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Hama Kélépily, porte-parole des chefs de villages de l’arrondissement de Bandiagara : « Si l’Etat veut faire la paix, qu’il identifie toutes les milices, peules et dogons, qu’il les fasse asseoir autour d’une même table pour discuter une bonne fois pour toute »

« Le dialogue construit tout », dit-on dans notre société. Cette citation sied à l’action de l’Association pour le développement de Bandiagara (ADB) qui est à sa troisième journée de sensibilisation sur le terrain. Hier, mercredi 24 juillet 2019, ce sont les communes de Dourou, Pelou et de Bandiagara qui ont accueilli la délégation de l’ADB dirigée par son président, Amadou Kassambara. Comme dans les autres communes, les populations ont exprimé leur ferme volonté de vivre ensemble dans la sécurité et dans la quiétude.

« Personne ne fera la paix à notre place. C’est nous, fils du terroir, qui devons-nous donner la main pour faire cette paix », nous dit au téléphone, Seydou Tembely, secrétaire à la communication de l’ADB. C’est ce qui explique la présence des cadres comme Seydou Namtoumé, Ousmane Sy, David Sagara, les honorables Amadou Diepkilé et Bocary dans cette mission pour la paix et la cohésion sociale. Tous disent un seul mot : la paix.

L’arrondissement de Dourou, composé de deux communes : Dourou et Pelou, en accueillant la délégation de l’ADB hier, mercredi 24 juillet 2019, dit avoir eu un interlocuteur direct avec l’Etat. Cinq personnes dont les deux maires ont été désignés pour transmettre le message de la population à la délégation dirigée par Amadou Kassambara, et coordonnée par Seydou Nantoumé. « Ici, nos populations ont soif de la paix. Elles veulent vivre sous la protection de l’Etat. Elles veulent vivre main dans la main comme un seul homme », déclare l’élu communal de Dourou devant la délégation de l’ADB. Tour à tour, tous les cinq porte-paroles des deux communes ont demandé la sécurisation des personnes et leurs biens. « Nous souhaitons être sécurisés par l’Etat. Nous voulons la présence de l’administration », a sollicité maire de Pelou, David Tembely.

Quant à Amadou Kassambara, président de l’ADB, il a invité les populations à se donner la main pour la paix et le vivre ensemble. Aussi, a-t-il promis de transmettre le message des populations aux plus hautes autorités afin qu’elles prennent leurs responsabilités. « Peuls et Dogons sont des frères, il ne doit pas y avoir de conflit entre communautés sœurs », prêche-t-il.

Après Dourou, la délégation a été accueillie dans l’arrondissement central de Bandigara qui regroupe les communes rurales de Bandiagara, Doucombo, Soroly et Dandoly. Les maires des quatre communes, à savoir Housseyni Saye de Bandiagara, Bocoum Kassogué de Doucoumbo, David Guindo de Soroly et Ambemon Tembely de Dandoly ont fustigé l’absence de l’Etat et ont réclamé la sécurisation des populations et leurs biens. « Il faut que l’Etat déploie les forces de sécurité et de défense sur l’ensemble du Cercle de BANDIAGARA. Le cercle de Bandiagara n’a jamais connu un tel conflit », a déclaré le maire de la commune centrale de Bandiagara, Housseyni Saye.

Le message du porte-parole des chefs de villages de l’arrondissement de Bandiagara à l’Etat

Ayant pris parole au nom de tous les chefs de village de l’arrondissement de Bandiagara, le chef de village de Wendeguelé, Hama Kelepily, déplore l’insécurité grandissante dans le cercle de Bandiagara. Mécontent, il crache toutes ses vérités à l’Etat. Pour lui, la paix se fait dans la vérité. Mais, regrette-t-il, l’Etat malien ne gère pas cette crise du centre dans la vérité. Ce que Hama Kelepily dénonce, au nom de tous les chefs de village de l’arrondissement de Bandiagara, c’est que l’Etat n’arrive pas à identifier les milices « peules » comme il l’a fait avec Danna Ambassagou. « Les Dogons n’ont qu’un groupe d’autodéfense, Danna Ambassagou, mais chez les peuls, l’Etat n’arrive pas à identifier des milices. Quand on nous attaque, on dit que ce sont les djihadistes, mais quand un village peul est attaqué, on pointe de doigt Danna Amnassagou », se plaint-il devant les membres de l’ADB avant d’inviter les autorités à identifier toutes les milices pour un vrai dialogue. « Si l’Etat veut faire la paix, qu’il identifie toutes les milices, peules et dogons, qu’il les fasse asseoir autour d’une même table et discuter une bonne fois pour toute », a-t-il proposé.

Hama Kelepili a aussi dénoncé la dissolution de la seule milice dogon, alors que d’autres milices opèrent dans la zone.

Boureima Guindo

Source : Le Pays

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