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Incroyable dans l’administration publique : Quand des fonctionnaires prennent fonction et partent à la retraite à Bamako, sans se rendre dans le Mali profond

Par Inter De Bamako

Le Mali est un vaste pays sahélien au territoire enclavé et partiellement désertique. Relativement peu peuplé. Pays de haute tradition historique, le Mali correspond à l’ancien Soudan. C’est un pays musulman dans lequel subsiste une partie du régime des castes qui divise la population selon les fonctions sociales. Notre pays est un vivier de fonctionnaires et d’«intellectuels». D’où une administration pléthorique qui grève le budget du pays et une masse de diplômés et chômeurs aigris qui vivent dans les villes.

Selon les chiffres de la Direction nationale de la fonction publique, en 2004 sur 37 970 agents, 18 591 servaient à Bamako. Le Mali à l’époque était huit (08) régions, un (01) district, quarante-neuf (49) cercles, deux cent quatre-vingt-six (286) arrondissements et trente-six (36) communes urbaines et trente (30) généraux dans l’armée. Aujourd’hui, nous sommes à un (01) district, dix-neuf (19) régions, cent cinquante-six (156) cercles et quatre cent soixante-six (466) arrondissements.

Il faut reconnaître que l’administration est absente dans plusieurs localités pour des raisons d’insécurité. Certains fonctionnaires exercent leur fonction depuis leur prise de service jusqu’à leur départ à la retraite sans fouler le pied dans e Mali profond. Des cadres sans travail sont au chômage forcé parce que non redéployés par la transition. Leur chiffre avoisine deux cents (200) cadres, anciens ministres ou anciens membres de cabinets ministériels.

Hormis cela, il y a un phénomène qui prend de l’ampleur dans nos services, la formation des agents dans les établissements d’enseignement supérieur pour accéder au grade de fonctionnaires de la catégorie A. Par ce biais de formation professionnelle, les agents de la catégorie B sont rares dans nos services. Ils se substituent aux cadres de la catégorie A. Il y a des catégories B qui travaillent en tant que catégorie A.

Le contrôle physique des agents effectué sous Amadou Toumani Touré (ATT) a décelé 1 550 agents qui avaient des faux diplômes. ATT aurait ordonné de laisser ceux qui sont présents dans les classes et supprimer les fictifs. C’est dans les institutions du pays que les détenteurs de faux diplômes sont nombreux à cause de la prolifération des établissements supérieurs privés. La quasi-totalité de ces établissements appartiennent à nos personnalités (anciens ministres et anciens députés). Dès lors les fonctionnaires sans diplômes requis sont tous diplômés à partir des diplômes achetés ou délivrés par certains établissements supérieurs privés.

Des agents de l’État sont actuellement enrôlés pour servir à Bamako, la capitale et nulle part ailleurs à l’intérieur du pays. D’un côté du territoire l’État est absent de l’autre coté à Bamako, il y a pléthore et les fonctionnaires ne travaillent pas. La population se plaint de la lourdeur de l’administration. Comment un Président de la République pouvait agir ainsi ? C’est grave lorsqu’un président peut légaliser le faux sur le vrai ?

L’heure est propice pour mettre de l’ordre dans les services publics. L’identification des fonctionnaires de l’État et ces agents des Collectivités territoriales sera l’occasion pour le gouvernement de connaitre le nombre des fonctionnaires qui émargent sur le budget de l’État et d’assainir l’administration publique.

Brin COULIBALY

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