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Les utilisateurs africains des médias sociaux protestent contre le franc CFA

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La France est le seul État au monde qui gère encore la monnaie de ses ex-colonies plus d’un demi-siècle après leur indépendance. Le franc CFA (FCFA), utilisé par 14 pays africains et les Comores, une monnaie sous la tutelle du ministère français des finances.

En Afrique, de plus en plus de voix se font entendre pour protester contre ce dispositif, considéré comme une perpétuation de la domination française, mais aussi pour tirer la sonnette d’alarme : plusieurs économistes croient que le FCFA handicape les pays qui l’utilisent.

Le franc CFA fait désormais partie des thèmes qui agacent les pays francophones sur les réseaux sociaux. Depuis des mois des photos de la monnaie locale (franc CFA d’Afrique de l’Ouest, franc CFA d’Afrique centrale) avec des graffitis, des dessins et des timbres. Il semble que c’est de cette manière que les Africains expriment leur insatisfaction envers la politique de la France, de Macron et de la monnaie coloniale.

En 2018, des mouvements sociaux auxquels s’est joint un collectif d’artistes venus de sept pays africains. Des rappeurs, des chanteurs et des slameurs, tous mobilisés contre le franc CFA. Ils chantent en français, en anglais, en Wolof, en Bambara et appellent à l’abandon du franc CFA.

Certains pensent que le CFA, créé pour renforcer l’exploitation économique des colonies d’Afrique perpétue la servitude monétaire de l’Afrique francophone. Non seulement cela, le FCFA est une monnaie pour le pire, car la majorité des pays qui l’ont en partage a eu durant ces cinquante dernières années des performances économiques faibles et en dessous de la moyenne africaine.

Deuxièmement, le FCFA était une monnaie coloniale dont le but principal était toujours de faciliter le l’extraction du surplus économique de l’Afrique à l’étranger. Ceci explique le niveau extraordinaire des transferts de bénéfices et des flux financiers illicites qui continuent d’appauvrir la zone franc.

En fait, ce mécontentement populaire est dû à la politique néocoloniale de la France en Afrique, surtout que l’environnement économique mondial est devenu plus concurrentiel et multipolaire.

Cependant, Emmanuel Macron a dit le 27 février à la veille de sa dernière tournée en Afrique : « La France veut bâtir une nouvelle relation équilibrée et réciproque avec les pays du continent africain », évoquant par exemple, un nouveau programme économique, porté par la France dénommé « Choose Africa 2 », pour démultiplier les investissements français dans les startups de plusieurs pays africains.

Mais dans l’ensemble, les orientations politiques et sécuritaires annoncées par le président français sur le continent restent floues. On perçoit une fois de plus une volonté de changer profondément les relations avec l’Afrique mais cela fait des années que la France répète ses éléments de langage.

Mais elle peine toutefois à convaincre, car cette transformation promis par l’Élysée maintes fois annoncée n’a pas été très visible sur le terrain. Il s’agit plutôt d’un nouveau plan pour maintenir ces anciennes colonies.

Madani Allou

maliweb.net

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