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Appel aux juristes maliens et africains : Unissez-vous pour défendre l’Afrique !

Meguetan Infos

À la faveur de l’évolution inquiétante de la pression de l’OTAN sur l’Afrique, singulièrement le Mali et le Burkina Faso,  j’ai actualisé un de mes écrits datant du 27 Mai 2021. Il s’agissait d’un appel à l’endroit des juristes maliens pour une mobilisation afin de soutenir juridiquement la transition. Aujourd’hui, il faut plus! Lisez et soutenez l’idée !

Le monde, le pays, la famille et tout regroupement d’individus ou d’entités sociales, politiques, économiques sont régis par des règles. Certains hommes, dont c’est leur fonction de fait, et/ou par compétence, élaborent ces règles. D’autres hommes, s’arrogent ce droit par la force, surtout entre les nations. Dans tous les cas, ceux qui élaborent les règles en saisissent mieux l’esprit et la lettre et se protègent mieux que quiconque à l’application, pour sauvegarder leurs intérêts et ceux de leurs communautés.

Dans les relations internationales, nombre des règles sensées gérer la vie des nations entre elles ont été le fait des puissances dominatrices de l’Afrique et pire à des périodes où l’homme noir n’était même pas considéré comme un être humain.

En ces temps-là, l’Afrique, était considérée comme une terre vierge et sans civilisation dont l’occident avait le devoir divin de coloniser (Victor Hugo, discours sur la colonisation, 18 mai 1879. Dans ce discours Victor Hugo ressasse un message unique : l’Afrique est sans histoire, un continent obscur où la barbarie règne et qui est à prendre. « L’Afrique appartient à qui ? À personne », disait-il!). 150 ans plus tard à Dakar, Nicolas Sarkozy dit la même chose. En 2013, Hollande prend le Mali avec le même esprit et ficelle davantage le pays avec un accord de défense inique, à la faveur de l’opération Serval et la naïveté,  sinon la complicité des autorités maliennes de l’époque! Si cela s’avérait un jour, l’on parlera de parjure et l’histoire ne pardonne pas !

Macron, le pire président que la France ait jamais eu, insulte l’Afrique, l’africain, les hommes politiques et les chefs d’État africains, sous-préfets de la France. Pour lui, tout est hypocrisie en Afrique, parce que l’Afrique pour une fois a décidé de réfléchir par elle-même et refuser de condamner la Russie dans son opération spéciale en Ukraine.

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, l’Union Africaine et les organisations sous régionales africaines se montrent impuissantes, inutiles, pire, compromises dans les pires formes et sournoises de domination de l’Afrique. Elles se taisent caporalisées qu’elles sont par les ex puissances coloniales et récemment par la Chine. Les preuves, évidemment non exhaustives ?

– Le budget de l’UA est à 70% financé par ces puissances et la Chine, et l’UA ne prévoit une autonomie financière qu’à l’horizon 2030. Incompréhensible pour le continent le plus doté en ressources stratégiques, vitales pour l’économie mondiale.

– La CEDEAO conclu un accord alambiqué avec l’OTAN, dont la seule finalité est de contrer l’influence russe en Afrique et particulièrement dans le Sahel et le Sahara.

– Les États-Unis d’Amérique, dans une posture arrogante et méprisante qui leur est familière, s’approprient les ressources stratégiques du continent africain à travers une loi votée par le Sénat américain et cela dans le silence total des organisations africaines. Exception notable toutefois, la SADC, qui rejette cette loi.

– Silence assourdissant hier, de l’Afrique, lors de l’arrestation et le transfert du président panafricain Laurent Gbagbo à la CPI, la casse de la Libye par l’OTAN et ses conséquences désastreuses sur le Sahel.

– Silence assourdissant de l’Afrique au sujet de la plainte du Mali contre la France auprès du conseil de sécurité des Nations Unies pour soutien aux terroristes. Par contre, tapage médiatique et attitude approbatrice de ces organisations à la solde de l’OTAN et du système des Nations Unies lors de la publication de rapports mensongers sur le Mali et le Burkina Faso. En prélude à la poursuite des autorités des transitions au Mali et au Burkina Faso par la CPI?

Ce qui est dramatique aujourd’hui, c’est que l’élite politique africaine, majoritairement aux ordres de l’OTAN, et les organisations de la société civile, ne semblent avoir tiré aucune leçon de l’histoire et restent sourdes aux envies irrépressibles de la jeune génération à vivre pleinement et dignement leur souveraineté. Le pire de tout, c’est le silence de la majorité écrasante des classes politiques africaines, singulièrement du Mali et du Burkina Faso devant cette dénégation de tout droit à la dignité, à la souveraineté des peuples maliens et burkinabè. Les “médias mensonges” sont dans le lynchage médiatique en utilisant les élites

“OTANAFRICAINES ” qui sont entrain de sillonner l’Europe, les États-Unis d’Amérique pour déstabiliser les transitions maliennes et burkinabè. Elles perdent leur temps, leur honneur et leur dignité. IL EST TEMPS QU’ELLES REJOIGNENT LE BERCAIL!

En effet, les temps ont changé. Aujourd’hui, l’Afrique a des hommes et des femmes pétris de culture et de savoir dans le domaine des sciences juridiques. Ils sont présents dans toutes les organisations internationales concevant, élaborant, et appliquant les règles de fonctionnement entre les États et les nations. Entre les multinationales et les États. Mais pourquoi diantre laissent-ils l’Afrique encore ficelée par des règles juridiques d’une autre époque et pire, font siennes ces règles pour vouloir analyser et juger les événements dans leurs pays ?

Pourquoi, comme le Président de l’AMDH, Issa Bakary Dagnon, ne montent-ils pas au créneau pour dénoncer, fustiger les rapports bidons du système des Nations Unies et ses démembrements évoluant sous couvert d’ONG ?

Juristes maliens, en votre intime conviction :

– Estimez-vous que les règles qui régissent les relations internationales sont compatibles avec le développement de l’Afrique ?

– Pour un pays, chercher à diversifier son partenariat stratégique dans le domaine de la défense est-il un crime ? Si c’est oui pour la France, en l’état de notre servitude consentie vis à vis d’elle, vous les juristes, ne devez pas accepter cela !

– La casse de la Libye est-elle condamnable ? Si oui, qu’est-ce qui empêche les spécialistes maliens et africains du droit international d’intenter un procès à Nicolas Sarkozy et Bernard Henry Levy et les traîner devant la CPI ?

– La plainte du Mali contre la France auprès du conseil de sécurité des Nations Unies n’a-t-elle pas de sens, ou manque-t-elle de sérieux et de consistance pour qu’un collège de juristes maliens et africains s’en saisissent et la fassent prospérer par d’autres voies ?

– Les États-Unis d’Amérique sont-ils en droit de légiférer sur les ressources stratégiques africaines et maliennes dans leur haine atavique contre la Russie, au point de criminaliser les actes des autorités de la transition malienne qui développent un partenariat gagnant-gagnant avec la Fédération de Russie ?

Messieurs les juristes, devriez-vous, rester spectateurs passifs d’un autre partage de l’Afrique, une conférence de Berlin (1884-1885) bis, cette fois-ci sur la base légale des relations internationales et des lois nationales des ex puissances coloniales et des multinationales ?

Ma réponse est que vous devez aider le Mali et l’Afrique à relire le droit international, ce référentiel juridique dans lequel nous évoluons et qui ne nous est pas favorable. Pire, référentiel qui est conçu quand l’africain n’avait pas pour l’élite occidentale, un statut d’homme.  Messieurs les juristes, aidez l’Afrique à changer ce référentiel. C’est une quête que nombre de maliens et d’africains  formulent aujourd’hui, chacun à sa manière.

Juristes maliens et d’Afrique, vous en avez les compétences, l’aura, et vous en avez le patriotisme et l’esprit panafricain. Cet appel vous concerne car : 

 

– Nombre d’entre vous le disent, ” je suis familier du barreau de Paris”, alors faites parler le droit sans complexe en France et en Europe !

– Nombres d’entre vous sont sur des dossiers stratégiques pour des multinationales, alors, retourner le fusil, que dis-je, le verbe contre l’oppresseur, protégez vos parents!

– Nombre d’entre vous, sont comme ces experts attitrés des Nations Unie, le congolais Guillaume Ngefa Andali, (expert en doctrine du Conseil de Sécurité des Nations Unies en matière de droits de l’homme, théorie et pratique) et le sénégalais Alioune Time (soit disant expert indépendant, qui fait son beurre avec l’argent des NU), qui sont passés maîtres dans les rapports sur les droits humains, mensongers et dégradants pour l’Afrique.  Aujourd’hui, retournez vos plumes contre l’oppresseur, le spoliateur et défendez vos frères et l’Afrique. Dites juste la vérité !

– Nombre d’entre vous, patriotes, panafricains, qui avez horreur de l’injustice comme Jean Ziegler, unissez-vous pour constituer un rempart contre ce nouveau partage de l’Afrique. Au Mali,  un hommage particulier doit être fait à Me Boubacar Karamoko Coulibaly, pourfendeur de cette injustice internationale couverte par l’ONU, l’OTAN et leurs démembrements déguisés en ONG.

Messieurs les juristes, empêcher la France de s’arroger le droit du leadership aux Nations unies sur les questions maliennes et Africaines. REFUTEZ  OBJECTIVEMENT LA FRANCE COMME “PLUME” DE L’AFRIQUE !

Unissez-vous pour défendre l’Afrique et les dignes fils du continent que l’on piste comme des proies à la faveur de rapports mensongers, parce qu’ils contrarient les intérêts des multinationales et sauvent des vies humaines africaines. Ces vies qui ne valent rien pour l’OTAN, mais qui sont celles de nos parents à nous, maliens et africains.

Plus jamais ça (CPI)  après Laurent Gbagbo !

Il appartient aux autorités maliennes et burkinabè de favoriser l’éclosion d’initiatives juridiques pour contrer les visées machiavéliques de l’OTAN. Cela ne doit souffrir d’aucune paranoïa ou volonté d’exclusion pour s’arroger personnellement des lauriers qui risquent d’être des feuilles de Neem si l’on persiste dans l’exclusion des ressources humaines compétentes en la matière. CE MESSAGE EST PARTICULIÈREMENT DESTINÉ AU PM, COORDINATEUR DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE.

À toutes fins utiles, juste une proposition, identifier un cabinet juridique tête de file au Mali, faire autant au Burkina Faso et identifier un cabinet juridique européen et/ou américain pour mener ce combat.

L’OTAN a la rancune tenace, et les gouvernants africains, vite oublieux au point de prendre des risques et tisser la nasse qui va servir à les “attraper”.

Que Dieu préserve l’Afrique des manœuvres machiavéliques de l’UA et des organisations sous régionales africaines.

Vivement un “Collectif Juridique Africain” pour l’émancipation de l’Afrique et l’avènement des États-Unis d’Afrique.

Seydou Traoré 

Ancien ministre Mali 2002-2007

Chevalier de l’Ordre National du Mali 2009

L’Aube

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