ACTUALITÉSMonde

Macron accusé d’”amalgame” après avoir évoqué Samuel Paty sur l’interdiction du port de l’abaya

Meguetan Infos

“On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu d’attaque terroriste et l’assassinat de Samuel Paty dans notre pays”, a déclaré le président de la République ce lundi face à Hugo Décrypte au détour d’échanges sur l’interdiction de l’abaya, avant d’être épinglé par la gauche.

C’est une phrase qui fait bondir la gauche. Lors de sa longue interview accordée à Hugo Décrypte ce lundi, Emmanuel Macron s’est arrêté sur l’interdiction de l’abaya à l’école, mise en place par le gouvernement. Tout en saluant cette décision, le président de la République a mis en garde face à “des gens qui […] viennent défier la République et la laïcité”. Avant de lâcher: “On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu d’attaque terroriste et l’assassinat de Samuel Paty dans notre pays”.

De nombreux élus de la Nupes y ont vu un amalgame entre le port de l’abaya et le terrorisme. “Pour Emmanuel Macron, les jeunes filles qui portent l’abaya sont suspectes de vouloir décapiter leurs profs, c’est ça? Que cherche-t-il? Provoquer les pires conflits?”, s’est par exemple insurgé le député insoumis Jérôme Legavre.

“Macron parle comme Le Pen et Zemmour”
Ses collègues Thomas Portes et Antoine Léaument ont quant à eux estimé que le chef de l’État reprenait les mots de l’extrême droite. “Aujourd’hui, le président de la République parle comme Le Pen et Zemmour”, a écrit le second.

 

Chez les socialistes, le premier secrétaire Olivier Faure a dénoncé une “dérive aussi inquiétant que dangereuse”, cherchant au passage à démontrer la contradiction entre ces propos et ceux de la Première ministre Élisabeth Borne qui “explique que l’interdiction ne stigmatise personne”. Réactions similaires parmi les écologistes, résumé par ce tweet lapidaire de Sandrine Rousseau: “Nous sommes au cœur du sujet: l’amalgame”.

Des propos “au minimum maladroits”
De son côté, Emmanuel Macron s’est immédiatement défendu de faire “un parallèle”. “Je vous dis juste que la question de la laïcité dans notre école est une question profonde”, a notamment expliqué le locataire de l’Élysée, avant d’ajouter peu après:

“Je vous rappelle juste que dans mon premier quinquennat le pire est arrivé. Donc, on ne doit rien céder.”

Pas de quoi convaincre notre éditorialiste politique Matthieu Croissandeau, qui juge que ces propos sont “au minimum maladroits”. “Ce que sous entend le propos du président, c’est qu’il pourrait y avoir un continuum entre le port de l’abaya et le fait d’assassiner un enseignant, ce qui est proprement délirant pour ces jeunes filles qui portent l’abaya et pas très respectueux non-plus de la mémoire de l’enseignement”, analyse-t-il sur BFMTV.

Et de poursuivre: “Entendons-nous, il faut honorer la mémoire de Samuel Paty, se souvenir, agir, et tout faire pour empêcher qu’une telle tragédie puisse se reproduire. Mais il faut aussi peut-être cesser de le citer à tout bout de champ. Le nom de Samuel Paty avait déjà été instrumentalisé dans l’affaire du Fonds Marianne. Ça suffit maintenant.”

Certes, le gouvernement a “raison de se montrer intraitable” face aux atteintes à la laïcité”, mais “intraitable, ce n’est pas se montrer insultant”, conclut Matthieu Croissandeau.

Source: BFMTV.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X