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Sous la pression de la rue, le gouverneur de Porto Rico annonce sa démission

Des manifestants écoutent l’annonce par le gouverneur de Porto Rico de sa démission, à San Juan, le 24 juillet 2019.REUTERS/Gabriella N. Baez

Ricardo Rossello a annoncé mercredi qu’il quittera son poste le 2 août, après deux semaines de manifestations massives provoquées par des propos offensants sur les femmes, les homosexuels et les victimes de l’ouragan Maria.

« Après avoir entendu les accusations et discuté avec ma famille, […] aujourd’hui je vous annonce que je démissionnerai du poste de gouverneur avec effet au vendredi 2 août à 17 heures », a déclaré en vidéo Ricardo Rossello, qui affirme espérer que son acte « sera un appel à la réconciliation citoyenne ».

La secrétaire à la Justice, Wanda Vazquez, devrait lui succéder temporairement, a précisé le démissionnaire. Le secrétaire d’État, premier successeur d’après la Constitution de l’île, avait renoncé à son poste la semaine précédente, déjà sous la

Dès la fin de la diffusion de la vidéo, des Portoricains présents dans les rues de San Juan ont commencé à exprimer leur joie. Nombre d’entre eux avaient attendu cette nouvelle avec impatience tout au long de la journée, tandis que circulaient avec insistance des rumeurs sur une démission imminente du gouverneur.

La veille, le dirigeant quadragénaire avait pourtant affirmé son intention de terminer son mandat, qui court jusqu’en 2020, s’engageant seulement à ne pas se présenter à sa réélection.

Des centaines de messages insultants

À l’origine de la colère de la rue, la publication de conversations entre le gouverneur et onze hauts responsables locaux sur la messagerie Telegram, divulguées mi-juillet par le Centre de journalisme d’investigation de Porto Rico.

Ces hommes y échangent blagues misogynes ou commentaires homophobes, visant notamment le chanteur vedette Ricky Martin. Et y font des réflexions de mauvais goût sur les nombreux cadavres dans les morgues locales après le passage de l’ouragan Maria, qui a fait plus de 3 000 victimes en 2017.

Les discussions dévoilées contiennent également des informations sur pas moins de sept délits potentiels, d’après un rapport de l’ordre des avocats du territoire, notamment pour des faits de possible corruption et détournement de fonds.

Les manifestations se sont succédé depuis sur l’île caribéenne pour demander le départ de Ricardo Rossello et de son administration. Le propre parti du gouverneur a sérieusement étudié les modalités d’une procédure de destitution à l’encontre du dirigeant. Dans une situation intenable, celui-ci a donc fini par chuter.

(Avec agences)

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