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Le premier ministre Choguel Kokalla Maïga à la conférence de Haut niveau sur la lutte contre la corruption en Afrique : ” La lutte contre la corruption doit être un sacerdoce pour chacun et pour tous “

Meguetan Infos

Les rideaux sont tombés le mercredi 22 février sur la deuxième édition de la conférence de haut niveau sur la lutte contre la corruption en Afrique. Avec pour thème ” lutte contre la corruption : nouvelles dynamiques, recouvrement d’avoirs illicites, coopération internationale”, cette rencontre organisée par l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) se veut un cadre de découverte des innovations de la lutte contre la corruption dans le monde.

Placée sous la présidence du Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga, ces assises ont regroupé durant 3 jours des personnalités et organisations  étatiques et de la société civile reconnues dans la lutte contre la corruption venant du Mali, de plusieurs pays africains, de l’Europe, des Etats Unis d’Amérique et du Canada.Cette conférence, selon les organisateurs, se veut un cadre référentiel en matière de bonnes pratiques de lutte contre la corruption à travers la déclaration de patrimoine et le recouvrement d’avoirs illicites.

Plus de 300 participants de 85 pays des cinq continents

Dans son mot de bienvenue aux participants, le président de l’OCLEI, Dr Moumouni Guindo,  a rappelé  que la première édition de la Conférence a été organisée les 26 et 27 février 2020 par sa structure et l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime et portait  sur les “bonnes pratiques en matière de déclaration des biens et de recouvrement des avoirs”. Et avait réunis plus de 100 personnes du Mali et de quinze pays africains, de deux organisations internationales et d’une université canadienne. S’agissant de cette deuxième  édition,  ce sont plus de 300 participants  de 35 pays des cinq continents qui étaient au rendez-vous, a précisé le président Guindo.

A cet égard, quatre sessions plénières et douze panels étaient au programme des travaux. Pour le président de l’OCLEI, la corruption, l’enrichissement illicite, le blanchiment des capitaux et toutes les formes de délinquance financière sapent le développement socioéconomique, creusent les inégalités, provoquent le terrorisme et, en général, déstabilisent nos Etats et nos sociétés. Toutes choses qui interpellent et incitent à engager une lutte implacable et concertée contre ces fléaux. ” Aussi, cette lutte est-elle un devoir de génération en suivant la voie tracée par les mères et pères fondateurs qui, dans l’hymne national du Mali, nous ont instruits “Pour le salut public, forgeons le bien commun “,  a déclaré le président de l’OCLEI. Pour lui, c’est tout le sens de l’engagement solennel du Président de la Transition, le Colonel  Assimi Goïta, à apporter le changement nécessaire pour une gouvernance économique et financière vertueuse.

Un rendez-vous périodique de niveau mondial.

Aussi, le premier responsable de l’OCLEI  a adressé ses vifs remerciements au gouvernement du Mali pour les dotations budgétaires permettant à l’Office de réaliser ses activités, notamment la présente conférence qui participe de sa mission de prévention par l’information et la sensibilisation. Il a adressé aussi des remerciements aux  partenaires techniques et financiers de la présente conférence, à savoir : le Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, le Royaume des Pays- Bas et le Canada. Le président Guindo a surtout révélé que leur ambition est d’instituer la Conférence internationale de Bamako contre la corruption comme un rendez-vous périodique de niveau mondial.

Du Contrôleur général des services publics du Mali, Badra Aliou Coulibaly, au Directeur général Anticorruption de la Zambie, Thom Trevor Shamakamba au représentant du Groupe de travail de Haut niveau Thabo Mbeki sur les flux financiers illicites, Akere Muna, tous ont salué la tenue de cette conférence et ont insisté sur la nécessité de mener ce combat contre la corruption. ” Les flux financiers illicites violent les lois et notre continent, l’Afrique perd chaque année avec ces flux financiers, 50 à 80 milliards de Dollards US, un montant qui représente 3 fois, l’assistance financière du continent “, a constaté Dr Akéré.

Dr Khaled Mohamed Saïd Hassan, président de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (AAACA), s’est réjoui de l’organisation de cette conférence par l’OCLEI et a surtout salué la pertinence du thème.

Prenant la parole au nom des partenaires techniques et financiers, l’ambassadeur du Royaume des Pays Bas au Mali, SE Marchel Germman, de soutenir que la complexité de la corruption nous oblige à travailler tous ensemble.  “La corruption est un défi majeur dans le monde entier, aucun pays n’est à l’abri, en l’absence de mesure efficace, elle contribue à affaiblir l’Etat, à renforcer les inégalités, c’est pourquoi la lutte contre ce fléau est une priorité de la coopération internationale des Pays Bas. Ensemble, les autres PTF comme le Canada et l’Union européenne, nous soutenons les efforts du gouvernement du Mali dans la lutte contre la corruption”, a rassuré le diplomate hollandais avant de  féliciter l’OCLEI pour cette initiative. Ce même soutien a été affirmé par le coordinateur Résidant du Système des Nations Unies au Mali, Alain Noudéhou lors de son intervention car affirmant que la corruption est un obstacle au développement des pays engendrant au passage  des frustrations au niveau communautaire.

Pour le Premier ministre chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga, le phénomène de la corruption  persiste et gagne même en ampleur, nécessitant ” un renforcement des capacités de riposte et d’endiguement ” de la part des citoyens, de la société civile, des médias, des services de l’Etat et des organismes des collectivités territoriales avec l’appui et le soutien des plus hautes autorités. “La lutte contre la corruption doit être un sacerdoce pour chacun et pour tous. Nous devons tirer des leçons des actions déjà réalisées, identifier ce qui n’a pas marché jusqu’à présent, et changer de fusil d’épaule, car, dit-on, “la folie, c’est de faire toujours la même chose et d’attendre un résultat différent», a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga. Le Premier ministre a saisi cette occasion pour adresser ses vifs remerciements et ses encouragements à tous les partenaires qui se sont joints à l’OCLEI pour organiser, en février 2020, la première édition. Selon le chef du gouvernement, il s’agit surtout pour les participants, de faire de cette conférence un cadre référentiel en matière de bonnes pratiques de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, à travers les déclarations de patrimoine et le recouvrement d’avoirs illicites.

” Vous devez également travailler, de manière plus spécifique, pour découvrir les innovations de la lutte contre la corruption dans le monde, pour partager des expériences pertinentes et des meilleures pratiques du recouvrement des avoirs illicites et de la déclaration de patrimoine et, enfin, pour développer des réseaux formels entre acteurs de la lutte contre le crime financier ” a conseillé le Premier ministre. Il a aussi  engagé le Gouvernement à apporter tout son soutien à la mise en œuvre des recommandations qui seront issues de la présente conférence comme gage indéfectible de l’Etat du Mali à mettre en œuvre l’ensemble de ses engagements internationaux et de ses choix primordiaux de bonne gouvernance dans le respect du bien public. ” La lutte contre la corruption s’inscrit dans notre projet de la refondation globale de notre pays, en phase avec les recommandations fortes issues des Assises nationales de la Refondation (ANR) comme la boussole qui doit nous guider, tous, vers le chemin de la Souveraineté retrouvée pour notre peuple “, a conclu Dr Choguel Kokalla Maïga.

 Kassoum Théra

Aujourd’hui-Mali

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