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Coup d’Etat au Niger : Comment se sont déroulées les précédentes interventions militaires de la CEDEAO

BBC

Après l’expiration de l’ultimatum de la CEDEAO à la junte, la CEDEAO a organisé un sommet extraordinaire ce jeudi pour discuter des prochaines étapes.

Le bloc régional a déclaré qu’il maintiendrait toutes ses résolutions et que toutes les options restaient ouvertes, y compris celle d’une intervention militaire.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré que la Côte d’Ivoire fournirait un bataillon d’environ 1 100 soldats aux côtés d’autres voisins régionaux pour rétablir un régime démocratique au Niger, suite à l’approbation par le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, d’une intervention militaire visant à renverser les chefs militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum lors d’un coup d’État le mois dernier.

« Les chefs d’état-major auront des conférences pour finaliser les choses, mais ils ont l’accord de la conférence des chefs d’État pour que l’opération démarre dans les plus brefs délais », a déclaré le président Ouattara jeudi.

La semaine dernière, le Sénégal, le Bénin et la Côte d’Ivoire se sont engagés à déployer des troupes si le bloc régional décidait d’une intervention militaire au Niger.

Le commissaire de la CEDEAO chargé des affaires politiques, de la sécurité et de la paix, Abdel -Fatau Musah, a déclaré à la BBC que la force serait déployée à tout moment.

« Nous n’allons pas dialoguer indéfiniment. Le déploiement ne s’arrêtera que si la junte décide de tenir des pourparlers pour rétablir le président Bazoum et ramener le pays à un régime constitutionnel ». M. Musah a ajouté.

BBC Afrique revient, dans ce contexte-là, sur les précédentes interventions militaires de la CEDEAO dans certains pays membres.

Arrivée des soldats de la CEDEAO en Gambie, en janvier 2017

CRÉDIT PHOTO,ANDREW RENNEISEN/GETTY IMAGES

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Liberia

En 1990, les dirigeants ouest-africains ont envoyé une force militaire au Liberia pour mettre fin à la guerre entre les forces dirigées par le président Samuel Doe et deux groupes rebelles.

Le déploiement sans précédent d’une force régionale, le Groupe de surveillance de la CEDEAO (ECOMOG), avait permis un retour au calme. Il faut rappeler que les troupes de l’ECOMOG se sont rendues complices d’une série de violations des droits de l’homme, selon Human Rights Watch. L’effectif de la force régionale était d’environ 12 000 hommes. Les derniers ont quitté le Liberia en 1999, deux ans après la fin des hostilités.

La force ouest-africaine a été déployée encore dans ce pays, à la fin d’un conflit qui a duré quatorze ans et s’est achevé en 2003. Quelque 3 600 de ces soldats de la force ouest-africaine ont ensuite été réaffectés à une opération de maintien de la paix des Nations unies, qui s’est poursuivie jusqu’en 2018.

Sierra Leone

En 1998, une force de l’ECOMOG dirigée par le Nigeria est intervenue dans la guerre civile en Sierra Leone pour chasser la junte et des groupes rebelles alliés de la capitale, Freetown, et rétablir le président Ahmad Tejan Kabbah dans ses fonctions. Il avait été renversé par un coup d’État, un an plus tôt.

En 2000, la force régionale s’est retirée, cédant les opérations de maintien de la paix à une mission des Nations unies. La guerre, qui a duré dix ans, s’est terminée en 2002.

Des soldats de l'ECOMOG en Côte d'Ivoire

CRÉDIT PHOTO,SSOUF SANOGO/AFP/GETTY IMAGES

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Guinée-Bissau

En 1999, la CEDEAO a envoyé environ 600 soldats de l’ECOMOG pour préserver un accord de paix en Guinée-Bissau. Les rebelles ont pris le pouvoir à peine trois mois plus tard, et la force s’est retirée.

L’organisation ouest-africaine a déployé une autre mission, de 2012 à 2020, après un nouveau coup d’État, afin de dissuader les militaires d’intervenir dans la vie politique et de protéger les dirigeants politiques. Elle a envoyé un autre contingent de 631 soldats en 2022 pour aider à stabiliser le pays après un coup d’État manqué.

Côte d’Ivoire

Une force ouest-africaine a été envoyée en Côte d’Ivoire en 2003 pour aider les troupes françaises à faire respecter un accord de paix bancal entre les rebelles et les loyalistes.

Le pays sera divisé en deux pendant les huit années suivantes. En 2004, la force de la CEDEAO a été intégrée à une force de maintien de la paix des Nations unies.

Mali

L’Union européenne a envoyé des soldats au Mali en 2013, dans le cadre d’une mission visant à chasser les combattants d’Al-Qaïda du nord du pays. Comme cela avait été le cas ailleurs, la force d’Afrique de l’Ouest a été déployée plus tard dans l’année.

Comme cela s’est produit ailleurs, les soldats de l’organisation régionale ont passé le relais à une mission de maintien de la paix de l’ONU, en 2013.

Le centre et le nord du Mali sont désormais envahis par des combattants d’Al-Qaïda et de l’État islamique, dont l’insurrection, vieille de dix ans, s’est étendue au Burkina Faso et au Niger voisins.

Gambie

En 2017, la CEDEAO a envoyé 7 000 soldats en Gambie depuis le Sénégal voisin, pour contraindre le président Yahya Jammeh à partir en exil et à céder la présidence à Adama Barrow, qui l’avait battu à l’élection présidentielle.

Les forces de sécurité de M. Jammeh n’ont opposé aucune résistance à cette mission baptisée « Opération restauration de la démocratie ».

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