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Dialogue politique : IBK renvoie Soumi à SBM

Les leaders religieux et coutumiers de Bamako ont été, à nouveau, reçus en audience, le vendredi dernier, au siège de campagne du candidat Soumaila CISSE, sis à ACI 2000, par les responsables de l’opposition, à qui ils ont fait part le compte rendu de leur mission auprès du président IBK, en vue d’un dialogue franc avec le camp du chef de file de l’opposition. Si la main fraternelle du président reste toujours tendue à Soumi, il souhaite toutefois que ce dernier reçoive d’abord le PM, comme ce fut le cas avec les autres responsables et bords politiques.

Nous vous livrons en intégralité, les déclarations du Cardinal Jean ZERBO et Soumaila CISSE, à l’issue de la rencontre qui s’est déroulée en présence de Chérif Ousmane Madani HAIDARA ; de Dramane NIARE, patriarche des familles fondatrices de Bamako.

L’objectif du Président était qu’il y est une rencontre entre les membres de l’opposition et le Premier ministre. C’est une démarche qui parait difficile si l’opposition souhaite rencontrer directement le Président de la République. Nous pensons que c’est leur droit, parce que si le Président de la République est la première autorité de ce pays, nous comprenons très bien ce qu’ils souhaitent. Mais, nous nous préférons un tête-à-tête avec vous. Je pense que cela n’est pas impossible aujourd’hui entre deux personnalités qui de par le passé ont eu à prendre des responsabilités ensemble dans ce pays.

Ils savent tous les deux quelle est la situation réelle du Malien aujourd’hui, de la souffrance du Malien aujourd’hui les orphelins, les veuves, les personnes âgées, les militaires, les blessés, et bien d’autres événements qui sont là.

Je pense que, eu égard à toute cette grande souffrance du peuple malien, ils doivent être capables de se rencontrer pour que nous puissions sortir de cette crise.

Nous partons d’ici avec cette espérance que les deux pourront très prochainement se rencontrer.

Si vous voulez savoir mon point de vue sur la marche, nous en avons parlé. Moi personnellement, je ne suis pas « marchiste ». Nous avons nos traditions.

Vous voyez quand il y a une marche, dès que vous vous mettez en mouvement, les forces du mal entrent en action avec vous, parce que quelqu’un va vous insulter ; vous allez entendre des choses ; on s’énerve ; on ne sait pas comment cela va se terminer, cela malgré toutes les précautions que l’on prend.

Pour ma part, je suis pour qu’on puisse se retrouver. Que l’on discute, je ne sais où, plutôt que de se mettre en mouvement avec le grand risque de provoquer, malgré tous ce que nous avons donné. Tant qu’une marche n’est pas terminée, même les organisateurs en ont peur. Ça, c’est mon point de vue personnel. Je le dis clairement quand on me parle de marche, j’ai très peur.

Je ne la veux pas et je ne la fais pas non plus. Ce que je veux, c’est de s’asseoir pour dialoguer. Le dialogue est une vertu. Nous avons vu les autres, que Dieu nous préserve et conduise nos pas vers la paix.

D’abord, je tiens à remercier le chef traditionnel NIARE et les religieux pour leur démarche, leur engagement à trouver une solution à la crise que nous vivons depuis quelques mois. Ils ont vu KEITA, IBK, qui à mon avis, n’est pas encore prêt pour une discussion franche sur la situation. Il préfère laisser son Premier ministre discuter avec nous. Certains d’entre nous ont déjà discuté avec le Premier ministre. Sa réponse a été une réponse sécuritaire. Il est devenu un liberticide. Je crois que quelque part, c’est difficile ; il se qualifie pour cela. Mais, nous allons ensemble évaluer la situation et donner une réponse qui sied à la crise que nous connaissons aujourd’hui.

Nous avons toujours été demandeurs de dialogue, mais d’un dialogue vrai, d’un dialogue sincère.

Nous nous sommes manifestés par des marches, le Cardinal en a parlé tout à l’heure, mais ce qui est à notre décharge, c’est que depuis 5 ans, que nous marchons, nous avons marché sans aucune violence. Chaque fois qu’il y a eu violence, que ça soit en juin, que ça soit en novembre, que ça soit tout dernièrement, elle a été le fait des autorités. On ne peut pas nous blâmer pour cela.

Je crois que pour dialoguer, il y a quelqu’un. Il faut que cette personne soit un d’abord une personne de paix. Une personne qui n’est pas violente. Une personne qui respecte aussi les hommes et les femmes qui sont en face.

Nous sommes tous des Maliens. Nous avons tous des enfants ; nous avons tous des femmes, des sœurs. Je crois qu’in n’est pas bon que la violence s’invite dans le débat au Mali. C’est ce que nous regrettons.

Nous allons évaluer la réponse qui a été donnée. Mais, mon sentiment profond, c’est que Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA n’est pas prêt pour un dialogue ; n’est pas prêt pour une discussion. Il lui semble, je crois, tout va bien comme ça au Mali et que la vie peut continuer. Je pense très sincèrement qu’il se trompe. Il n’a pas toutes les bonnes informations. Il devrait y réfléchir encore davantage.

Par Sékou CAMARA

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