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Éditorial : Le retour de la terreur des ‘’Ton Djon’’

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Dr. Moussa Dassé Mariko, cardiologue de son état, contributeur assidu à notre journal dans lequel il a publié plusieurs articles qui nous ont valu d’abondantes réactions à chaque fois, toutes attestant la pertinence de ses analyses et réflexions, m’a harcelé et sommé (c’est un bon ami) de faire un éditorial sur ce qui a l’air du retour de la terreur des ‘’Ton Djon’’ à l’ère de la Transition. Pour lui, avec ce qui se déroule quotidiennement au Mali actuellement, un contexte marqué par des coups bas qui n’en finissent pas contre le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, on se croirait dans les années de braise avec les “Ton Djons ” du royaume de Ségou (du 18ème au 19ème siècle), ce corps des mousquetaires qui, par trahison, avaient la charge d’éliminer la nuit, par strangulation, souvent même en utilisant le gourdins) le souverain avec un ruban de cotonnade. Expression consacrée après l’accomplissement du meurtre, leur forfaiture de prédilection : “Ngno shi falen” (la semence a germé, pour signifier que la mission a été accomplie). Avec le recul, les historiens, traditionnels et modernes, ont établi que leurs pratiques ont tant plongé Ségou dans une situation de ‘’ni guerre ni paix’’ qui contribua, en définitive, à l’affaiblissement du Ségou mythique, ensuite à l’annexion de Ségou par les Toucouleurs venus des contrées lointaines et, enfin, par la conquête de la vielle cité au bord du fleuve par les Blancs et leurs supplétifs conduits par Archinard. Dr. Mariko de gémir : « La Transition actuelle a ouvert de belles espérances, mais les ambitions personnelles malsaines sont en train de faire du Mali un pays assiégé : un Mali à 2 niveaux, le Mali des caniveaux et des bas-fonds, et le Mali à l’échelle cosmique. Notre cardiologue, patriote jusqu’au bout des ongles, fustige la sortie de certains membres du CNT qui n’ont de combats que la sauvegarde d’intérêts sordides et qui ne peuvent monter qu’à l’assaut du Premier ministre qu’ils chargent de tous les péchés d’Israël. Tantôt, le pauvre Dr. Choguel serait en train d’installer des cellules partout au Mali afin de préparer sa candidature à l’élection présidentielle, euphémisme pour dire qu’il s’est érigé en principal rival du Président Goïta à l’égard de qui il est pourtant d’une honnêteté jamais prise à défaut. Toutes ces salves viennent après que les uns et les autres, politiciens désuets et nouveaux acteurs qui conscients de leur incapacité à se faire élire à l’issue d’une élection régulière, en sont arrivés à épuiser, totalement, leurs épithètes de munitions : « Premier ministre clivant, Premier ministre minoritaire, etc. » Un homme qui a tenu la dragée haute à la kyrielle de fossoyeurs- et les a vaincus-, ces mafieux dont les forfaitures multiples et globales ont occasionné un indéniable génocide dans les rangs de nos militaires, de nos populations civiles installées dans les zones regorgeant d’immenses richesses, mais aussi génocide de notre potentiel bétail et volaille. Dr. Moussa Dassé Mariko prie le ciel de protéger le numéro de la Transition des tromperies savantes et interpelle la docte Cour constitutionnelle pour qu’elle rappelle à l’ordre les pêcheurs en eaux troubles au sein du CNT, et leurs commanditaires tapis dans des ministères hautement stratégiques. Pour lui,  le CNT est en recul par rapport à la traditionnelle Assemblée élue. N’empêche qu’avec la séparation des pouvoirs, son seul rapport avec le Premier ministre n’est que la présentation de la politique générale de celui-ci, le vote des lois, l’interpellation avec possibilité de motion de censure. Il ne doit pas s’agir de folklore pour « ôter celui-ci de-là et mettre celui-là à sa place. Le Mali a plus important à faire.

Amadou N’Fa Diallo

Le National

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