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Après l’affaire Khashoggi, la blague surprenante de MBS, le prince héritier saoudien

Mohammed ben Salmane a plaisanté sur l’enlèvement du Premier ministre libanais dont son pays était soupçonné à l’automne dernier.

Anadolu Agency via Getty Images
À l’occasion d’un forum économique qui se tenait à Ryad, le prince héritier d’Arabie saoudite s’est accordé une plaisanterie déroutante.

INTERNATIONAL – Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, ou de son surnom MBS, s’est moqué mercredi 24 octobre d’allégations selon lesquelles le Premier ministre libanais Saad Hariri avait été retenu contre son gré dans le pays l’an dernier, disant espérer que sa venue à Ryad ne susciterait pas de nouvelles « rumeurs d’enlèvement ».

Saad Hariri « va rester dans le royaume deux jours de plus, donc j’espère qu’il n’y a pas de rumeurs sur son enlèvement », a déclaré le prince devant le forum économique FII à Ryad. S’esclaffant lui-même, il a serré la main au dirigeant libanais tout sourire, tandis que l’assistance riait de bon coeur.

L’Arabie saoudite est un allié de longue date de Saad Hariri, tandis que le rival iranien soutient au Liban le mouvement chiite Hezbollah.

En novembre, Saad Hariri avait annoncé sa démission lors d’une allocution télévisée prononcée depuis Ryad, alimentant les spéculations selon lesquelles il n’aurait pas été libre de ses mouvements. Après une médiation de la France, il était revenu sur cette démission le mois suivant. L’Arabie saoudite a toujours nié avoir joué un quelconque rôle dans cette affaire.

Le meurtre de Khashoggi, un « incident hideux » pour MBS

Saad Hariri a été désigné en mai, après les premières élections législatives libanaises depuis neuf ans, pour entamer un troisième mandat. Mais il n’a pas réussi depuis à former un gouvernement. Possédant la double nationalité libanaise et saoudienne, il a affirmé son soutien au régime de Ryad, dont l’image a été gravement abîmée par le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul.

Le prince héritier d’Arabie saoudite a d’ailleurs qualifié d' »incident hideux » le meurtre du journaliste et opposant Jamal Khashoggi, réagissant pour la première fois en public à cette affaire qui provoque un tollé international et écorne l’image du royaume saoudien. S’exprimant devant un forum international d’investissement, qui s’achève jeudi à Ryad, l’héritier du trône du premier exportateur de pétrole au monde a également affirmé que « la justice prévaudra » dans cette affaire et qu’il n’y aurait « pas de rupture des liens avec la Turquie ».

Après avoir nié la mort de Jamal Khashoggi, Ryad, sous la pression internationale, a avancé plusieurs versions. D’abord une « rixe » ayant mal tourné, puis un meurtre commis lors d’une opération « non autorisée » et dont le prince héritier, considéré comme l’homme fort du royaume, n’avait pas été informé. Mais les explications saoudiennes n’ont guère convaincu et les Occidentaux, sceptiques, ont réclamé une enquête « crédible et transparente ».

« L’incident est très douloureux pour tous les Saoudiens. C’est un incident hideux et totalement injustifiable », a estimé mercredi Mohammed ben Salmane, 33 ans, lors de sa première intervention publique depuis le meurtre de Jamal Khashoggi, qualifié « d’assassinat politique » planifié par le président turc Recep Tayyip Erdogan. « Beaucoup essayent d’exploiter l’affaire Khashoggi pour créer un antagonisme entre l’Arabie saoudite et la Turquie mais ils ne réussiront pas », a ajouté le prince héritier. Il a eu un entretien téléphonique mercredi avec M. Erdogan, le premier depuis le début de l’affaire.

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