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Blocage dans les négociations entre le ministère des transports et le syndicat des péagistes pour une sortie de crise :

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La ministre des Transports rejette les propositions des experts de la DNT et menace de saisir la justice

La mauvaise foi de Madina Sissoko pointée du doigt

La Section syndicale des péagistes du Mali (SSPM) affiliée à la Confédération démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) avait déposé au mois de décembre un préavis de grève du 3 au 5 janvier 2023 avant de revenir sur la table des négociations, compte tenu du contexte du pays. Sauf qu’apparemment les différentes parties (ministère des Transports et syndicats) sont loin d’accorder leur violon car, de sources proches des négociations, les propositions pour une sortie de crise faites par les experts de la direction nationale du travail (DNT) ont été catégoriquement rejetées par la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko. Jusqu’où ira ce mouvement social ? C’est la question sur toutes les lèvres.

Pour rappel le personnel péagiste du Fonds d’entretien routier (Fer) est composé de d’agents péagistes, de chefs d’équipe, de maintenanciers et de gardiens. Ils ont été recrutés en 2006 sur contrat de travail à durée déterminée d’un an. Sauf que les contrats n’ont jamais fait l’objet de renouvellement jusqu’à ce jour, ce qui implique automatiquement leur requalification en contrat de travail à durée indéterminée, conformément aux alinéas 1 et 2 de l’article 121 du code du travail : “le contrat de travail à durée déterminée doit être constaté par écrit. A défaut d’écrit il est présumé être conclu pour une durée indéterminée…”

Or il se trouve que depuis leur recrutement jusqu’à nos jours les salaires des agents péagistes n’évoluent guère. Ils sont figés comme un poteau électrique tout droit contrairement aux agents qui sont dans les directions dont certains se taillent le million par mois.

Face à cette situation, les péagistes, avec à leur tête le secrétaire général  de la section syndicale Seydou Diallo, sont sortis de leur réserve pour déposer un préavis de grève pour les 3 et 5 janvier 2023 sur la table du ministère du Travail et de la Fonction publique et du Dialogue social. Les syndicalistes réclament la régularisation des avancements du personnel du péage conformément aux dispositions de l’accord d’établissement avec le rappel différentiel de salaires y afférents ; le calcul et le rappel des primes d’ancienneté avant 2013 pour le personnel recruté antérieurement, conformément aux dispositions du code de travail.

Au ministère des Transports, une commission technique de 15 personnes a été mise en place pour examiner les points inscrits à l’ordre du jour dans le procès-verbal de conciliation du 30 décembre signé entre le gouvernement, la commission de conciliation et la section syndicale CDTM des péagistes du Mali. La commission a recommandé la mise en place d’une équipe d’experts composés d’agents de la direction nationale du travail pour trancher surtout la question des transpositions.

Il nous revient que si au départ le syndicat planchait sur des transpositions qui devaient être traités au cas par cas jusqu’au premier recrutement en 2006, les experts de la direction national du travail ont plutôt opté pour 2009 car considéré comme année de rentrée en vigueur de l’accord d’établissement. Cette proposition des experts selon des sources proches du dossier a été catégoriquement refusée par la ministre des Transports et des Infrastructures Mme Dembélé Madina Sissoko qui campe plutôt sur 2021 comme point de départ de toutes les transpositions.  Pis, dans une correspondance la ministre Sissoko menace de soumettre cette question brûlante des transpositions à l’arbitrage de la justice. Toute chose qui suscite moult commentaires au sein des sources proches des négociations dont certaines doutent même de la bonne foi de la patronne du département des Transports à trouver une solution à ce mouvement social.

En tout cas de nos jours presque la plupart des parties aux négociations sont unanimes pour dire que la posture va-t’en guerre de la ministre Dembélé Madina Sissoko risque de mettre à l’eau le travail remarquable fait par les experts de la direction nationale du travail. Toute chose qui pourrait se traduire par des mouvements sociaux aux postes de péage.                                          Kassoum Théra

Aujourd’hui-Mali

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