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Magazine-Femmes, Frénésie de la mode : L’HABITAT FAIT LA DUCHESSE

Certaines jeunes filles et même des mères de famille veulent coûte que coûte suivre les dernières tendances en vogue. Par finir, elles s’adonnent à des dépenses démesurées qui les conduisent dans des comportements peu recommandables

Beaucoup de Bamakoises sont obsédées par le clinquant. A tout prix, même au risque de perdre leur bonne réputation certaines acquièrent les parures, les robes, les chaussures, les coiffures qui font fureur dans les cercles des élégantes célèbres de la capitale malienne. Elles sont belles, attirantes. Elles collent tous les jours à la mode. Cette coquetterie maladive pousse des dizaines de jeunes célibataires et mêmes des femmes mariées à s’adonner à des dépenses considérables. Dans les cercles de causerie des autoproclamées « plus belles filles de Bamako » la préoccupation quotidienne est de donner l’image au marché, au salon de coiffure, dans toutes les cérémonies sociales, de celle qui est capable de satisfaire tous ses désirs.
De celle qui a réussi dans la vie et qui ne fréquente pas les femmes de faibles revenus. Dans les réunions des élégantes l’habit fait la duchesse. La compétition journalière de paraître dans des effets vestimentaires dernier cri est rythmée par la jalousie, la concurrence inutile. Et bonjour les dégâts. La situation est alarmante et urge qu’on y accorde une attention particulière. En effet cette idéologie taraude des jeunes filles et des mères de famille voulant coûte que coûte suivre la mode. Par finir, satisfaire ses lubies les entraîne dans la débauche. La tendance actuelle voudrait qu’une femme de « classe » exhibe des mèches brésiliennes chères et s’habille « chic »
Ce train de vie est constaté lors des cérémonies de baptême ou de mariage. Les demoiselles d’honneur, les amies de la mariée, la marraine ont droit à des tenues uniformes cousues dans du bazin ou du wax hollandais. Chacune porte une perruque brésilienne dont les prix reflètent la qualité et la fonction. Ainsi, les perruques avec ou sans front lacé, selon les tailles coûtent entre 20 000FCFA et 100 000 Fcfa. La pièce des « semi – naturelles » et « des naturelles » du même type est vendue entre 150 000 Fcfa et 400 000 Fcfa. Le coût excessif des perruques de cheveux naturels ne ramène pas à la raison la classe des prétendues bourgeoises .
Ces coquettes ne lésinent pas sur les moyens pour paraître belles. Elles prouvent partout, à longueur de journée, qu’elles ont atteint un niveau sur l’échelle sociale, hors de la portée de leurs coépouses, de leurs collègues de bureau, de leurs voisines de quartier. Plusieurs de ces rêveuses tombent dans la débauche.
La belle Mimi n’a pas cédé aux chants des sirènes. Elle est devenue une observatrice experte de la situation compliquée dans laquelle s’est fourrée beaucoup de femmes et jeunes filles. Elle se rappelle cette confidence d’une amie : « je suis tombée dans mon propre piège. Je participe par mois à deux ou trois mariages. Je n’ai plus les moyens d’être belle».
Elle nous relate la mésaventure d’une autre amie qui a perdu son fiancé et la confiance de ses parents à cause d’une histoire rocambolesque. Lisons le récit dramatique qui a fait basculé la vie de cette jeune dame que nous identifierons par le sobriquet « Fifi ». Issue d’une famille modeste, elle est fiancée à un jeune de la diaspora. La belle famille de FiFi a choisi un tissu d’uniforme coûteux. Elle acceptera les avances d’un homme marié pour acheter le coupon cher. Notre jeune dame, à l’insu de tous, va prendre l’habitude de s’offrir des sorties clandestines pour apaiser ses folies des grandeurs. « Elle avait une vie secrète. Elle menait la DOLCE VITA en compagnie d’un groupe d’amies épicuriennes et inconnues de ses proches. Chacun par contre avait constaté, non sans reproche, son goût démesuré pour le luxe et les dépenses exorbitantes. Le comble est qu’elle ne travaillait même pas. Fifi mentait comme un arracheur de dent. Elle faisait croire à son entourage que son fiancé s’occupait bien d’elle. La double vie que menait la jeune fille sera dévoilée au grand jour lors d’un mariage dans sa belle famille. Le fiancé de Fifi saisit l’occasion pour faire connaître sa future épouse aux membres de la famille qui ne la connaissait pas. L’adage dit que « le monde est petit » et que « seules les montagnes ne se rencontrent pas . Fifi va découvrir que son « bailleur de fonds » n’est autre que l’oncle maternel de son fiancé.
Paniquée, elle finira par craquer et avouera sa relation avec l’oncle de son fiancé. Elle indique que ce n’était pas son copain mais qu’elle lui a été présentée par une de ses amies dans un salon de coiffure huppé de la ville de Bamako. Le « vieux et Fifi passaient souvent de bons moments ensemble. » Ce service était payant.
Un autre cas, une autre histoire. L’élégante Safi fait partie du cercle vicieux des femmes et des jeunes filles qui veulent toujours être coquettes à n’importe quel prix. Elle explique avec fierté comment elle arrive à « avoir ce qu’elle veut ».
Son secret ? Elle a un ami proxénète qui la met en contact avec des hommes riches. « Quand j’ai une cérémonie, j’appelle mon ami. J’obtiens ce qu’il me faut pour me faire belle. Comment sa famille réagit face à ce comportement ? « Ma famille n’a pas besoin de savoir ce que je fais de ma vie ».
A 17 ans, la mineure avoue qu’elle gagne beaucoup d’argent. Elle a pris l’habitude de dépenser inutilement. « Dès que je vois une chose qui me plaît , je ne lésine pas sur le prix je l’achète ». Innocence ou inconscience ? Le réveil peut être brutal pour notre jolie dame, si elle ne retrouve pas la raison rapidement.
Mariam A Traoré
Amap-Ségou

Ramadan : Les femmes en première ligne

Le mois de ramadan est sacré. La pénitence quotidienne du jeûne, les prières spéciales pendant un mois, offrent l’occasion de faire pardonner les péchés et de faire agréer des vœux, par la grâce DU TOUT-PUISSANT.
En ce mois béni toutes les Maliennes jouent un rôle capital dans l’accomplissement du jeûne dans les règles. Les femmes actives dans les bureaux de l’administration ou des entreprises privées, les ménagères occupées toute la journée dans la cuisine, les vendeuses au marché sont subitement surchargées. Les tâches domestiques deviennent un véritable fardeau.
Les femmes sont au four et au moulin pour satisfaire les jeûneurs. La journée est longue pour ces femmes en ce mois béni de ramadan. Elles sont les premières à se lever et les dernières à se coucher. Mme Touré Kadidiatou Coulibaly, secrétaire de direction dans une agence se donne corps et âme pour satisfaire son patron et les membres de la famille.
A l’aube, elle se lève pour jeûner, elle accompli plusieurs tâches pour ne pas être encombrée dans l’après-midi. Elle part au boulot et vers 15 h, elle retourne à la maison pour se consacrer à la préparation du repas de jeûne. La journaliste Mme Mariko Adiaratou Sissoko passe son deuxième mois de carême musulman chez son mari. L’année passée, elle a eu des difficultés à joindre les deux bouts. Mais cette année, elle a pris son congé pour bien s’occuper de son mari. Mme Coulibaly Fatoumata Bagayoko quitte son travail vers 14 h pour aller s’occuper de ses devoirs de maîtresse de maison.
« Je me lève à 3h et je ne me couche pas avant 22h pendant tout ce mois. Je suis dans une grande famille et je suis seule à faire la cuisine. A 3h du matin, je donne à manger aux jeûneurs.
Ensuite, je prépare le déjeuner de mon beau-père et de ma belle-mère, qui n’ont plus la force de jeûner. Je fais tout avant d’aller au bureau. Mon aide ménagère est repartie au village.
Je suis seule à faire mes tâches ménagères. Et j’allaite un enfant de 3 mois. Ce n’est pas du tout facile pour moi. Mais le ramadan aide les épouses à faire le plein de bénédictions et de baraka. Je me sacrifie pour mériter ce bonus divin».
Mme Diawara Alima Diawara, achète tous les condiments dont elle a besoin avant l’apparition du mois sacré. Elle se lève à 4h du matin pour exécuter les tâches ménagères avant d’aller au boulot. Quant elle revient le soir vers 15h, elle accomplit le reste de ses corvées. Mme Diaby Mariam Diakité, elle ne se plaint pas durant ce mois de ramadan. Elle est seule avec son mari. Mme Diaby ne jeûne pas. Son mari ne lui impose pas les menus de la rupture du jeûne.
Fatoumata T.
DIAWARA

Source: L’Essor- Mali

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