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Mise en œuvre de l’Accord: les recettes des émissaires de l’ONU

En visite de travail dans notre pays, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Bintou KEITA, et le Sous-secrétaire général des Nations Unies à l’appui à la consolidation de la paix, Oscar Fernandez-TARANCO, ont conjointement animé une conférence de presse ce mardi 11 décembre 2018. L’état d’avancement du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali était le principal sujet abordé lors de cette rencontre avec la presse.

C’était en présences de Mme Joanne ADAMSON, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, en charge du pilier politique de la MINUSMA.

Arrivée au Mali le 7 décembre 2018, la délégation onusienne a rencontré les groupes signataires.

Elle a également une entretenue avec le Premier Ministre ; plusieurs ministres et le Président de l’Assemblée nationale malienne, ainsi que des membres de l’Opposition.

Elle s’est également rendue à Gao et à Mopti.

A Gao, par exemple, la délégation a échangé avec certains bénéficiaires des projets du «Fonds de Consolidation de la Paix», notamment «la case de la paix». Ces femmes ont réaffirmé devant l’assistance l’importance qu’a ce projet pour elles.

A Mopti, plusieurs projets basés dans la région et dans celle de Ségou, conçus par les agences onusiennes présentes au Mali (PAM, HCR, FAO, ONU Femmes, UNESCO, OIM, UNICEF) et mis en œuvre par les Ministères, la société civile et la MINUSMA, entre autres partenaires, ont été présentés à la délégation des Sous-Secrétaires généraux des Nations Unies.

Dans ses propos, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Bintou KEITA, a souligné que l’objectif cette mission conjointe était de revoir, réexaminer, l’état de mise en œuvre de l’Accord pour la paix avec les autorités, les groupes signataires, les acteurs de la société civile, les partenaires, etc. Il s’agissait aussi pour la délégation de rappeler à ses différents interlocuteurs l’impatience de l’ONU de voir des progrès se réaliser dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord au Mali au bout de six mois. Une préoccupation exprimée par l’ONU lors du dernier renouvellement du mandat de la MINUSMA au mois de juin 2018 qui a vu le Conseil de sécurité demander au SG de l’ONU de présenter un rapport de progrès sur cette situation au mois de mars 2019.

Selon son analyse, notre pays fait face à une complexité et une multiplicité de crises. Pour cela, la réponse dans la mise de l’Accord doit être la mise en place d’un dispositif de priorisation, de séquençage des interventions.

A cela s’ajoute un accompagnement des autorités ainsi que de tous les acteurs par la communauté internationale «Tout le monde veut voir que le Mali comme étant au cœur des préoccupations de la communauté internationale pour faire qu’il ait un avenir de la paix dans le pays», a-t-elle dit.

Parlant du DDR accéléré, elle a fait savoir que le démarrage de ce processus est bien apprécié par les populations locales. Mais elles estiment que ce processus s’inscrit dans le cadre du programme de la réforme de la sécurité ; d’accélération du processus des projets d’accompagnement des ex-combattants. «Il y a un besoin de savoir quels sont les progrès et quelle appréciation les populations font de ces progrès», a-t-elle dit.

Face à la lenteur, voire le blocage du processus de paix, elle a préconisé de faire un retour au contenu de cet accord pour arriver à une paix durable au Mali. Notamment à ses 4 axes : sécurité défense, aspect réformes institutionnelles ; justice et réparation ; reformes sécuritaire.

Il faut aussi une bonne communication autour des actions menées. «Il y a la tension, mais aussi de la pression pour continuer à avancer », a-t-elle dit. A ce niveau, elle en appelle à un engagement mutuel et collectif de tous les Maliens avec l’appui de la communauté internationale. Pour ce faire, a-t-elle expliqué, il faut de la patience, mais aussi une volonté déterminée à rester dans le dialogue.

Enfin, Mme Bintou KEITA dit constater qu’il y a une volonté politique de faire en sorte que des progrès puissent être enregistrés d’ici la fin de l’ultimatum de l’ONU.

Toutefois, elle a reconnu qu’il y a une polémique autour des questions de découpage, de quotas d’intégration des ex-combattants dans l’armée ; mais aussi de la réforme constitutionnelle.

De son côté, Oscar Fernandez-TARANCO, a parlé des défis auxquels le pays est confronté. Les conflits communautaires sont exacerbés par l’absence de l’État. Comme alternatives, il a préconisé le renforcement les capacités des populations locales à mieux générer la résilience à traves de projets de résilience, les rencontres intercommunautaires, la gestion concertée des ressources naturelles ; la démobilisation de ces groupements armés ; l’appui aux collectivités locales.

Mme Joanne ADAMSON, a estimé qu’après la mort de Kouffa, il faudra voir les opportunités de dialogue qui s’offrent aux acteurs pour un retour de la paix, de la sécurité au Centre du pays.

Par Abdoulaye OUATTARA

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