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Mendicité au Mali : Le calvaire des petits talibés de Bamako

Phénomène s’accentuant d’année en année au Mali, singulièrement dans les rues de Bamako, la mendicité devient de plus en plus une activité génératrice de revenue et non une activité pratiquée par nécessite. Dans les rues de Bamako, les mendiants vivent un véritable calvaire.
 

Chaque jour dans les rues de Bamako,  les mendiants  sont exposés  aux accidents, aux maladies, à la famine, surtout  ceux  qui sont dans  l’apprentissage  dans  les  écoles coraniques.  Moussa Diallo,  âgé  de huit  ans et rencontré à Boulkassoumbougou, est l’un des mendiants, confronté à ces problèmes. Il nous a relaté les raisons qui l’ont poussé  à mendier.

«Je mendie parce que je suis obligé  d’amener  chaque  jour,  de façon quotidienne,  cinq cent franc à mon maitre  coranique, sous peine de flagellation».  Moussa  n’est pas  seul dans cette situation. Le petit Famagan,  âgé de dix ans, les larmes aux yeux témoigne de son quotidien difficile : «Dès  que j’ai eu huit ans, mes parents m’ont donné à un maître coranique  par faute de moyens. Ce dernier m’a amené à Bamako  et je suis obligé chaque jour de l’amener sept  cent cinquante franc pour ne pas être puni ». Beaucoup de bamakois ne sont tendres avec ces petits talibés de la capitale malienne.

Mme Sidibé Mariam Touré, une ménagère, relate que  de nos  jours,  la population  jeune  à  tendance  à  s’adonner  à  la facilité  en profitant  de  la gentillesse  des maliens, pour  mendier en délaissant ainsi la recherche des activités  génératrices  de revenues. « Moi personnellement,  je  ne donne  pas  d’aumône  aux  mendiants  âgés  de  quinze à trente trois ans ».  Mme Bakayoko Aminata Traoré partage ne partage pas le même avis. Cette dernière a témoigné  avoir  de  l’affection  pour  les  mendiants,   car  quittant  leurs parents  à  bas âge,  ils  n’ont  aucun espoir  ici à  Bamako. De son point de vue, personne  ne mendie  par plaisir  de  mendier, ils  méritent donc  toute  l’attention  des autres.

Nous nous  sommes  rapprochés  d’un maître coranique  de  ces mendiants  qui a tenu  à garder  l’anonymat. Il  a déclaré que « mendier  est  un acte d’adoration  de  dieu  car même si on a les moyens de  s’approprier  tout  il  faut  nécessairement  aller  dans  les rues  pour  comprendre  les difficultés  des pauvres. En d’autres  termes,  il  faut  dire  que  les  mendiants  ont  un quotidien  ardent,  car même si  les avis diffèrent  entre  la population  et  les  acteurs  concernés, il  reste et restera un sujet  de  discussion », a relaté le maitre coranique.

Fatoumata Bintou Zahara Koné, Stagiaire     

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