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La main passante: Pourquoi les enseignants des années 1970 – 1980, doivent être dédommagés pour réparation.

Meguetan INFOS

Les enseignants des années postindépendances au Mali, ont subi une dégradation inimaginable dans leurs chairs et dans leurs âmes après le premier coup d’état. Par la suite, le programme d’ajustement structurel imposé par les institutions financières internationales est parvenu à une profonde détérioration du système éducatif. Dans l’esprit d’une dynamique sacerdotale les enseignants de cette époque sombre de l’histoire du Mali, ont produits des fruits qui sont actuellement aux commandes du Mali et qui ne souffrent d’aucun désagrément professionnel.

Ces enseignants méritent réparation.

Enseignant et élève

Courage, patriotisme et détermination, telles étaient les qualités qui animaient les enseignants qui au-delà de la fonction de l’enseignement exerçaient les rôles d’éducateurs et d’instituteurs, par extension, d’agent de santé, bref l’intellectuel de la nature. Ils ont joué ces fonctions avec gloire et honneur sans prétendre à un enrichissement sous le joug de la corruption et la prétention dont l’enseignant d’aujourd’hui est référencé.

Le seul corps  d’intellectuel pouvant fait tête au régime politique militaire de l’époque a fini par être réduit au déshonneur, à la sècheresse économique et à la dépravation sociale. 4 à 6 mois sans un salaire de misère, les enseignants des années 1970 -1980 voire même au-delà (1965- 1995), étaient devenus la couche la plus démunis où tout le monde se moquait éperdument en première vue. C’est le stigmate.  Ils étaient omis même au mariage ou figeait l’étiquète le plus déshonorant « la poudre de craie et le papier », entendu par-là, on ne donne pas sa fille en mariage à un pauvre enseignant. Une manifestation sociale imposée par les politiques, qui a socialement et psychologiquement anéantis le pouvoir du corps enseignant. Une manière de les faire taire face démêlés politique d’entant. Le misérable salaire insuffisant était irrégulièrement impayé, en sorte que, les enseignants étaient devenus la risée des commerçants véreux  sans scrupules qui hypothéquaient les salaires et monnayait avec intérêt leurs dus afin d’assurer leur survie et celle de leur famille.

Enseignant et élèves en classe

Cette fragilisation donnerait donc l’occasion aux institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale), d’imposer le modèle de l’ajustement structurel notamment avec à la clé, la fermeture des écoles et instituts de formation des enseignants (IPEG, ENSEC), le plan de départ à la retraite par anticipation. Une quantité importante d’enseignants maliens ont préféré les redevances de cette retraite aux contours inexacts, à la vie misérable du statut de fonctionnaires. Sans être préparés aux circuits de gestion financière de la masse d’argent mis à leur disposition, bon nombre tomberont dans la faillite avant même d’investir. D’autres déjà jetés à la retraite, n’ont pas eu accès à certains reliquats  de leurs argents jusqu’à nos jours.

La fuite des cerveaux s’en suivra. Car la mauvaise gestion de fond, a conduit certains parmi les retraités anticipés dans la ruine financière et économique et ne supportaient plus les dérives du harcèlement social qui les persécutaient. L’enseignant malien résiliant de l’époque avait une bonne notoriété publique en terme de performance professionnelle.  Certains pays africains (Côte d’ivoire, Gabon, Congo) avaient ouvert leurs frontières à l’enseignant malien. Cette vague de migrants d’enseignants sera plus tard soumis à une répugnante ségrégation dans les pays d’accueil en sorte qu’à un moment du parcours, le retour au bercail était une nécessité.

Il importe en effet d’ouvrir un dossier concernant ce sérieux sujet inscrit dans les oubliettes depuis longtemps. Vue tous les dommages causés par le système d’exploitation, de la torture morale et psychologique que l’état malien avait infligé à ces paisibles citoyens pour sauver l’humeur de quelconques institutions financières étrangères. Il importe donc de porter les jugements objectifs sur cette situation qui est à l’origine de toute la dégradation du statut de la géo existence du Mali actuel. Un jugement portant sur une réparation pure et simple de ces enseignants qu’ils soient vivants ou au bénéficie de leurs ayants droits notamment leurs descendants.

Les confédérations syndicales, les corporations des syndicats de l’enseignement et de l’éducation sont interpelées à s’autosaisir de ce dossier si brûlant pour faire éclater toutes la lumière sur ce spectre aux confus et flous de notre histoire. Dans les différentes revendications syndicales, cette affaire doit figurer sans mesure afin que ces bâtisseurs du passé puissent être remis dans leurs droits. Une façon de produire un jour de la joie chez eux et de reconnaitre leurs efforts battus pour la nation malienne. De la même allure, les acquis de la réparation par l’état malien consisteront la voie de reconnaissance ces patriotes dont les produits sont actuellement dans les commandantes de nos jours.

Nayté

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