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Conférence annuelle du groupe régional africain de l’Union internationale des magistrats : La promotion des droits de l’Homme en période de crise au centre des échanges

Meguetan Infos

Notre pays abrite depuis le 19 février les travaux de la conférence annuelle du Groupe régional africain de l’Union internationale des magistrats. Les travaux qui doivent prendre fin ce vendredi 24 février sont principalement axés sur “la promotion des droits de l’Homme en période de crise”. Ce, en lien avec la lutte contre la corruption et la délinquance financière, le terrorisme, la cybercriminalité, la criminalité transnationale organisée.

Cette rencontre annuelle du Groupe régional africain de l’Union internationale des magistrats est organisée par l’Union internationale des magistrats avec le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le gouvernement du Mali à travers le ministère de la Justice et des droits de l’homme. Ainsi, c’est le président de la transition, chef de l’Etat, Colonel Assimi Goïta qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux au Centre international de conférence de Bamako. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement avec à leur tête le Premier ministre, chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga, le président du Conseil national de Transition, Colonel Malick Diaw. Pour ces assises, les magistrats ont fait le déplacement de presque tous les continents. Chose qui constitue des motifs de satisfaction pour le président du SAM Bourama Samaké. Car, selon lui, l’organisation de ce Congrès à Bamako est une symbolique qui atteste la crédibilité et le respect que le Syndicat autonome de la magistrature a su forger depuis sa création en 2001 aussi bien au plan national que sur la scène internationale en tant que syndicat en première ligne dans la défense de l’indépendance de la magistrature. Il a poursuivi que leur syndicat a toujours contribué positivement au renforcement des jalons visant à consolider cette indépendance lors des différents congrès organisés, soit par le Groupe africain, soit par d’autres groupes régionaux auxquels il a pris part pour débattre de ces questions avec les syndicats et organisations professionnelles de magistrats.  Ce n’est pas tout, le président du SAM a fait savoir que leur syndicat, en synergie avec le Ministère de Justice et des Droits de l’Homme et le gouvernement, est aussi fortement impliqué dans les initiatives visant au renforcement des chantiers portant sur la paix et la sécurité, la promotion des droits Humains, la bonne gouvernance, la promotion de la justice sociale. Egalement, il a révélé que l’implication active du Syndicat autonome de la magistrature dans la consolidation de l’Etat de droit lui a valu d’être retenu par l’Union Internationale des magistrats lors de son congrès organisé au Brésil en 2014 pour siéger au sein du comité restreint chargé de la mise à jour de la Charte sur le Statut universel du Juge, charte qui a été adoptée à Taiwan en 1999.

Le président du SAM s’est dit convaincu que les discussions et les débats au menu des travaux apporteront certainement d’autres pistes pour alimenter la réflexion au sein des groupes régionaux et des autres instances de l’Union Internationale des magistrats. Ces assises, pour le président du SAM, permettront aussi de raffermir les liens entre tous les membres des syndicats, associations et groupements représentatifs qui constituent la grande famille de l’Union internationale des magistrats à laquelle le syndicat autonome de la magistrature est fier d’appartenir.

De son côté, l’ivoirienne Marcelle Kouassi, vice-présidente de l’Union internationale des magistrats et présidente du groupe régional africain d’expliquer que leur Groupe fait partie de l’Union internationale des magistrats et comporte des associations de magistrats de 20 pays africains. Elle a aussi insisté sur l’indépendance des magistrats. Une indépendance qui tient également à cœur le président de l’Union internationale des magistrats José Igredja Matos qui a affirmé qu’ils ne sont juges que s’ils sont indépendants. “C’est l’ADN de notre profession”, a rappelé le président Matos, précisant au passage que leur union célèbre cette année ses 70 ans d’existence et comporte en son sein 94 associations issues des 5 continents.

Dans son discours d’ouverture, le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, a rappelé que malgré la crise multidimensionnelle qui affecte le Mali depuis près d’une décennie et dont il se relève progressivement grâce à la résilience de l’ensemble de ses fils, les autorités de la transition ont toujours placé au cœur de leur action le respect et la promotion des droits humains, de la justice sociale et de la bonne gouvernance.

“La promotion des droits de l’Homme n’est pas un effet de mode, encore moins un concept importé dans cette vielle Nation, berceau des grands empires en Afrique de l’Ouest qui, depuis des siècles, a toujours été irriguée dans ses différentes composantes socio-culturelles, par un humanisme qui plonge ses racines dans des normes dont l’une des plus célèbres est la Charte du Mandé ou Charte de Kurukanfuga édictée lors de la fondation de l’Empire du Mali au XIIIème siècle en 1236”, a rappelé le chef de l’Etat. Avant de poursuivre que cette charte reconnaît et protège le droit à la sûreté, la liberté d’aller et venir; elle garantit aussi à chacun, la liberté d’entreprendre pour son épanouissement personnel et celui de la communauté. Le Chef de l’Etat a par la même occasion réaffirmé son engagement, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature de veiller à la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation du secteur de la Justice pour la période 2020-2024. Une loi qui se traduit par une amélioration conséquente des conditions de vie et de travail des magistrats afin que leur indépendance ne demeure pas un simple vœu pieux. “Cette démarche rejoint parfaitement la vision de l’Union Internationale des Magistrats, même si des efforts restent encore à faire en vue d’améliorer la performance et l’efficacité du service public de la Justice confronté à plusieurs défis”, a conclu le chef de l’Etat.                                                     

Kassoum THERA

Aujourd’hui-Mali

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