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L’Irak renvoie en Turquie 188 enfants de jihadistes turcs

Les autorités irakiennes ont remis à la Turquie 188 enfants turcs nés de membres présumés du groupe État islamique. Plusieurs centaines d’autres mineurs de nationalité turque se trouvent dans le même cas, et la Turquie ambitionne de les rapatrier tous.

La plupart de ces 188 enfants reconnus comme Turcs étaient détenus avec leurs mères, arrêtées et condamnées en Irak pour appartenance au groupe État islamique. Des responsables irakiens et turcs ont coordonné l’opération de rapatriement, suivie par des représentants du Fonds des Nations unies pour l’enfance, l’Unicef.

Les autorités d’Ankara estiment qu’au moins 500 enfants turcs sont emprisonnés en Irak, indique notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer. Certains sont nés sur place, d’autres ont été emmenés par leurs parents lorsque ces derniers ont rejoint les rangs de l’organisation jihadiste, entre 2014 et 2017 pour la plupart. Depuis plusieurs jours, le sort de ces mineurs fait l’objet d’une étroite collaboration entre les autorités turques et les ministères irakiens de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères. L’objectif officiel est de les ramener tous en Turquie pour les remettre à des membres de leur famille.

La situation de leurs mères est en revanche plus compliquée. Beaucoup ont été condamnées par la justice irakienne à une peine de prison à vie, voire à la peine de mort. Selon l’ambassadeur turc à Bagdad, Ankara cherche un moyen de les faire venir en Turquie, elles aussi, pour purger leur peine, même si leurs condamnations pour terrorisme les excluaient a priori des accords d’extradition.

Les initiatives se sont récemment multipliées en faveur des enfants de jihadistes, dont nul ne connaît avec certitude le nombre. Ils seraient plus de 3 500 originaires d’une trentaine de pays dans les camps de déplacés, selon l’ONG Save The Children. Des dizaines d’enfants de jihadistes russes et tadjiks, qui se trouvaient en Irak, ont ainsi déjà été renvoyés dans le pays de leurs parents ces derniers mois. L’Allemagne ou la France ont aussi déjà rapatrié des enfants dont les mères sont en prison.

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