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Doha : Le premier ministre reçoit les chefs des délégations du Togo, de la Guinée et du Burkina Faso

Meguetan Infos

La coopération bilatérale et multilatérale était au cœur des échanges avec en toile de fond la sécurité, la paix et le développement dans la sous-région

En marge des travaux de la 5è Conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (PMA5) à Doha au Qatar, le Premier ministre a reçu, lundi dernier, successivement son homologue du Togo, Mme Victoire Tomegah Dogbé, la ministre du Plan et de la Coopération internationale de la Guinée, Rose Pola Pricemou, et la ministre de la Coopération internationale et des Burkinabè de l’extérieur, Olivia Rouamba. Ces audiences se sont déroulées à l’hôtel Pullman de Doha, où Dr Choguel Kokalla Maïga a pris ses quartiers.

Le Mali et le Togo partagent les mêmes réalités sécuritaires, économiques et sociales. Ainsi, ont-ils intérêt à échanger leurs expériences et travailler en bonne entente. «Il y va surtout de la prospérité de nos populations», selon la cheffe du gouvernement togolais qui ajoutera que «nous sommes justement à Doha pour échanger sur la meilleure manière de tirer profit de l’énorme potentiel de nos pays afin d’assurer une prospérité partagée dans nos pays».

Tomegah Dogbé a évoqué l’expérience du Togo en termes de vision et d’objectifs stratégiques. Un pays qui a mis l’inclusion, la paix et la stabilité au cœur de ses stratégies. Ce triptyque constitue la base du développement, a-t-elle indiqué. également, lors des discussions, il a été question du leadership fort qu’incarne le président Faure en matière de transformation structurelle de l’économie de son pays sur la base de l’agriculture.

Dr Choguel Kokalla Maïga et son homologue n’ont pas occulté la question de la lutte contre le terrorisme, face auquel ils ont convenu de coordonner les actions. La Première ministre du Togo a félicité le Mali pour la dynamique de sa transition et a transmis le soutien renouvelé du président togolais à son «frère et ami, le colonel Assimi Goïta».

En retour, le Premier ministre a aussi remercié le Togo pour avoir fait preuve de beaucoup de compréhension vis-à-vis du Mali. Et de souligner que le principal défi auquel notre pays fait face demeure l’insécurité. D’ailleurs, a-t-il généralisé, cette problématique ne concerne pas que le Mali et le Sahel, mais tous les pays africains. Pour le Premier ministre, ce mal ne peut être contenu par aucun État, seul. Dr Choguel Kokalla Maïga est convaincu que l’Afrique viendra au bout du terrorisme en conjuguant les efforts. «Mais pour aller vite, il est bon de faire preuve de compréhension, d’entraide et de soutien. Le Togo montre cela a tous les instants, en tous les lieux», a-t-il salué.

Au-delà de l’aspect sécuritaire, le Mali et le Togo ont une convergence de vue sur plusieurs autres questions comme celle de la souveraineté. Sur ce sujet, leurs chefs d’état ont la perception:«il faut que des états souverains se mettent ensemble pour renforcer leurs souverainetés sécuritaire, alimentaire, éducative, sanitaire…», a affirmé Dr Choguel Kokalla Maïga qui a été invité à effectuer une visite au Togo.

À la suite du Premier ministre togolais, les ministres Rose Pola Pricemou de la Guinée et Olivia Rouamba du Burkina Faso se sont entretenues avec le chef de la délégation malienne. Elles étaient venues s’enquérir de son état de santé, mais aussi pour échanger sur les perspectives de leurs relations avec le Mali. Occasion pour Dr Choguel Kokalla Maïga de souligner l’engagement collectif faisant aujourd’hui évoluer les rapports entre les dirigeants et les peuples de ces trois pays qui vivent la même situation politique.

En effet, selon lui, «nous avons la chance d’avoir des peuples qui sont prêts à se donner la main, des dirigeants qui sont tous des hommes de terrain et qui veulent vibrer au même diapason que leurs populations». Dans ce contexte, il a estimé que le rôle des gouvernements est de «mettre en musique ce que veulent ces peuples et ces dirigeants».

Le Premier ministre n’a pas manqué de féliciter ces ministres et leur homologue malien pour le travail remarquable qu’ils ont effectué à Ouagadougou, avant de les encourager à persévérer. Dr Choguel Kokalla Maïga a aussi échangé avec ses interlocutrices sur les différentes postures à adopter face aux situations qui se présentent à nos trois pays.

RELEVER LES DÉFIS-Il faut rappeler que le chef du gouvernement avait livré le même jour un discours remarquable à la tribune de la 5è Conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés, dans lequel il a souligné l’importance du Programme d’action de Doha pour un développement durable des PMA. Cependant, il a relevé les faiblesses des précédentes Programmes d’action de Doha dont l’impact était très limité quand on sait que de 25 pays en 1971, le nombre de PMA a presque doublé pour atteindre 52 en 1991».

Selon Dr Choguel Kokalla Maïga, l’écrasante majorité des PMA stagnent pour différentes raisons, parmi lesquelles on peut citer les déséquilibres criards et l’iniquité du système économique mondial. Ces pays, a-t-il signalé, n’ont besoin ni de la commisération des plus grands, ni d’aumône, encore moins d’assistance qui les maintiendrait dans une dépendance continue. Ils ont plutôt besoin de partenariats robustes et, en particulier, de justice dans les règles du commerce international et dans la gouvernance économique mondiale. Dans cette optique, le «nouveau Programme d’action doit bénéficier d’un soutien franc et d’un financement ambitieux à la hauteur des défis auxquels les PMA sont confrontés», a-t-il déclamé.

Pour le Premier ministre, il faut impérativement changer de paradigme dans la lutte contre le changement climatique, à investir davantage dans le capital humain et à mettre en place des outils robustes de relance économique post-Covid-19. Il a aussi encouragé les PMA et leurs partenaires à s’attaquer de front aux défis liés à la paix et à la sécurité qui menacent les fondements des États. «Sous ce prisme, le Mali a affirmé que la lutte contre le terrorisme et la restauration de la paix sont des défis pressants, qui doivent être au cœur de l’action collective», a-t-il dit.

Conscient de l’importance de relever ces défis, le chef du gouvernement a informé que notre pays a entrepris d’importants efforts visant à enrayer le terrorisme et l’insécurité. Concomitamment, il conduit des réformes structurelles au plan politique, institutionnel et au niveau du cadre macroéconomique en vue de refonder l’état. «C’est dans cet esprit que notre pays a adopté plusieurs documents-cadre de croissance économique et de lutte contre la pauvreté», a souligné Dr Choguel Kokalla Maïga, ajoutant que le gouvernement est également engagé à organiser des élections crédibles et transparentes, suivant un chronogramme établi, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.

Envoyé spécial

Issa DEMBELE

L’Essor

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