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Libération du préfet de Ténenkou et du journaliste Makan Doumbia….En échange de 17 terroristes dont le Commissaire islamique surnommé «le Coupeur de mains de Gao».

C’est en contrepartie de la libération de 17 terroristes avérés dont Aliou Mahamar Touré, ex-chef de la police islamique de Gao et membres du MUJAO, condamné à 10 ans de prison, que la DGSE (Sécurité d’Etat) a obtenu la libération du préfet de Ténenkou et de notre confrère Issiaka Tamboura.

«Aucune opération militaire, plutôt des négociations» soutiennent nos sources ! Elles ont été menées avec succès par la Direction Générale de la Sécurité d’Etat communément appelée S.E suite à des pourparlers directs avec les ravisseurs.

Rappelons que le préfet Makan Doumbia a été enlevé le 8 mai 2018 et notre confrère Issiaka Tamboura, en Décembre de la même année (2018). Une éventuelle intervention militaire aurait certainement été fatale pour eux. La sagesse recommandait la manière douce avec ses effets pervers, bien entendu !

C’est donc en échange de terroristes avérés que ces deux libérations ont été obtenues. Avérés, dans la mesure où ils ont été, pour la plupart jugés et condamnés par la justice malienne, la Cour d’Assises en l’occurrence.

Parmi eux, figure Aliou Mahamar Touré, ex-chef de la police islamique de Gao surnommé le «coupeur de mains» de Gao sous l’occupation jihadiste, entre 2012 et 2013. Il faisait office de Commissaire de la «police islamique » de la Ville et inspirait la crainte.

Arrêté en décembre 2013 par les forces armées maliennes, Aliou Mahamar Touré, était notamment accusé d’avoir coupé la main à des voleurs présumés et fouetté en public des femmes qui ne portaient pas le voile islamique ainsi que pour «atteinte à la sûreté de l’Etat, coups et blessures, détention illégale d’armes de guerre et association de malfaiteurs».

L’accusé a, au cours de l’audience, réfuté les accusations arguant que ce «sont des jihadistes mauritaniens, algériens et sahraoui qui coupaient les mains» au moment des faits. Mais les témoignages d’une dizaine de témoins et victimes à la barre rendirent vaine sa tentative de disculpation.

Il a été déclaré coupable de tous les faits qui lui sont reprochées, mais a bénéficié de circonstances atténuantes à l’issue du procès qui s’est tenu à Bamako. Il a été condamné à 10 de réclusion. Mahamar Touré est originaire de Gao et constituait sous l’occupation, l’un des points focaux du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Ces victimes ne sont nullement disposées à le laisser tranquille après son relax extrajudiciaire.

Rappelons que ces libérations (celles du préfet de Tenenkou et de notre confrère Issiaka Tamboura du «le soft») interviennent au moment où d’autres fonctionnaires maliens sont toujours en captivité ou ont été exécutés. En avril 2018, le sous-préfet de Winerden a été abattu à domicile. Quant au juge de Niono, Soungalo Koné et le commandant de brigade de Guiré, leurs familles sont toujours sans nouvelles. De nombreux observateurs les donnent pour mort. C’est aussi ce qu’a déclaré l’ex-otage Makan Doumbia, Préfet de Niono et ex-codétenus.

B.S. Diarra

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