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Ogossagou : l’audition des 5 suspects a débuté

Ouverte, par le procureur près le tribunal de première instance de Mopti, l’enquête a permis d’appréhender cinq suspects. Présumés auteurs de l’attaque du village d’Ogossagou, qui a fait, samedi 23 mars,  160 victimes civiles, ils ont été acheminés à Bamako où ils sont entendus par les enquêteurs.

« Justice sera faite ! », avait promis IBK, à l’issue de sa visite à Ogossagou, un village où, tout n’est que ruines et désolation. Avec sa population massacrée, dont un enfant de 10 jours, ses maisons et greniers réduits en cendres, son cheptel brûlé vif…
Mais personne ne croyait en la promesse du Chef de l’Etat. Surtout, après tant d’enquêtes ouvertes sans résultats, tant de promesses sur le retour de la sécurité sans lendemain.
Ouverte, par le procureur près le tribunal de première instance de Mopti, l’enquête a permis de réunir quelques éléments sur les circonstances de l’attaque ; mais aussi, d’appréhender cinq suspects. Ils ont été acheminés à Bamako pour être auditionnés par les enquêteurs du Pôle juridique, spécialisé dans la lutte contre le terrorisme.
« Nous avons écouté la plupart des 45 blessés, ainsi que leurs parents qui sont, actuellement, soignés à l’hôpital de Sévaré et celui de Bankass. L’équipe de la gendarmerie, déployée dans le village d’Ogossagou, a également mené des auditions auprès des rescapés », explique Mr Maouloud Ag Najim, procureur général de Mopti.
Agé de 32 ans, Bourama Togo, le premier suspect est, comme son nom l’indique, un Dogon bon teint. Blessé à la cuisse, lors de l’attaque, il avait été interpellé, dit-on, dans un centre de santé où, il tentait de se faire soigner. Clandestinement.
Interrogés, à l’hôpital de Sévaré, par l’envoyée spéciale de Média, la radio internationale du Maroc, basée à Tanger, les rescapés sont formels : « les assaillants étaient des Dogon », assure un survivant. Et un autre d’ajouter au micro de notre consœur : « Ce sont des Dogon, nous les connaissons ».
Mais de là, à attribuer l’attaque du village d’Ogossagou à la milice dogon, Dana Ambassagou, il n’y a qu’un pas que le procureur général de Mopti se garde de franchir.
Arrêtés à trois jours d’intervalle, les quatre autres suspects ont été, à leur tour, appréhendés sur la base des témoignages des victimes. Ou de leurs proches.
Il s’agit, désormais, pour la justice malienne de déterminer les circonstances réelles de ce massacre, qui a ému l’opinion nationale et internationale ; mais aussi,  d’en connaître les auteurs. Afin qu’ils soient jugés et punis.
Parallèlement à l’enquête menée par les autorités maliennes, la Minusma poursuit, de son côté, la sienne. Objectif : contribuer à la manifestation de la vérité dans cette tragédie, qui a suscité colère et indignation au sein des organisations internationales des Droits de l’Homme.
« Mon bureau est en contact étroit avec les autorités maliennes… Il prendra toutes les mesures qui s’imposent, en complémentarité avec le système de justice pénale du Mali, afin de veiller à ce que ceux qui ont participé ou contribué à ce qui semble être des crimes abominables, susceptibles de relever de la compétence de la Cour pénale internationale, fassent l’objet d’une enquête et de poursuites », indique Fatou Bensouda, procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI), dont la délégation est attendue, les jours à venir, dans notre pays.

Oumar Babi 

Source: Le Canard Déchaîné

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