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Nomination d’Ibrahim Dahirou Dembelé : Un fait du Prince, insusceptible de recours

L’accusé Ibrahim Dahirou Dembélé comparaîtra–t-il à la barre à nouveau entendu dans l’affaire dite des bérets rouges qui a défrayé la chronique en 2012 au Mali ? Rien n’est moins sûr si on sait que tout récemment il a été nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants dans le gouvernement de Dr Boubou Cissé. Une nomination du général qui a suscité beaucoup de réactions et de commentaires sur le terrain. Et pourtant, à y voir de plus près, il n’y a pas lieu de secouer toute une montagne.

En effet, à en croire un expert en droit, magistrat de profession et ancien juge d’instruction, «cette nomination est un acte de gouvernement insusceptible de recours ». Il fera en outre savoir que le général de division Ibrahim Dahirou Dembélé, n’ayant pas encore été jugé, « bénéficie de la présomption d’innocence ».

Est-il besoin de rappeler que cette affaire n’a pas encore été définitivement tranchée. En effet, la procédure en cours n’a pas connu son dénouement.

Cependant, notre interlocuteur, magistrat de son état, tiendra à se demander comment l’accusé Ibrahim Dahirou Dembélé, aujourd’hui ministre de la République, va-t-il répondre à l’appel de la justice lors d’une une nouvelle session de la Cour d’assises, programmée pour le besoin de la cause ? Une inquiétude exprimée aussi par les familles endeuillées des bérets rouges.

D’ailleurs, à l’occasion, un colonel-major de l’armée malienne s’est s’exprimé sur le sujet sur les antennes de RFI. « Nous ne sommes pas contre la nomination du général Ibrahim Dahirou…», a affirmé l’officier.

Toutes choses qui démontrent à suffisance la complexité de ce dossier et le respect que les Maliens vouent à cet enfant de Ségou, chargé aujourd’hui d’exercer l’une des missions les plus cruciales du gouvernement Boubou Cissé. C’est-à-dire rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire national en luttant farouchement contre le terrorisme. Qui mieux que l’ancien patron de l’unité spéciale de la Compagnie d’intervention de Sévare pouvait relever ce défi ? D’ailleurs, c’est le seul ministre dont la compétence est unanimement reconnue par ses frères armes.

Cependant, certains défenseurs des droits de l’homme pensent que cette nomination n’avait lieu d’être car Ibrahim Dahirou Dembélé est encore en liberté provisoire. Selon le président de l’Association malienne de défense des droits de l’homme (Amdh), Me Moctard Mariko, il n’a pas bénéficie de non-lieu dans cette affaire. A l’en croire, si on avait examiné son cas avant le procès d’Amadou Aya Sanogo et autres qui s’est tenu le 30 novembre 2016 dans la salle LamissaBengaly de Sikasso en le mettant hors de cause, on pouvait le nommer sans problème. « Mais aujourd’hui, force est de reconnaitre qu’on l’a nommé pendant qu’il est à la disposition de la justice. ». Cette attitude, dira-t-il, va susciter des réactions. Et de se demander sur l’identité de celui qui peut l’appeler devant une juridiction aujourd’hui.

Pour l’un de ses avocats, Me Mamadou Camara, son client Ibrahim Dahirou Dembélé bénéficie de la présomption d’innocence. Tout en expliquant que tant qu’il n’y a pas un jugement définitif et l’épuisement de toutes les voies de recours, il est présumé innocent. Ce principe est un principe fondamental de la constitution du Mali. Dans le cas précis de Dahirou, « juridiquement, il n’y a aucun obstacle pour sa nomination. Il bénéficie de tous ses droits politiques et civiques ». Pour le moment, il n’y a eu aucun jugement.

Le général de division Ibrahima Dahirou Dembélé comme tout citoyen doit bénéficier de la présomption d’innocence. Sa culpabilité n’est pas établie. Il n’est coupable de quoi que ce soit. A en croire son avocat, Dahirou n’a jamais fait l’objet d’un mandat de dépôt. Donc, dire qu’il est en liberté provisoire est un abus de langage. C’est vrai qu’il a été placé sous contrôle judiciaire, mais le contrôle judiciaire en ce qui le concerne a été levé par un arrêt de la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Bamako. Il ressort donc des éléments de notre enquête que sa nomination ne souffre d’aucune entorse judiciaire.

BiramaFall

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