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Discours de Tiébilé Dramé à la clôture du 2è Conseil national extraordinaire du Parena (le 26 mai 2018)

Mesdames et Messieurs les Invités, Chers camarades ; Il y a quelques semaines, des universitaires maliens ont organisé, dans le cadre d’un Think-Tank, un colloque au cours duquel, un professeur de droit a été invité à dresser le portrait-robot du prochain président de la République du Mali.

Ce professeur a tourné autour du pot : « le futur président doit être un contemporain », « quelqu’un de volontaire », « un patriote » etc….

Prenant la parole, j’ai déclaré qu’il faut être simple et faire simple : « le prochain président de la République du Mali doit être le contraire de l’actuel locataire du palais de Koulouba » !

Dans l’état actuel du Mali, nous voulons un président qui a pitié du pays et de ses habitants !

Dans les circonstances historiques particulièrement graves que nous traversons, le Mali a besoin d’un président qui ne déclare pas, comme à Kangaba, le 24 mai dernier : «  Boua t’a bila, maa shi fa k’a ta »! (Boua (c’est à dire lui-même) n’abandonnera pas le pouvoir au profit du père de quiconque), nous voulons un PR qui a du respect et de la considération pour les Maliens !

Nous ne voulons pas un président qui, oubliant le contrat avec le peuple, considère le pouvoir d’État comme un héritage, une propriété privée !

Le peuple malien veut un président qui voyage moins. Avouons-le : 160 voyages internationaux en moins de cinq (5) ans, c’est un peu trop pour un pays en guerre ! Quarante (40) voyages par mois, c’est un peu beaucoup comme dirait l’autre.

Nous ne voulons plus d’un PR qui va en Azerbaïdjan pour un forum sur la culture le jour même où l’on enterre une dizaine de FAMAS morts pour le Mali en mai 2017 entre Diabaly et Nampala !

Notre peuple meurtri ne veut plus d’un chef suprême des armées qui couvre le détournement de dizaines de milliards de francs CFA destinés à notre armée en guerre.

Non, nous ne voulons plus d’un président de la République qui protège les fossoyeurs qui ont détourné des avions de guerre dont nos jeunes FAMAS ont besoin pour défendre la patrie menacée!

Nous voulons un président qui est le contraire de l’actuel: un président qui respecte les Maliens et qui sait les écouter! Nous ne voulons plus d’un autiste à Koulouba !

Nous ne voulons plus d’un président qui considère la constitution de 1992 comme un chiffon de papier qu’il a violée dès son entrée en fonction en refusant de faire la déclaration publique de ses biens comme l’exige notre loi fondamentale.

Nous ne voulons plus d’un président qui a tenté de tripatouiller en juin 2017, sans consultations, une constitution écrite avec le sang de nos martyrs.

Notre peuple qui souffre tant ne veut plus d’un président dépensier et budgétivore !

Nous voulons un président pour le Mali ! L’actuel est un président pour le Zaïre ! Tant il est dépensier!

Nous voulons un président qui est le contraire intégral de l’actuel.

Camarades membres du Conseil National du PARENA,

Vous avez pris la décision de faire de Soumaïla Cissé le porte-étendard du bélier pour réaliser l’alternance et le changement auxquels aspirent des millions et des millions de Maliens, d’amis du Mali!

Vous avez raison.

Vous n’êtes pas seuls !

De très nombreux Maliens, tous  ceux qui ont peur pour notre pays, nos voisins en particulier, souhaitent la fin d’une gouvernance hasardeuse qui a affaibli le Mali et qui risque de déstabiliser la sous-région !

Vous n’êtes pas seuls: à l’exception notable de ceux qui boivent, à grandes gorgées, le sang de notre peuple, le Mali tout entier a un fort besoin de rupture avec la gouvernance actuelle.

Avec Soumaila Cissé et les camarades de l’URD, des FARE-AN KA WILI, du PSP, de la FCD, du PDES, de l’ADEMA et avec les camarades de bien d’autres partis, nous nous sommes opposés, ensemble même, au coup d’État de 2012, ensemble, nous nous sommes opposés à la tentative de bricoler la constitution, ensemble, nous sommes opposés aux politiques qui ont fragilisé le Mali depuis cinq ans. Il n’est pas étonnant que nous nous retrouvions dans le vaste mouvement pour l’alternance et le changement, pour ouvrir de nouveaux horizons pour notre pays!

Pour mettre fin à l’immense gâchis qu’est le quinquennat finissant,

Pour engager la rupture d’avec la gouvernance, la gestion et les pratiques du régime actuel ! Ensemble nous allons combattre la corruption et l’impunité !

Nous allons résoudre la crise du Nord par le dialogue et les voies démocratiques!

Nous allons construire une armée nationale reconstituée, professionnelle reflétant la diversité de notre pays!

Nous allons engager un processus politique afin d’éteindre le feu au Centre et stabiliser ces régions-trait d’union de notre vieux pays !

Nous donnerons un nouveau souffle à la décentralisation.

Nous construirons, ensemble, un État fort de la confiance retrouvée des populations maliennes.

Dans l’unité et le rassemblement des forces démocratiques, nous réaliserons l’alternance et le changement et édifierons un autre Mali sur les ruines de la gouvernance IBK.

Soumaïla Cissé, le PARENA me charge de te remettre son contrat de confiance dans la lutte exaltante pour le changement.

Bon vent cher frère et ami !

Merci à toutes et à tous.

 

 

 

Déclaration 

Les partis, associations, leaders d’opinion, signataires de la présente déclaration, condamnent avec la plus grande fermeté les propos outrageants tenus à Kangaba, le jeudi 24 mai 2018, par le Chef de l’Etat et par lesquels il fait du Mali sa propriété privée et viole toutes les règles de bienséance et de retenue qu’impose la fonction présidentielle.

Les signataires ne sauraient tolérer de tels abus de langage. Ils prennent à témoin l’opinion nationale et internationale par rapport  aux conséquences néfastes que  ces dérives verbales pourraient avoir sur le contexte électoral en cours.

Notre pays ne saurait être la propriété privée de quelque citoyen que ce soit et l’arrogance ne saurait être un mode de gouvernance.

Bamako, le 25 mai 2018

Les signataires :

 

  • la Coalition pour l’alternance et le changement (122 partis, mouvements ou associations politiques, organisations de la société civile et activistes) ;
  • la CNAS-FASO HERE ;
  • le CNID-FYT ;
  • les FARE ANKA WULI ;
  • le FAD (Front africain pour le développement) ;
  • Anw Bè Faso Don ;
  • Badenya Ton et Alliés
  • les CDR (Collectif pour la défense de la République) ;
  • KAOURAL RENOUVEAU ;
  • AN TE A BANNA-Touche pas ma constitution ;
  • Plate-forme WILI KA JO Débout sur les remparts

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