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#Mali : Élevage et pêche : Les réalisations majeures de la Transition

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«Notre cheptel se porte bien. Il est composé de 12 millions de bovins, 21 millions d’ovins, 29 millions de caprins. Le Premier ministre vient de lancer la campagne de vaccination du cheptel sur toute l’étendue du territoire. Cette action se réalise chaque année et à besoin d’être accompagné. Aujourd’hui, elle est dirigée par 159 titulaires de mandat sanitaire et 125 agents de l’État». Ces propositions ont été tenues par le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, lors de son passage sur le plateau de l’émission Mali kura taasira 2. Preuve que des actions sont menées pour que notre cheptel se porte mieux, condition indispensable à l’exportation de viande sur d’autres marchés.

En termes d’infrastructures, de 2021 à nos jours, plusieurs infrastructures ont été réalisées à travers tout le pays. Balisage d’autoroutes, aménagements de systèmes hydrauliques améliorés et des espaces pastoraux, dont 592 hectares dans le Sahel occidental, ont permis au cheptel de ne pas partir vers des pays limitrophes. Des moyens roulants ont été offerts pour permettre aux agents qui sont sur le terrain de se déplacer. Depuis l’année dernière, 4 milliards de Fcfa sont mobilisés chaque année pour l’Élevage et la Pêche, contre 3 milliards dans le passé.

Ainsi, «nous avons beaucoup de de pour permettre à notre cheptel d’être à hauteur de souhait et d’avoir de l’alimentation pour notre bétail», s’est félicité le ministre. Particulièrement, at-il souligné, une action salvatrice a été lancée en août 2021. Il s’agit de l’intensification de la culture de l’herbe à éléphant qui est très nutritive. Et en termes de rendement, cette variété peut donner 500 tonnes d’herbe fraîche par hectare et par an, ce qui peut nourrir 50 bovins dans l’année. Selon Youba Ba, la mise en œuvre de cette initiative à l’échelle de 12.000 villages permettra d’assurer l’autosuffisance alimentaire au niveau du bétail.

« Notre pays a une réserve de 100.000 carcasses de bovins que nous pouvons exporter au niveau des pays du Golfe et participer de ce fait au marché de Halal qui fait 1.500 milliards de dollars par an. Le Halal est une opportunité aujourd’hui. Les gens du Golfe sont dans la dynamique de prendre notre viande mais il faut qu’ils l’étaient en quantité. Aujourd’hui, ce sont la Chine, le Brésil et le Mexique qui raflent tout ce marché», a expliqué le ministre. Et d’ajouter qu’il existe des partenaires stratégiques pour financer cette ambition. Il faisait ainsi allusion à la Banque mondiale, à la Banque islamique de développement qui accorde des financements pour le secteur de l’élevage.

Par ailleurs, pour faciliter davantage l’accès des éleveurs à l’aliment bétail sur le marché, le gouvernement donne chaque année un milliard pour les emboucheurs, laitiers et autres. Mieux, depuis 2022, il y a eu une initiative présidentielle qui a permis d’octroyer 10% de la graine de coton aux cotonculteurs, laitiers et emboucheurs. Cette initiative a touché 8.056 éleveurs dont 400 femmes. En plus, une commission est à pied d’œuvre pour voir comment réduire le prix de l’aliment bétail. Ce qui pourrait impacter le prix de la viande sur le marché, dont les fluctuations varient selon l’offre et la demande. «Tout le monde sait qu’aujourd’hui, il y a un problème d’insécurité. C’est ce qui bloque un peu l’acheminement vers les marchés. Quand le bétail ne vient pas, la demande étant là, le prix va augmenter», a argumenté le ministre Youba Ba. Le gouvernement est en train de faire de son mieux pour stabiliser le prix de la viande.

RÉHAUSSER LES PLATEAUX TECHNIQUES DES ABATTOIRS- Pour valoriser la viande locale, le plateau technique de l’abattoir de Sabalibougou est en cours de rénovation pour que même les dromadaires puissent y être abattus. Il sera doté de minibus pour le transport de la viande dans les meilleures conditions. Aussi, il ressort des explications du ministre que la construction de quatre abattoirs aux normes Iso à Gao, Sikasso, Ségou et à Bamako est au programme. Cela pour que dans un avenir proche, le Mali puisse avoir des abattoirs dignes de ce nom. « Les actions sont en train d’être exercées pour réhausser les plateaux techniques de nos abattoirs. Nous avons également lancé une étude avec le Pacao pour la labellisation de la viande malienne, le made in Mali. Cela afin de ne plus exporter de la viande sur pied. Parce qu’avec l’initiative de la Fao, notre pays a choisi la viande qui sera labélisée et vendue à travers le monde», a expliqué le ministre.

En matière de renforcement des équipements de production, des conventions ont été établies entre l’Office du Niger, le Conseil régional de Ségou et la Fédération des groupements interprofessionnels du bétail et de la viande du Mali (Febevim) pour la réalisation des espaces pastoraux. Et concernant la transhumance des animaux, le chef du département a assuré que la coopération est à hauteur de souhait. «Nous avons eu à signer un accord de transhumance avec la Guinée en avril 2022 pour permettre à nos animaux d’aller dans ce pays ami et d’y rester pendant quatre mois.

Par la même occasion, nous avons signé un accord avec la Mauritanie pour permettre l’opérationnalisation d’une autre convention qui date de 2016. Cette convention concerne l’industrie animale mais aussi la santé animale. Récemment, nous sommes entrés en négociation avec le Niger pour établir un accord de transhumance», a développé Youba Ba. À l’intérieur, la préservation des pâturages demeure une préoccupation. Ainsi, 592 hectares dédiés à l’élevage ont été aménagés. Et afin d’éviter des conflits, des conventions ont été signées entre les agriculteurs et éleveurs des Régions de Mopti, Gao et Tombouctou.

Notre pays fait partie des grands producteurs de lait de la zone Uemoa. À cet égard, le ministre de l’Élevage et de la Pêche a souligné que les actions sont en cours en partenariat avec la Suisse et d’autres partenaires pour la collecte du lait local, sa conservation et sa transformation au bénéfice de nos populations.

À titre de rappel, le ministre Ba a supervisé le lancement de la Journée mondiale du lait à Mopti en septembre 2021, à Nioro en 2022 et récemment à Sikasso. Et à ces occasions, dix véhicules ont été octroyés pour la collecte du lait. Au cours de cette grande interview, le ministre de l’Élevage et de la Pêche a salué le professionnalisme des Forces armées maliennes (FAMa) dans le cadre de l’opération de la vente promotionnelle lors des différentes fêtes musulmanes. «Nous avons 44 lieux d’approvisionnement à travers lesquels nous acheminons les bétails pour les centres urbains. Avec les autres départements, nous avons fait en sorte qu’avant cette période, nous pourrions nous réunir pour avoir une franche collaboration avec les ministères de la Défense et de la Sécurité pour l’acheminement en toute sécurité des bétails qui viennent des zones reculées. À ce niveau, nous saluons nos Forces de défense et de sécurité», a-t-il déclaré.

UN PLAN QUINQUENNAL- Pour la Pêche, un milliard de Fcfa a été investi pour l’aliment poissons. « Les potentialités sont là. Nous avons 1.700 km de surface d’eau sur le fleuve Niger et 700 km sur le fleuve Sénégal où nous pouvons faire de la pisciculture. Cela permettra certainement, très bientôt, d’avoir une autosuffisance alimentaire en poissons. Nous avons constaté que les Maliens consomment 300.000 tonnes (200.000 sont importées) de poissons par an. L’importation est là mais nous avons des doutes par rapport à la qualité de ces poissons. D’où notre idée d’intensifier la pisciculture pour le bonheur de nos populations. Cela en faisant l’empoissonnement des mares, des rivières et des lacs», a fait savoir le patron du département en charge de la Pêche.

Poursuivant, le ministre a indiqué que le pays dispose de cages circulaires qui peuvent produire entre 100 et 150 tonnes de poissons tous les six mois. Sur ce point, il a souligné qu’un plan quinquennal de la pêche et de l’aquaculture qui se chiffre à peu près à 69 milliards de Fcfa a été élaboré. Il a félicité son collègue de l’Économie et Finances, qui a commencé à donner des moyens pour l’opérationnalisation de ce plan.

Cependant, à plaidé le ministre Youba Ba, «nous avons besoin de l’accompagnement pour l’adoption de la Politique nationale de la pêche et de l’aquaculture, élaborée depuis un certain temps, mais qui a besoin d’être validée au plus haut sommet. Nous avons également besoin de l’accompagnement pour l’élaboration, la validation et la mise en œuvre de la Politique de l’élevage et celle de la santé des animales».
Le ministre Ba a invité les jeunes à valoriser la culture de l’herbe à éléphant et les acteurs de la pêche à intensifier la pisciculture.

Baba COULIBALY

L’Essor

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