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Tiéman Hubert Coulibaly : « Le peuple malien doit être confiant en son avenir, il ne doit pas se tromper de combat… »

Invité de l’émission Politik de Africable Télévision le dimanche dernier, le président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), Tiéman Hubert Coulibaly, a réitéré son engagement à soutenir Ibrahim Boubacar Kéita pour la réussite de son second mandat. L’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale se dit confiant quant au deuxième quinquennat du régime d’IBK et invite le peuple malien à garder confiance.

L’émission essentiellement focalisée sur l’état de santé de son parti UDD, l’allié de première heure du président IBK à la présidentielle de 2013 et celle de 2018, Tiéman Hubert Coulibaly, s’est aussi prononcé sur la fin de sa mission gouvernementale en septembre, les questions d’actualités notamment le nouveau projet de découpage territorial, le référendum constitutionnel, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger…

En réponse à la question de sa non-réduction par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dans le gouvernement, le chef du parti de la Colombe a rassuré qu’il n’a pas été limogé. Pour preuve, il a affirmé être en contact permanent avec le chef de l’exécutif. «J’interagis régulièrement avec le Premier ministre pour l’intérêt du pays, rassurez-vous, je n’ai aucun ressentiment. La fonction de ministre est une mission qui a un début et une fin », a-t-il indiqué.

Aux dires du président de l’UDD, son travail politique continue, même étant hors de l’appareil gouvernemental, précisément sous la forme de l’animation de la vie du parti, le contact avec les partenaires internationaux au profit du Mali et ses actions pour la consolidation de ce nouveau quinquennat d’IBK.

Sur le bilan de son passage à la tête du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman H. Coulibaly laisse le soin au président et aux différents Premiers ministres de juger. « Je suis attaché à défendre notre pays partout à l’étranger. Malgré la réticence internationale, nous avons obtenu le renouvellement du mandat de la Minusma. Le Mali n’a jamais perdu la main diplomatique, nous n’avons jamais perdu notre leadership en diplomatie», a précisé l’ex- chef de la diplomatie malienne.

Au sujet des revendications syndicalistes au département des affaires étrangères, le président de l’UDD, estime qu’elles sont liées à la revalorisation salariale, qui est légitime, mais qui ne sont pas inhérentes au seul département ministériel. « J’ai l’habitude de dire que la diplomatie est un corps particulier et les revendications doivent se faire de façon diplomatique, dans un cadre de dialogue», a témoigné le ministre Coulibaly qui souhaite cependant des réajustements pour calmer les esprits.

UDD en bonne santé

S’agissant de son parti, Tiéma Hubert Coulibaly déclare sans ambages que l’UDD se porte bien. « Nous travaillons beaucoup, c’est un chantier ouvert, des objectifs sont fixés d’ici à 2019 afin de présenter un projet ouvrant sur une offre politique nouvelle et conséquente ». Il s’agit, à en croire M. Coulibaly, d’un devoir de baliser la voie à la nouvelle génération. C’est ce qui justifie des rapprochements avec d’autres formations politiques tel que l’URP, le mouvement politique de l’honorable Hadi Niangadou, MPM, avec lequel une fusion serait même envisagée. « Il faut que nous arrivions à proposer une offre politique. En politique, le contenu idéologique est l’énergie que vous pouvez déployer. Il n’y a pas de petits partis politiques, ils sont animés par des hommes de valeurs. La construction politique vers laquelle nous allons est conforme avec l’évolution politique de notre pays, il s’agit d’une construction politique pouvant parler à la nouvelle génération. C’est un projet que je porte. Si on ne rajeunit pas la classe politique, vous tombez dans la décrépitude. Mon regard est sur l’avenir », a élucidé le président de l’UDD.

Report des élections législatives

Interrogé sur le report des élections législatives en juillet 2019, l’ex-ministre de l’administration territoriale dit avoir pris acte de cette décision. «Les contingences et les contraintes nous y obligent. C’est une des rares fois que l’opposition et la majorité se sont mises d’accord. Il ne faut pas insister à organiser les élections si les conditions ne sont pas réunies. Nous ne sommes pas contents de ce report, ni heureux, nous prenons acte de cette décision. Ce report est une exception, il n’est pas illégal, l’ensemble des acteurs ont perçu la nécessité de procéder ainsi, c’est un désir de bien faire », dira Tiéman Hubert Coulibaly.

Découpage administratif

Concernant le nouveau découpage administratif en vue, l’ex-ministre d’IBK a rappelé que ce processus qui a commencé depuis 2011 de manière lucide et transparente sous ATT et dont une loi a été adoptée et promulguée, doit être mise en œuvre. Et le ministre de se positionner : « Dans un contexte où nous nous sommes battus contre la partition du pays, la sécession, je pense qu’une réorganisation administrative est nécessaire. Il y a une situation de rupture qu’il faut résorber ».

Pour Tiéman Hubert Coulibaly, il ne sert à rien de « cristalliser » le débat et de dire que l’Etat n’est pas présent à Kidal.

L’ancien ministre de l’Administration territoriale a balayé d’un revers de la main les jugements de l’opposition politique taxant de calamiteux ce début du second quinquennat d’IBK. « Le gouvernement respecte ses engagements vis-à-vis des fonctionnaires, des partenaires; le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, fait un travail extraordinaire. Le début de tout mandat est difficile, je ne suis pas d’accord quand on dit que les caisses de l’Etat sont vides », a soutenu Tiéman Coulibaly qui reconnaît cependant que le niveau des salaires est bas malgré les efforts consentis, notamment les avantages accordés. C’est pourquoi il renchérira que la conférence sociale de ce décembre-janvier est utile, même si d’aucuns pensent que ce serait une conférence de trop.

Concernant le référendum constitutionnel qui tient à cœur au gouvernement, l’ex-ministre Coulibaly juge « sage la décision du président de surseoir à ce projet ». Après 26 ans, estime-il, il faut qu’on revoie les choses, pour éviter que le processus de révision ne soit pas bloqué.

Interrogé sur son comeback au gouvernement, le président de l’UDD fait comprendre que son « parcours politique continue, il ne s’est pas arrêté ».

Dans son message aux militants du parti, le président Coulibaly conseille : « A l’UDD, cultivons la cohérence, consolidons la base, renforçons le mandat d’IBK, taisons les débats de personnes,… ». Aux Maliens en général, il dira : « Le peuple malien doit être confiant en son avenir, il ne doit pas se tromper de combat, de vivre dans son territoire et dans la diversité ».

Correspondant particulier

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