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La Somalie a toujours besoin de l’aide de la communauté internationale, souligne un expert indépendant de l’ONU

La communauté internationale doit continuer d’aider la Somalie à renforcer ses institutions ainsi que le secteur de la justice et de la sécurité avant les prochaines élections, a déclaré Bahamé Tom Nyanduga, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme dans ce pays.

“La Somalie a fait des progrès considérables dans les domaines socio-politiques, économiques et des droits de l’Homme au cours des six dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire”, a indiqué M. Nyanduga à l’issue d’une visite de 12 jours dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

Au cours de sa mission, M. Nyanduga s’est rendu à Mogadiscio, à Hargeisa et à Nairobi où il s’est entretenu avec des représentants du gouvernement fédéral et du Somaliland, ainsi qu’avec des représentants des Nations Unies, de l’AMISOM, des bailleurs de fonds et de la société civile.

L’expert indépendant onusien a félicité le peuple somalien pour sa résilience face aux attaques terroristes, aux catastrophes naturelles, aux violations graves des droits de l’Homme et aux problèmes de la pauvreté et du manque de biens de première nécessité. “La Somalie doit également faire face à de nombreux autres problèmes, notamment la persistance des conflits, les inégalités, la discrimination et le chômage des jeunes, ainsi que le respect des droits socio-économiques et culturels”, a déclaré M. Nyanduga.

L’expert onusien a exprimé sa préoccupation sur le retard pris dans la création de la Commission nationale des droits de l’Homme et concernant le manque de progrès sur le projet de loi sur les infractions sexuelles. Il a ainsi appelé à agir pour mettre fin au problème endémique de la violence sexuelle et sexiste, en particulier les allégations de viols collectifs à travers le pays. “Une réponse judiciaire et policière forte contribuera grandement à l’élimination de la violence sexuelle liée aux conflits et d’autres formes de violence sexiste”, a-t-il déclaré.

M. Nyanduga a exhorté le gouvernement fédéral et le Parlement fédéral à s’attaquer en priorité à ces problèmes afin de renforcer la protection des droits de l’Homme dans le pays. Il a également insisté sur l’importance de respecter le droit à la liberté d’expression et d’opinion des journalistes dans un contexte où des informations font état d’actes d’intimidation, d’arrestations arbitraires et de harcèlement persistants.

L’expert a invité la communauté internationale à accorder une attention particulière à la crise de l’eau, qui est source de conflits meurtriers réguliers en Somalie, et à aider le gouvernement à trouver des solutions durables à long terme. “L’accès à l’eau est une nécessité fondamentale de la vie et un droit humain fondamental, et contribuera de manière significative à la paix et à la réconciliation entre les clans”, a-t-il souligné.

De façon générale, il a exhorté la communauté internationale et le gouvernement fédéral somalien à s’attaquer aux effets négatifs du changement climatique sur la population et à garantir l’accès aux droits de l’Homme fondamentaux tels que les droits à la santé et l’éducation pour tous les enfants, en particulier pour les filles.

A l’issue de sa visite en Somalie, M. Nyanduga a salué le nombre croissant de femmes au Parlement et au gouvernement, insistant sur l’importance de la participation des femmes aux affaires publiques, à la paix et à la réconciliation, ainsi qu’à la prise de décisions sur des sujets qui les concernent directement.

A cet égard, il a exhorté le Parlement fédéral à inclure dans le projet de loi électorale un mécanisme spécifique visant à garantir la représentation des femmes, des clans de minorités et d’autres groupes vulnérables au Parlement, plutôt que de laisser cette tâche à la commission électorale. “Si ce n’était pas le cas, on risquerait de perdre les acquis de 2016”, a-t-il mis en garde.

L’expert s’est également félicité de la création de centres d’arbitrage des conflits dans plusieurs Etats de la Somalie. Ces centres jouent un rôle de plus en plus essentiel dans le règlement des affaires civiles locales. Par ailleurs, M. Nyanduga a fait état de progrès dans plusieurs domaines, notamment le recouvrement du territoire par les forces de sécurité somaliennes, les troupes de l’AMISOM et les forces bilatérales. L’expert présentera les conclusions de sa mission dans un rapport détaillé qui sera présenté au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies en septembre.

Source: Xinhua

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