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Fin du bipartisme au Parlement européen Les élections européennes 2019 marquent un changement dans le paysage politique, avec la déconvenue des deux groupes traditionnellement majoritaires : PPE et PSE. Mais les pro-Europe conservent la majorité au Parlement.

Europawahl - Stimmabgabe in Berlin (picture-alliance/dpa/M. Kappeler)

Le taux de participation, d’abord, est une bonne surprise : 51% des électeurs européens ont fait le déplacement pour élire leurs eurodéputés.

Cette mobilisation a permis de réaffirmer l’attachement de nombreux citoyens à l’Union européenne, dans un contexte où les eurosceptiques étaient annoncés comme les grands gagnants potentiels du scrutin.

Infografik Vorl. amtl. Endergebnis 9:00 EU Wahl 2019 - Deutschland FRA

Participation « pour » l’Europe ?

Emmanuel Rivière, président du « Centre Kantar sur le futur de l’Europe » à Bruxelles, analyse les résultats. Selon lui, « l’enseignement principal assurément, c’est le taux de participation en hausse de quasiment huit points sur ces élections européennes qui ont franchi les 50% de participation. Ce n’est pas vrai dans tous les pays mais c’est vrai de manière très spectaculaire dans certains pays comme l’Allemagne ou la Pologne mais également l’Autriche ou la France ; ça semble contre-intuitif mais c’est très important pour une élection qu’on présentait comme un test à haut risque pour l’Europe chahutée par la montée des populismes, remise en cause… en fait, elle ne l’est pas tant que ça, remise en cause, l’idée européenne sort renforcée de cette participation. »

Les formations d’extrême-droite et les populistes de droite dans les différents Etats-membres n’ont en effet pas énormément de points communs dans leurs programmes, au-delà de leur hostilité affichée contre l’immigration et leur euroscepticisme.

Les deux géants affaiblis

Toutefois, aucun des deux groupes traditionnellement les plus importants, ni le PPE des conservateurs (crédité d’environ 180 sièges sur les 751 qui composent le Parlement) ni le PSE des socialistes et démocrates (environ 150 sièges), n’obtient de majorité à lui tout seul. Les deux groupes parlementaires ne pourront pas non plus se contenter de reconduire la « grande coalition » qui leur a permis jusqu’à présent de trouver des compromis sur les lois mais aussi de se partager les postes de pouvoir. Il va falloir nouer de nouvelles alliances.

Les eurosceptiques moins bons qu’annoncé

Les pays où les eurosceptiques enregistrent les moins bons résultats sont l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, les Pays-Bas ou le Danemark…

En revanche, plusieurs pays, dont la France et l’Italie, ont placé les extrémistes de droite en tête.

Selon des estimations à confirmer, la Ligue de Matteo Salvini pourrait même devenir le parti national ayant le plus de membres au Parlement européen, à moins que cela ne soit le Parti du Brexit du Britannique Nigel Farage.

Le politologue Emmanuel Rivière se demande si, à l’extrême-droite, « il y aura une dynamique autour de Matteo Salvini et sa principale alliée Marine Le Pen, capable de rallier d’autres formations, ce qui ferait qu’au lieu d’avoir trois groupes autour de 60 sièges à peu près, il y en aurait un qui émerge et qui sans doute gagnerait plus d’influence s’il se rapprochait des 70 sièges. »

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