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PROTECTION DES JOURNALISTES EN PÉRIODE DE GUERRE : OCHA INITIE UNE JOURNÉE D’ÉCHANGES

Celui qui est chargé d’informations au sein des forces armées, n’est pas considéré comme journaliste, a fait savoir Mme Kany Elisabeth Sogoba Coulibaly, conseillère juridique au département de la communication du CICR

Le bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Mali (OCHA), le Comité international de la Croix rouge (CICR), le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Forum des ONG internationales au Mali (FONGIM) ont organisé, la semaine dernière, une journée d’échanges avec les hommes des médias. Sidi Y. Wagué, Aminata Dindi Sissoko et Abdourhamane Touré étaient les représentants de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) à cette journée d’échanges qui avait pour objectifs de renforcer les connaissances des journalistes sur les principes et l’action humanitaire et de communiquer sur les actions des organisations humanitaires dans notre pays.
Dans sa communication, Mme Kany Elisabeth Sogoba Coulibaly, conseillère juridique au département de la communication du CICR, a défini le Droit international humanitaire (DIH) comme l’ensemble de règles qui ont pour objet de prévenir et de soulager autant que possible les souffrances engendrées par les conflits armés. Le DIH, a-t-elle poursuivi, protège les personnes qui ne participent pas au combat (les civils et leurs biens). Le meurtre, les mutilations, les tortures et supplices, les prises d’otages, les traitements cruels, humiliants et dégradants, les condamnations et exécutions effectuées sans un tribunal assorti de garanties judiciaires reconnues sont des actes interdits par le Droit international humanitaire.
Mme Kany Elisabeth Sogoba Coulibaly a, par ailleurs, précisé que le DIH n’a pas donné un statut particulier et de garanties spéciales aux journalistes. En effet, celui qui est chargé d’informations au sein des forces armées, n’est pas considéré comme journaliste. Par contre, le DIH confère aux journalistes civils la même protection qu’aux civils en temps de guerre, a détaillé la conférencière.
Pour assister un journaliste lors des conflits, le CICR peut chercher à obtenir une notification d’arrestation ou de capture et avoir accès au journaliste dans le cadre des visites aux détenus. Il peut aussi informer immédiatement les proches, les employeurs, les associations professionnelles sur les coordonnées du journaliste recherché et maintenir des liens avec sa famille. Dans la guerre, les belligérants, les armements, les casernes sont des objectifs militaires. Mais les populations civiles, les écoles, les structures sanitaires, les lieux de culte (mosquées et églises) ne constituent pas d’objectifs militaires. Donc, ils ne doivent pas être touchés par les belligérants, a expliqué Mme Kany Elisabeth Sogoba Coulibaly.
Le représentant du HCR, Mamadou Sidibé, a, lui, rappelé que son organisation humanitaire est une entité du système des Nations unies créée en 1949 par la résolution de l’Assemblée générale. Celle-ci a chargé le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés de fournir une protection internationale aux réfugiés, de chercher des solutions durables à leurs problèmes. M. Sidibé a précisé que le réfugié est une personne qui a traversé une frontière internationale. Il est considéré aussi comme une personne qui est hors de son pays de nationalité ou de résidence habituelle. La personne s’éloigne le plus loin possible, car elle éprouve des craintes fondées de persécution du fait de sa race, religion, nationalité, appartenance à un certain groupe social ou opinion politique.
Les réfugiés, les demandeurs d’asile, les rapatriés, les personnes déplacées internes et les apatrides relèvent du mandat du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Sont considérées indignes d’être reconnues réfugiés les personnes qui ont commis un crime de guerre, un crime contre l’humanité, une crime de droit commun grave et qui ont agi contre les buts et les principes des Nations unies. Par ailleurs, les personnes ayant un profil de combattant actif ne peuvent pas être considérées comme réfugiées, a insisté le représentant du HCR.
La modération des débats était assurée par la responsable de l’unité informations publiques à OCHA, Mme Katy Thiam. La rencontre a pris fin par une conférence de presse sur les interventions de OCHA dans notre pays animée par la cheffe de bureau de OCHA Mme Ute Kollies. Celle-ci a précisé que plusieurs populations du Nord et du Centre de notre pays, notamment dans les confins de Ménaka, Mopti, Gao, Tombouctou et de Kidal sont victimes d’attaques terroristes et ont besoin d’eau potable et de nourriture. «Certains marchent des kilomètres pour pouvoir s’approvisionner en eau. A cela s’ajoute la fermeture de plus de 500 écoles dans ces zones. Et du coup les droits fondamentaux des enfants, notamment le droit à l’éducation et à la santé, sont bafoués», a déploré Mme Ute Kollies.
OCHA a pour mission la coordination, le plaidoyer, la gestion de l’information, le financement humanitaire, la conception des politiques et la satisfaction des besoins des populations vulnérables, a précisé Mme Ute Kollies. Des certificats de participation à la journée d’échanges sur les principes et des actions humanitaires ont été offerts aux journalistes.

Sidi Y. WAGUÉ

L’Essor

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