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Lettre a grand-père : Mars, canicule et ramadan !

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Cher grand-père, nous voilà de nouveau dans le fameux mois de mars du 22 et 26. Il fait chaud ! Dougou bé kack ! Mais il y a courant ! Oui on a l’électricité 25/24 ! Le pays avance à grand coup de galop vers le grand développement. Tout va bien ! Tout présage les grands chantiers de développement ! On a courant, on a eau et tout va bien !

Maintenant on rentre dans mars avec sa grande chaleur. On sait qu’il n’y a pas de menace plus dangereuse contre les institutions maliennes que la colère du Malien. Pis, aujourd’hui, ce n’est plus une question d’institutions mais d’organes de gestion d’une transition. Aussi faible que fragile ! Surtout qui ne peut que compter sur ses propres forces.

Oui grand-père, il fait chaud ! Il n’y pas d’électricité, pardon, d’eau j’allais dire et on sait que mars c’est mars et que jamais 4 sans 5. Pis, lorsqu’on sait qu’au fond, le Malien applaudira toute personne qui détiendra le pouvoir et ne s’indignera point ni du départ ni de l’arrivée de quelqu’un au pouvoir encore moins de la manière. Triste !

Triste cher grand-père ! Pour tous ceux qui savent qu’on a applaudi ici Modibo, Moussa, Alpha Oumar, ATT, Amadou Haya, IBK et aussi Assimi comme libérateurs, tous ! Les mêmes personnes aux présidents différents. Vive X aujourd’hui, n’empêche pas de dire vive Y au Mali. Oui Mali ! Ce pays où des démocrates soutiennent un putsch et se flattent d’avoir fait chuter un président de la République élu.

Triste de voir qu’au Mali aujourd’hui il faut tous les moyens pour se maintenir et qu’avec tous les moyens on peut aussi accéder au pouvoir et que personne ne s’indigne. Intellectuels et ignorants disent la même chose mais dans des langages différents. Triste cher grand-père, que ça ne soit pas des principes qui font un Etat mais la force.

Triste que la sécurité du pouvoir ne dépend que du pouvoir lui-même et non de l’éveil et la culture politique d’un peuple. Un peuple démocratique en dernière sentinelle et gardien du temple de la démocratie et de l’Etat de droit. Oui un peuple qui sait ce qu’il veut et non manipulable ! Un peuple qui sait d’où l’on vient et on va.

Cher grand-père, prions que mars nous épargne et qu’aller à des élections crédibles et transparentes soient une inspiration nationale. Et que cela soit décidé dans un consensus inégalé. Qu’après mars 91, mars 2012 et août 2020, que des élections nous inspirent et que passer le pouvoir soit une ambition désormais nourrie et entretenue. Dites “Amine” ! Et à mardi prochain, inch Allah !

Lettre de Koureichy

Mali Tribune

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