge et de génération. Mais en l’espèce, on est avec ses enfants, ses petits-enfants, ses élèves avec lesquels la gêne est totale. Est-il vraiment intéressant de voir parmi ces jeunes enseignants ce vieux aux cheveux blancs comme s’il portait un cotonnier tout blanc sur la tête pour avoir des primes dont il a bénéficié des années durant ? Constat amer, les jeunes là voient en lui à tort ou à raison un insatiable venu usurper la chose qui leur appartient. Disons-le tout net, les vieux retraités doivent se mettre à l’écart de la surveillance et de la correction sauf pour cas d’extrême nécessité. Cet argent-là, il faut le laisser à ceux qui sont en fonction. Il faudra bien que cela soit clair. Je ne dis pas que les vieux retraités n’ont pas le droit de chercher l’argent. Ils en ont le droit mille et une fois mais pour ce cas précis, l’offre est à rejeter et le CAP et l’académie d’enseignement ne doivent pas être complices. Etre dans une école, y enseigner, cela est très bien parce que, tant qu’on est à la retraite et que la santé le permet, il faut s’occuper à faire quelque chose pour ne pas sentir la lourdeur du temps. La rémunération qu’on y gagne est une récompense du mérite parce que, pédagogiquement on transmet sa connaissance aux autres par la bonne manière de faire. Encore que « les vieilles marmites font de la bonne sauces ». Voici ce qui est bon et souhaitable au lieu de se mettre dans un complexe et se créer des problèmes. Le deuxième aspect de ces surveillances et corrections à Ségou, c’est l’implication de tous ces secrétaires qui très souvent n’ont pas le niveau requis. Ceux qui ont la main à la pâte sont exclus sans explication d’un processus dont ils doivent être les premiers à en profiter. L’une des grandes injustices, c’est l’exclusion de certains enseignants de la correction par le simple fait qu’ils résident dans une commune rurale. L’explication qu’on en donne, c’est que l’enveloppe financière ne couvre pas les déplacements de ces pauvres enseignants. Chose anormal. Et pourtant, cette situation persiste depuis des années mais nos braves enseignants ne font rien que d’en murmurer. Donc, comme le disaient les latins : « volonti non fit injuria ». Autrement dit, « on ne fait pas du tort à celui qui consent ».

Abdoulaye Yérélé

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