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Démolition de deux bars à Baco-Djicoroni : « les prostituées s’arrêtaient toutes nues devant nos portes ! »

Le 17 mars 2019, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, à travers sa Cellule de suivi de la Politique nationale de la Ville (CS-PONAV) a procédé à la démolition de réalisations illégales sur deux espaces publics. Ainsi à Baco-Djicoroni en Commune IV du District de Bamako, deux bars ont été démolis le même jour, sous la supervision du ministre en charge de l’Urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé, en présence du directeur national de l’Urbanisme et de l’Habitat, Drissa COULIBALY , et des responsables de la CS-PONAV.

C’est sous des applaudissements de joie et de soulagement des populations riveraines que cette opération de démolition s’est déroulée. Ainsi, prend fin plus d’une dizaine d’années de calvaire pour les voisins de ces deux lieux de loisirs qui occupaient illégalement des espaces publics. Cette opération s’inscrit dans l’exécution du grand projet de sécurisation et de valorisation des espaces publics dans le District de Bamako, lancé en novembre 2018 par Mohamed Moustapha Sidibé, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.

Selon le directeur national de l’Urbanisme et de l’Habitat, Drissa Coulibaly, les espaces occupés par ces deux bars étaient destinés aux manifestations publiques des populations riveraines. Pour lui, les textes sont clairs en la matière. « Toute occupation sans droit ni titre, tout espace public utilisé à des fins personnelles doit être démolie », a-t-il ajouté. A la question de savoir qui a autorisé ces occupants à s’installer, le directeur répond que la question reste posée. Mais de son avis, l’heure n’est pas à savoir qui a donné cette autorisation ou qui ne l’a pas donnée, mais plutôt de permettre à ces populations riveraines de respirer, d’être en paix, en sécurité et d’améliorer leur cadre de vie. «C’est cela l’objectif recherché », a-t-il insisté.

Pour le reste, a-t-il avancé, les investigations sont en cours pour que tout responsable qui se rend coupable ou complice de cette occupation réponde de ses actes. Aussi, a-t-il promis, après cette démolition, il s’agira d’aménager ces espaces pour que les populations puissent elles-mêmes se l’approprier. Pour ce faire, les services de l’Etat et des collectivités, dit-il, doivent se rencontrer pour prendre les dispositions nécessaires.

L’ancienne conseillère communale, Mme Diabaté Fatoumata Diombana, a salué le ministre Sidibé pour cette initiative. «C’est la libération du peuple. Je parle de peuple parce que, en réalité, le vrai peuple est là. Pour nous, c’est une grande victoire. Nous sommes des mamans ; imaginez-vous des enfants qui vivent dans l’alcool, dans la drogue ; où se trouve l’avenir ? L’avenir de nos enfants est hypothéqué par ces gens pour leurs propres intérêts. Les maisons closes ne peuvent pas être contiguës aux maisons d’habitations», a-t-elle déclaré.

Elle a également témoigné : « À  partir de 20 heures, même une femme mariée, qui sort avec la tête entièrement couverte d’écharpe, est abordée et interrogée: “c’est combien ?” Certains n’hésitaient même pas à te suivre. Aussi dans la nuit, les prostituées s’arrêtaient toutes nues devant nos portes et si tu leur demandais de quitter les lieux, elles n’hésitaient pas tout de suite à t’insulter père et mère. C’est la raison pour laquelle, aucun riverain n’osait s’aventurer dans ces rues, une fois la nuit tombée. Un jour, une grande bagarre a éclatée dans ce bar avec des machettes. Et à la suite de cette bataille rangée, l’une des machettes est tombée tout prêt d’une femme dans les maison contiguë au bar.»

De son côté, Mamadou N. Haïdara, un habitant de Baco-Djicoroni, a souligné que c’est l’aboutissement d’un combat de dix ans. Dans leur démarche, a-t-il fait savoir, tous les services avaient été approchés pour mettre fin à cette occupation illégale. « Mais, aucune de nos requêtes n’a abouti. Nous avons envoyé des correspondances à tout le monde, notamment à la mairie, à la police et à l’OMATHO. Ce sont seulement ces genres d’opération qui peuvent ramener la confiance entre l’administration et les usagers. Notre combat ne fait que commencer », a-t-il ajouté.

A. O

Source : Ziré-hebdo

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