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Gouvernance de Transition : La refondation de la justice est-elle sans reproches ?

Meguetan Infos

Parmi les domaines vitaux à refonder pour un véritable changement dans la gouvernance, il y a la justice. Les réformes que ce secteur connaît suscitent des appréhensions.

La « gouvernance vertueuse » promise lors du changement d’août 2020 connaîtra son heure de gloire avec une justice assainie et véritablement indépendante.

Parmi les secteurs régaliens les plus stratégiques de l’Etat, la justice occupe une place de choix. Et elle fait souvent l’objet de toutes les convoitises au sein de l’Etat. Comment refonder le fonctionnement ou la structuration même de la machine judiciaire sans être accusé de différents procès d’intention ? Comment assainir l’appareil judiciaire et le dépouiller d’éventuelles brebis galeuses sans  se faire reprocher une tentative d’instrumentalisation de l’institution à des fins politiques ? Voilà des questions qui taraudent l’esprit des experts et analystes de ce domaine sensible de la construction de l’Etat de droit.

Dans le contexte de la Transition malienne, la machine judiciaire fait couler beaucoup d’encre et de salive. Car, non seulement, elle s’est illustrée à travers divers procès, mais aussi elle a fait l’objet de mesures législatives et règlementaires illustrant la forte volonté du pouvoir de la remodeler ou de l’assainir. Comment assainir un secteur censé indépendant de tous les autres pouvoirs ?

En effet, comment concevoir des mesures de réouvertures de procès dont le non-lieu avait été déjà prononcé, quelques mois plus tôt ? Si ces mesures sont prises par le Garde des sceaux, ministre de la Justice, un représentant de l’Etat, qui a un intérêt à défendre dans cette procédure, l’on ne peut que soupçonner un parti pris ou une tentative d’entorse à l’indépendance de la procédure.

En outre, bien d’observateurs voient d’un mauvais œil des mesures de radiation de magistrats pour divers motifs, dans la mesure où la liberté d’expression est toute aussi garantie au personnel de la justice. S’y ajoute que certaines nominations et/ou promotions de cadres du ministère public ou du Parquet, exhalent aussi des puanteurs de trafics d’influences de l’exécutif sur le judiciaire.

Toutes ces interventions refondatrices de l »appareil judiciaires sont à encourager et à soutenir, sauf qu’elles doivent se faire dans un esprit de sauvegarde de l’indépendance de cette institution essentielle de l’Etat de droit, qui est l’un des soubassements de la « gouvernance vertueuse », appelées de tous les vœux.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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