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ACCUSE D’ETRE LE PLUS CORROMPU DES FONCTIONNAIRES: Nouhoum Tapily lâché par le Sam et le Sylima

Les deux principaux syndicats de la magistrature notamment le Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et le Syndicat libre de la magistrature se réservent de défendre ouvertement le président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily, contre le président du CNPM, Mamadou Sinsin Coulibaly, qui l’accuse d’être le plus corrompu des fonctionnaires du Mali.

Le président de la plus grande institution judiciaire du Mali, Nouhoum Tapily, inspire-t-il l’unanimité dans la corporation judiciaire ? La question taraude. En effet, nommément cité par le président du CNPM, Mamadou Sinsin Coulibaly, d’être le fonctionnaire le plus corrompu du Mali, Nouhoum Tapily n’a reçu le soutien de l’écrasante majorité des magistrats. Le “Patron des patrons maliens” comme certains l’appellent, lui demande de choisir entre démissionner ou se faire chasser. Il poursuit que M. Tapily est le fonctionnaire le plus corrompu, le plus dangereux, un meurtrier connu de tous.

Selon le président du Patronat, la corruption a bousillé la société malienne, par “la faute de certains responsables de la trempe de Nouhoum Tapily”. Mamadou Sinsin Coulibaly demande alors au président de la Cour suprême de démissionner de lui-même. Faute de quoi il l’obligera à le faire.

« S’il ne démissionne pas, nous avons les moyens de le faire partir, je vous demande de m’accompagner dans cette tâche. Si j’échoue, la corruption va continuer dans notre pays ».

Le président du CNPM n’a pas été tendre. Les accusations sont aussi graves que l’opinion se réserve souvent de débattre sur le sujet. Alors qu’elle s’attendait à une réaction du président de la Cour suprême, ce dernier reste dans le silence. Beaucoup de journalistes ont tenté de le joindre en vain. Mais tout compte fait, cette sortie de Mamadou Sinsin Coulibaly continue d’alimenter les débats au Mali.

Seulement une poignée d’individus regroupés au sein d’un nouveau syndicat encore non reconnu a réagi. Il s’agit de la référence syndicale des magistrats (Refsyma) de Chérif Koné. Dans une déclaration, Chérif Koné estime que suite aux actes de diffamation et d’injures publiques contre l’honorable président de la Cour Suprême du Mali, la Refsyma se dit scandalisée par des propos diffamatoires et des injures publiques, proférés dans les lieux et réunions publics, et diffusés par voie de presse et sur les réseaux sociaux par le président du Conseil National du Patronat, contre l’Honorable président de la Cour Suprême du Mali. Ils mettent au défi l’auteur des injures publiques et des propos diffamatoires, de prouver une seule rencontre qu’il aurait eue, soit directement, soit indirectement ou même par personne interposée avec sa victime dont il veut ternir l’image pour des raisons inavouées. Tout en réaffirmant leur attachement à la liberté d’expression, déplorent ces pratiques dévalorisantes d’individus minables, pour qui, se mettre au-dessus des lois de la république, en toute impunité, est un signe de considération ou de réussite sociale.

Comme une occasion en or pour se faire connaitre son syndicat, Chérif annonce leur engagement à faire respecter l’institution judiciaire et défendre les intérêts matériels et moraux des magistrats.

Il n’est pas seul dans cet exercice périlleux. L’association des jeunes magistrats du Mali a, dans un communiqué signé par Yaya Saye, apporté aussi son soutien.

Une crise entre les syndicats et Tapily ?

Les propos du président du CNPM sont on ne peut plus clairs. Mais le hic dans cette histoire est que le président de la Cour suprême n’a reçu aucun soutien de la part des deux principaux syndicats. Ses collègues magistrats (Sam et Sylima) ne condamnent pas l’attaque frontale du président du Patronat. Cette attitude des syndicats n’est pas surprenante. Car, au zénith de la lutte syndicale, les deux syndicats de la magistrature avaient mis en cause sa crédibilité. Ils ont même demandé à l’époque sa démission à la tête de l’institution judiciaire.

Pour laver l’affront, Tapily démissionnera-t-il comme l’a fait Modibo Kadjoké dans un passé récent ? En tout cas, rien n’est moins sûr. Mais déjà la nouvelle donne laisse croire cette option. Puisqu’une pétition a été lancée par des organisations de la société civile pour demander la démission du Président de la cour suprême Nouhoum Tapily. Cette pétition est adressée au Conseil supérieur de la magistrature. « Suite aux accusations de Monsieur Mamadou Sinsin Coulibaly, Président du CNPM, nous demandons à Monsieur Nouhoum Tapily, Président de la Cour suprême du Mali de rendre sa démission pour se mettre à la disposition de la justice et que la lumière soit faite sur cette affaire » : voici le message de la société civile.

Il reste à l’honorable Tapily de faire son option pour son honneur. Et dans ce sens, il ne sera pas seul.

Bréhima Sogoba
L’Indicateur du Renouveau

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