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Emmanuel Macron esquisse le deuxième acte de son quinquennat

Le chef de l’État français a livré devant la presse ses réponses au grand débat jeudi 25 avril, pour tenter d’éteindre la crise des « gilets jaunes » et relancer son quinquennat à un mois des élections européennes. Emmanuel Macron a esquissé les orientations du deuxième acte de son quinquennat.

Le président était à l’heure à 18h, heure de Paris, devant quelque 300 journalistes au palais de l’Élysée, pour un propos qui a duré deux heures et demie, soit bien plus que prévu.

D’entrée, Emmanuel Macron a affiché sa volonté de regagner le cœur des Français, voulant « rebâtir un projet humain », a-t-il souligné. Selon lui, « la crise des gilets jaunes m’a transformé », phrase assortie d’un mea culpa : « J’ai donné le sentiment » d’être « dur », « parfois injuste et je le regrette ».

Le président a ensuite détaillé ses mesures, avec le mot d’ordre d’« humanité », pour contrer l’« arrogance » que beaucoup lui ont reprochée au long de la crise des « gilets jaunes ».

Emmanuel Macron a notamment souhaité la suppression de l’École nationale de l’administration (ENA), symbole de l’élitisme français, dont il est lui-même issu. Et cela est peut-être le seul cadeau destiné aux « gilets jaunes ».

Emmanuel Macron n’a pourtant pas donné beaucoup de gages au mouvement des « gilets jaunes ». La réévaluation des pensions de retraite n’est qu’une correction : lui-même les avait dévaluées et lui-même va les réindexer à l’inflation. Sur les classes scolaires moins chargées, sur les déserts médicaux qui vont être peuplés, sur les pensions alimentaires des femmes seules qui vont être garanties, cela vend beaucoup de rêve et marque un cap social.

En revanche, pour les « gilets jaunes », pas de référendum d’initiative sociale, mais un référendum populaire plus facile et aucun retour sur la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF). La seule mesure reste symbolique : la suppression de l’ENA.

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Emmanuel Macron précise d’abord ses pistes pour baisser l’impôt sur le revenu. Il veut qu’elle soit de 5 milliards d’euros. Pour la financer, il faudra travailler plus, pas en augmentant l’âge légal de départ à la retraite, pas en supprimant  les 35 heures, mais en allongeant la durée de cotisations.

Pour réformer la démocratie, Emmanuel Macron  veut rendre plus simple le référendum d’initiative partagée qui existe déjà. Il veut donner un droit d’interpeller les élus locaux, mais le président refuse de rendre le vote obligatoire et d’autoriser le vote blanc.

Pendant deux heures et demie, le chef de l’État a parlé avec calme, avec le sourire, avec parfois un ton quelque peu paternaliste, voulant sans doute rompre avec son image de président cassant, ou de président clivant. « Je ne deviendrai pas celui qui cherche à plaire », prévient d’ailleurs Emmanuel Macron, qui était assis, penché souvent sur un bureau blanc. Il assure que le grand débat l’a changé, qu’il a touché plus clairement l’épaisseur des vies. Il promet qu’il n’aura pas de répit. Va-t-il se représenter en 2022 ? « Ce n’est pas du tout mon sujet », assure Emmanuel Macron.

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Mesures économiques

Le chef de l’État s’est d’abord adressé aux classes moyennes en promettant une baisse « significative » de l’impôt sur le revenu. Près de 5 milliards d’euros, a-t-il estimé. Et pour financer cette mesure : la suppression de certaines niches fiscales, des entreprises uniquement, la baisse des dépenses publiques, et surtout la nécessité de travailler davantage. Sur ce dernier point, le président de la République a affirmé ne pas vouloir revenir sur les 35 heures. Il a également rejeté la possibilité de supprimer un jour férié et même de revenir sur l’âge légal de départ à la retraite, aujourd’hui fixé à 62 ans.

Réindexation des pensions sur l’inflation, « retraite minimale » de  1 000 euros pour une carrière complète, maintien de l’âge légal de départ à la retraite : Emmanuel Macron a enchaîné les promesses jeudi, mais aussi ouvert la porte à « un système de décote » pour les financer, via un allongement de la durée de cotisation.

Autre mesure en faveur du pouvoir d’achat : la pérennisation de la prime des entreprises versées à leurs salariés… Et pour les retraités, la réindexation des retraites de moins de 2 000 euros sur l’inflation en 2020, puis de toutes les retraites en 2021.

Enfin, si l’objectif de réduction des dépenses publiques reste le même, Emmanuel Macron est prêt à abandonner celui de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires.

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