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Guerre en Ukraine : les Occidentaux ont aidé Kiev et fourni des armes avant même l’invasion russe

Meguetan Infos

L’Otan était convaincu, dès 2021, que Poutine allait lâcher ses forces pour écraser l’Ukraine. D’où les premières cessions d’armes et la fourniture de renseignements à Kiev.

Le chœur des Je le savais bien et des Je vous l’avais dit a fait des gorges chaudes, le 24 février 2022, lorsque les troupes russes ont franchi les frontières de l’Ukraine et se sont engagées dans l’opération spéciale de Vladimir Poutine.

Mais ceux qui savaient vraiment que l’invasion était imminente ont eu, ce matin-là, d’autres préoccupations que de faire savoir qu’ils l’avaient bien dit ».

Un an après le début de la guerre, ce qui est intéressant n’est pas d’établir le palmarès de ceux qui ont été clairvoyants et de ceux qui se sont fourvoyés dans un aveuglement béat.

Ce qui importe davantage, c’est de mesurer comment, dans les mois qui précédé l’entrée en guerre, les Ukrainiens ont bénéficié d’une aide des Occidentaux, discrète certes, mais qui leur a permis de ne pas succomber en quelques heures comme le croyait le Kremlin.

« Pas une surprise » pour le dirigeant de l’Otan
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, a ainsi confié que, le 23 au soir, je suis allé me coucher. Mais la nuit a été très courte, car je savais qu’à un moment donné, dans les heures qui suivraient, quelqu’un allait me réveiller et c’est exactement ce qui s’est passé. Il poursuit et précise : Vers 4 h du matin, j’ai été appelé par mon chef d’état-major. Il m’a juste dit brièvement : ils sont là, ce qui signifiait que l’invasion avait commencé. Ce ne fut pas une surprise pour nous, car nous l’attendions.

Attendre ne signifie pas rester les bras croisés. Outre le secrétaire général de l’Otan, les responsables politiques et militaires américains et britanniques avaient anticipé l’attaque russe, ignorant les déclarations de Poutine qui expliquait le déploiement massif de forces par de simples manœuvres en Biélorussie et en Russie.

Dès août 2021, les États-Unis ont ainsi fourni à Kiev pour un milliard de dollars de matériel militaire. Une somme dérisoire au regard des 29 milliards de dollars d’aides octroyés après le 24 février 2022. Mais les cessions de 2021 ont permis d’équiper en munitions et missiles des unités ukrainiennes dont on ne donnait pas cher en cas d’attaque russe.

Une aide massive dans le renseignement
C’est surtout dans le domaine du renseignement que l’aide d’avant-guerre a été la plus massive et la plus décisive. Les responsables militaires ukrainiens se sont toujours félicités de la qualité des informations fournies par le Pentagone et ses moyens ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance), identifiant les unités russes prépositionnées, évaluant leurs forces et précisant leurs objectifs.

Une mission d’un drone US Global Hawk en septembre 2021, au-dessus de la mer Noire puis de l’Ukraine. | RIVETJOINT
Preuve de la valeur du renseignement américain : l’échec de l’assaut héliporté russe contre l’aéroport de Gostomel en banlieue ouest de Kiev, dans les toutes premières heures de l’invasion. Si cet aéroport dédié au fret était tombé et si les gros-porteurs russes avaient pu y déverser une brigade parachutiste et ses blindés, le sort de la capitale ukrainienne aurait pu être scellé en une journée. Mais fort des renseignements américains, l’état-major ukrainien a déployé des unités des forces spéciales qui ont contenu l’assaut russe à l’aéroport et de l’artillerie qui a directement menacé les pistes d’atterrissage, prévenant tout posés d’assaut.

Des avertissements pas pris au sérieux par Moscou
Début février 2022, même si le président Zelensky lui-même se montrait optimiste et invitait ses Ukrainiens à la sérénité, ses chefs militaires dont le chef d’état-major, Valeriy Zaluzhny, et le ministre de la Défense, Oleksiy Reznikov, avaient brutalement averti Moscou : «Nous sommes prêts à accueillir l’ennemi, mais pas avec des fleurs, plutôt avec des missiles Stinger, des Javelin, des armes antichars. Bienvenue en enfer​ ».

Leur avertissement n’avait pas été pris au sérieux au Kremlin. Un Kremlin qui n’avait pas, non plus, pris la mesure des avertissements américains et tablait sur une non-ingérence de Washington. C’était sans compter sur une dynamique déjà lancée de soutien massif aux armées ukrainiennes.

Source: https://www.ouest-france.fr/

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