ACTUALITÉSsociété

Ouvrons les yeux, travaillons dur avec discernement, humilité et sens de l’humain

Meguetan Infos

Ouvrons les yeux et prenons-en conscience, le Mali vit sous un régime d’exception. Un régime de jeunes colonels qui tente de museler toutes les voix discordantes, instaurer un silence lugubre. Un régime qui ne voudrait entendre que les sirènes laudatrices, flagorneuses ; que les voix, que dis-je, les vociférations des thuriféraires !!!

Pour combien de temps ? Dieu seul le sait !

Ouvrons les yeux et les oreilles, écoutons, lisons, assurés que les acteurs du 26 Mars 1991 ne se tairons pas, ne cesseront pas d’écrire même si c’est avec la langue d’Esope qu’ils vont écrire ! La tentative de les réduire au silence sinistre sera vaine. Ni obliger le Dr Oumar Mariko, leader estudiantin des années 80-90 et président de la SADI à l’exil ; ni inciter au meurtre de monsieur le Premier Ministre Moussa Mara, fils du lieutenant Joseph Mara du Comité Militaire Libérateur de la Nation (CMLN) ou officiers félons du 19 novembre 1968 selon la lecture de l’histoire, Moussa Mara fils de Kadiatou Ly, une des beautés du Mali dans son temps ; ni tenter d’intimider Mohamed Attaher Halidou et de museler la presse toute entière ne suffiront à faire abdiquer les acteurs du 26 mars 1991. Certains d’entre eux depuis 1946 sont au front contre la colonisation, incarnation de la domination et de l’oppression ; de l’exploitation, de la dictature en somme ! D’autres depuis les années 1956-57, date de la naissance du PAI (Parti Africain de l’Indépendance). La troisième vague des opposants aux tyrans est sur les barricades dès les 19 et 20 novembre : Pr Ibrahim Ly et le PMT (Parti Malien du Travail). Plus tard le PMRD (Parti Malien pour la Révolution et la Démocratie), l’Union des Luttes Tiémoko Garan Kouyaté et Sanfin entrent en lice.

La quatrième vague d’opposants à la dictature des années 1991 aura raison de la dictature du CMLN/UDPM (Comité Militaire de Libération Nationale / Union Démocratique du Peuple Malien) et proclamera le multipartisme intégral.

Les acteurs du 26 mars 1991 sont des femmes et des hommes aguerris,
conscients de leurs erreurs, voire de leurs fautes certes, mais aussi fiers de
l’immense tâche accomplie en dépit des obstacles de tout genre, de toutes sortes. Pour l’instauration des libertés fondamentales, individuelles et collectives : liberté de s’exprimer, liberté d’opiner, liberté d’entreprendre, liberté de créer. On dénote deux cents à trois cents morts, chiffres avancés à l’époque. Le nombre de blessés est resté inconnu à ce jour. Ce furent des sacrifices inouïs consentis par l’ensemble du Peuple malien. L’Insurrection a été réellement populaire, quasi consensuelle. Insurrection des villes et des campagnes ! ELLES et ILS dorment au carré des martyrs pour l’éternité, par les soins de Maitre Demba Diallo, messager du mouvement démocratique auprès de la Famille des Niakaté – Niaré. Les morts des années de Braise ne seront jamais des Anonymes !!! Par la volonté du Créateur de Toutes choses !

Des horreurs, il y en a eu ; comme des scènes tragiques. Jamais je n’aurais imaginé des scènes de cannibalisme au Mali, comme ce fut le cas de Mamadou Diarra beau-frère du général Moussa Traoré, responsable suprême de la révolution comme on le disait à l’époque dans la Guinée voisine. Je n’y ai pas assisté. Je ne juge pas des responsabilités des uns et des autres pour le moment, même trente ans après… Le petit Yalcoué, de toute évidence innocent qui sûrement cherchait sa pitance est venu à la rencontre de la mort, remonté à minuit à Point-G et remis à l’équipe du Dr. Delahaye dont l’intervention a duré 7 heures. De même que mon fils Modibo, le fils de Binta Ba et du Prof. Bocar Sidi Sall qui entendait saluer la victoire du 26 mars, fauché de sa moto par une balle reçue au front. Toutes les horreurs de ce jour ont été tenté d’être effacé de façon grandiose par le grand peuple du Mali lors de la conférence nationale solennelle et souveraine avec la déclaration de pardon des Forces Armées et de Sécurité, excuses présentées au peuple malien au nom des FAMA par le colonel Karamoko Niaré !

Et il y a eu aussi des sources de joie fussent-elles éphémères tel que le sourire de la petite Ramatoulaye Dembélé-Cissé fille du colonel Karim Dembélé, ancien lieutenant du Comité Militaire mais Colonel bagnard de Taoudéni et de ma sœur Awa Cissé, journaliste de l’ORTM. D’autres belles histoires continueront ; peut-être des plus tristes qui sûrement enrichiront aussi le pays car c’est le Mali qui est en marche du fond des Âges ! Quelques images éparses ! Oui, éparses ! Oui d’autres en écriront de belles, de moins belles, de tristes aussi, de merveilleuses, mus par leurs âmes enchantées, ne pouvant jamais être triste. Leurs âmes ne peuvent qu’être joyeuses, être optimistes, rire à la vie, enfants de cette Terre de Djandjo qu’ils sont. Des Djandjo seront entonnés à leur gloire jusqu’à la fin des temps : des chansons tantôt très belles, joyeuses, tantôt tristes, tantôt épiques, tantôt nostalgiques. Dans tous les cas des hymnes à leur gloire, des hymnes à la gloire de toutes celles et de tous ceux qui firent que le Mali flit grand !

Les acteurs du 26 mars 1991 ont consenti et accepté tous ces sacrifices par ce qu’ils étaient et sont toujours passionnés de libertés, avaient et ont toujours détesté l’injustice sociale, l’iniquité. Ils abhorrent l’absence de récompense du mérite et du méritant, de sanction de la faute et du fautif. Il y a encore des survivants parmi eux. Ils ont des enfants biologiques, politiques et/ou spirituels, qui entendent s’inspirer de leurs ascendants durant toute leur vie.

Aussi ne puis-je que recommander à mes enfants, filles et garçons, à mes petites filles et petits fils, à mes cadets, militaires hommes de rang, sous-officiers, officiers subalternes (commandants), colonels, officiers généraux de résister à la tentation de faire taire toute voix discordante, de museler la presse bref d’instaurer la terreur. Elle sera de toute façon de courte durée au regard de l’Histoire. La capacité de s’indigner et de s’insurger des Maliennes et des Maliens contre la privation de liberté, contre la terreur, contre la dictature ne mourra jamais ! C’est une conviction intime.

Félicitations et grande reconnaissance éternelle aux sentinelles de la démocratie comme l’Alliance pour la Démocratie au Mali (A.De.Ma – Association), le Journal les Echos de Hamidou Konaté, Mohamed Méba Tembely et Mr Fané, le Journal 22 Septembre du fidèle en amitié Chahana Takiou, lesquels ont eu le courage de venir vigoureusement au secours de Mohamed Attaher Halidou, défenseur acharné, poli, courtois, serein, respectueux de la loi mais « passionné de Liberté» si le camarade Abdoulaye Bathily me permet d’emprunter son expression !

Ouvrons les yeux, regardons la réalité en face, prenons conscience du rapport des forces en Afrique et dans le reste du monde et raisonnons : le tout militaire ne peut pas résoudre les problèmes du Mali.

Le Mali ne peut pas seul, affronter l’armée de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’Occident. Il serait sage sur le plan africain et international d’user de la diplomatie, surtout avec nos voisins immédiats. Pesons et soupesons l’aide que peuvent nous apporter la République de Guinée et du Togo quelques soient la profondeur des liens séculaires unissant ces pays et le Mali. Face à la France en confrontation avec le Mali, les délibérations aux seins des Etats-majors politico-militaires des armées du Bénin, de la République de Guinée, de la

Mauritanie, du Sénégal, du Tchad et du Togo seront sûrement longues, très longues avant de pencher en faveur de l’un des camps. Les illusions à ce sujet seront payées très chèrement !

Le temps est venu pour les filles et les fils du Mali de se parler. Le sang a trop coulé, les orphelins et orphelines de parents militaires ou civils sont à présent trop nombreux. Il serait étonnant, étrange que Mobbo Hamadoun Kouffa et son chef politique et militaire Iyad Ag Ghali ne soient pas ébranlés par tant de morts, par une telle tragédie malienne. Ce serait les percevoir comme des monstres ; ce qui n’est pas de bon augure dans la perspective de négociation.

Lors de la dernière visite rendue à Monsieur le Premier ministre le Dr Choguel Kokala Maïga je lui avais proposé de suggérer au Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées, président du Conseil Supérieur de la Magistrature, d’ouvrir un dialogue, sans sujet tabou avec les filles et les fils du Mali dirigés par Iyad Ag Ghali, qui au nom de leur compréhension de l’Islam font couler du sang malien, africain, européen, américain, asiatique (paix à l’âme de tous les défunts). J’ai osé avancer ce jour-là des noms devant composer la délégation : l’Imam Professeur Mahmoud Abdou Zouber, chef de la délégation ; l’Imam Professeur Yacoub Siby ; l’Imam Mahmoud Dicko ; l’Imam Ibrahim Cissé ; l’Imam Mahi Banikane ; l’Imam Cheikh Oumar Dia ; l’Imam Pr Hamidou Magassa ; l’Imam Hamma Hady Seini Sahalou, s’il y consent et éventuellement d’autres chefs musulmans que le ministre des Cultes connait mieux que moi. Les derniers mentionnés dans le texte, sont les premiers Imams cités dans la cassette de Mobbo Hamadoun Kouffa. Et avec le recul, il serait plus que souhaitable que son Eminence Monsieur le cardinal Jean Zerbo et le révérend pasteur Monsieur Nouh Yattara soient auprès de leurs frères imams lors de cette retrouvaille des hommes de Dieu pour la paix au Mali, en Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est et du Nord.

Ouvrons les yeux et rendons-nous en compte : l’Egypte est dirigée par des militaires depuis le coup d’Etat des officiers libres du 23 juillet 1952 dirigés par les colonels Gamal Abdel Nasser, Anouar El Sadate et compagnons ayant mis à leur tête le général Naguib avant de le limoger. Il en est de même en Irak après la deuxième guerre mondiale en 1941. Des généraux alliés à l’axe Allemagne Nazie d’Adolf Hitler, de L’Italie fasciste de Mussolini et de l’empereur Hiro Hito du Japon s’insurgent contre la couronne britannique et proclament l’indépendance de leurs pays avant la reconquête de toute cette partie du proche et moyen orient et leur réorganisation conformément aux intérêts des vainqueurs de la seconde guerre, à leurs têtes les Etats Unis d’Amérique du général Eisenhower. Le valet installé, s’est emparé de la victoire des alliés démocrates et républicains, mais sera renversé par un patriote, le Général Kassem de règne éphémère.

La culture des coups d’états s’instaure pour longtemps avec les Baasistes au pouvoir dont le règne ne finira en Iraq qu’avec la chute du général Saddam Hussein, vaincu lors de la deuxième guerre du Golfe conduite par le Président Bush fils.

L’Histoire du Soudan anglo-égyptien est aussi instructive, émaillée de coups d’Etat, de massacres d’officiers progressistes, proches du Parti Communiste Soudanais, le plus puissant de l’Afrique subsaharienne à l’époque.

Le général Gaafar Mohamed Nimeiry ancien dirigeant du Soudan, assassin du secrétaire Général du Parti Communiste Soudanais Mahjoub, de ses camarades et alliés politiques, restera tristement célèbre dans l’histoire. Il est vrai que pour l’occident capitaliste et alliés, l’assassinat des communistes, y compris de leurs alliés les chrétiens démocrates, ne constitue pas une atteinte aux droits humains. Le « NETTOYAGE » fait au Soudan pour le grand capital, la route est tracée pour l’avènement des généraux comme Omar El-Bechir, le général Al Fatah Al Bourane assistés des fondamentalistes.

Les évènements qui ont suivi les coups d’états contre le Président Sukarno de son vrai nom Kusno Sosrodihardjo en 1966 et alliés l’attestent largement. Un communiste n’est pas un humain pour le capital ! L’Ouganda après la chute de Milton Obote en 1977 renversé par Idi Amine Dada ; Le Congo Brazzaville après la destitution de l’Abbé Fulbert Youlou et l’installation du Commandant Docteur Marien Ngouabi, élève du Professeur Abdou Moumouni Djoffo, vite assassiné et vite remplacé par Opangault et Sassou-Nguesso, sauf l’intermède du Président Pascal Lissouba ; Le Burkina Faso après la chute du président Maurice Yaméogo ; La Guinée, depuis la mort du président Ahmed Sékou Touré à Cleveland aux USA ; Le Tchad depuis la chute de Tombalbaye ; Le Mali après le jour sinistre du 19 Novembre 1968. L’épisode palpitant de la gouvernance Adema – PASJ avec ses hauts et ses bas, mais des avancées significatives fait presque exception. Tous ces pays sus cités restent sous l’obédience militaire.

Dès lors tout le monde devrait comprendre pourquoi je me suis farouchement
opposé aux coups d’Etats contre Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar

Keita. Les coups d’Etat, on ne sait pas comment on y entre ; on les voit tout au plus venir. Mais on ne sait surtout pas comment en sortir.

Ouvrons les yeux et surtout aiguisons nos Intelligences. Rendons-nous en compte, réalisons-le : les colonels qui ont repris le pouvoir les 18 et 20 Aout, sont eux-mêmes des fils, des petits fils, des arrière-petits-fils d’anciens combattants, de militaires. Ils sont les héritiers des rescapés parmi les soldats de la deuxième guerre mondiale, des massacres à Thiaroye.

Ils ne sont plus des sacs à dos ». Ils sont des sortants de nos grandes écoles : de l’Ecole Normale Supérieure (EN-SUP), de l’Ecole Nationale des Ingénieurs (ENI), de l’Ecole Polytechnique Rurale (IPR de Katibougou), de l’Ecole Nationale d’Administration (l’ENA), de l’Institut de Formation Judiciaire ;

Ils sont des diplomates formés aussi bien au Mali, qu’en Algérie. Ils sont des sortants de l’Ecole, puis de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto- Stomatologie. Ils comptent parmi eux, des maîtres de conférences, agrégés. Ils sont sortis de l’EMIA (Ecole Militaire Inter Armes) de Feu Dr Boubacar Sada Sy, ancien ministre des Forces Armées et des Anciens Combattants du Mali). Ils ont étudié à la Flèche pour certains, d’autres à Saint-Cyr, grande Ecole militaire française. Ils ont des condisciples américains, dans leurs grandes Ecoles.

Ils ne sont pas des inconnus dans l’académie militaire de Hambourg en Allemagne ; loin de là. La Police, la Douane, les Eaux et forêts, notons avec bonheur qu’ils sont formés à Scotland Yard pour les uns, dans les grandes Ecoles de Douane et celles des Eaux et Forêts pour les autres.

Encore une fois, ils ne sont plus des KUN FING ». Ils sont des politiques, des stratèges, des tacticiens. Ne seraient-ils même pas plus politiques que certains Hommes politiques de la classe civile ? L’Intelligence malienne de tous bords gagnerait à coopérer avec ceux et celle d’entre eux qui sont intègres, vertueux et soucieux du denier public, réellement respectueux des Anciens de leur Race. Les cadres militaires doivent se départir de tout complexe, ni de supériorité, ni d’infériorité vis-à-vis des civils. Ils sont condamnés à travailler ensemble pour continuer à bâtir le MALI. Tous nouveaux apporteurs de changement qu’ils soient, ils ne partent pas de zéro !… Il y aura probablement des partis politiques militaires saupoudrés de civils qui ne disent pas leurs noms ; tout comme il y’en a sûrement des civils saupoudrés de militaires. Il est illusoire de vouloir balayer la vieille classe politique de sitôt. Le PSP et le RDA sont toujours vivants et peut être même vivaces !

Quel sort les jeunes colonels entendent-ils réserver à la résistance inéluctable : à l’oppression, au pillage des richesses du pays, à la suppression des libertés individuelles et collectives, à la tentative de museler la presse et à humilier des citoyens, ce qu’il est convenu d’appeler ancienne classe politique ou Mali Koro. Qui dit Mali Kura suppose l’existence d’un Mali Koro.

Les acteurs qui ont concouru à l’avènement du 26 Mars 1991 sont les « maliens den Koro » ? Ne sont-ils plus des forces de changement dès lors qu’ils ne sont pas du M5 RFP ? Tout dirigeant du Mali doit se souvenir que toute oppression, toute tentative de suppression des libertés individuelles et collectives, toute tentative de museler la presse, d’abus hégémonique sur les confessions si minoritaires soient t’elles, toute intolérance de quelque nature qu’elle soit a toujours engendré une résistance opiniâtre, sourde, feutrée d’abord, puis ouverte quand la contradiction sociale fondamentale devient antagonique, irréconciliable. Il en a été ainsi tout au long de l’histoire du Ouagadougou, du Mali-Songhay, des Emirats confessionnels, et des confédérations des Kel tamasheq de cette Terre du Mali, les dernières occupantes de tout le sahel avant la pénétration française.

La perception des Maliens de l’architecture politico-militaire du moment suscite beaucoup d’interrogations. Des colonels ou rarement colonel major sont des ministres, des généraux de brigade, sont des gouverneurs, occupent des administrations centrales mais subalternes.

La nouvelle militarisation de la police, de la protection civile, de la douane, des Eaux et forêts bref des paramilitaires permettra de fournir beaucoup de préfets, des sous-préfets et au ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Décentralisées et au ministre de la Fonction Publique, des fonctionnaires à déployer sur toute l’étendue du territoire.

Aussi ne faut-il pas s’interroger si la fonction publique bis (les forces armées et de sécurité) n’est pas en train d’être numériquement plus importante que la fonction publique officielle ?

Mon aversion pour les coups d’Etat contre le Général Président Amadou Toumani Toure puis contre Ibrahim Boubacar Keita n’était dictée que par ma hantise de voir s’instaurer la violence armée comme mode normal de prise du pouvoir, contre l’installation de la culture Putschiste. Hélas, nous découvrons avec amertume et douleur que le feu ne purifie pas toujours les mœurs. Bien au contraire.

La période de guerre dans l’Histoire instaure la culture de toute sortes de trafics, y compris de drogue, y compris d’humains. Ne parlons pas d’armes. Cette tendance est de père en fils jusqu’à la fin des temps. Si au lieu que ce soit le pouvoir qui arrête le pouvoir, c’est l’armée qui arrête l’armée, cela donne à réfléchir ! N’a-t-il pas été dit que le pouvoir est au bout du fusil ? (Dixit le Président Mao Tsé DONG)

Alors, les colonels qui êtes au pouvoir, soyez en alerte permanente ! Et que Dieu veille sur le MALI et le sauve avec la participation de ce qu’il y a de sain dans ce pays.

OUVRONS LES YEUX ET SACHONS RAISON GARDER ! LA TACHE A ACCOMPLIR PAR LE MALI ACTUEL EST ENORME.

Les Jérémiades, les lamentations, les litanies, les incantations, les invectives contre l’autre, la déresponsabilisation de soi et l’accusation d’autrui, responsable de tout ce qui arrive au Mali seront sans effet, inefficaces à long terme. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Abdoulaye Diop, le Banyamulenge n’a-t-il pas si élégamment dit : « Les injures ne sont pas le signe de la grandeur d’une Nation. ». Restons des Seigneurs qui pèsent tout ce qu’ils disent. Alors nous serons grands !

En vérité, ce qu’il nous reste à faire c’est de travailler ! De travailler dur avec discernement, avec humilité, avec le sens de l’Humain ! De faire en sorte que toute malienne, tout malien se sente à l’aise où qu’Il se trouve dans le Mali ; De mettre fin aux conflits intra et intercommunautaires ; De restituer l’estime de l’autre en dépit des différence linguistiques, culturelles, confessionnelles (de culte même païen). Ces actions ramèneront la cohésion sociale et la paix au Mali, au Burkina, au Niger, au Tchad, dans le Liptako-Gourma, au Sahel. Instruire particulièrement les minorités nationales de toutes zones et les incorporer par la persuasion et surtout la conviction dans les forces armées de sécurité, de défense et dans tous les corps paramilitaires aiderait aussi énormément à consolider davantage la Nation Malienne.

Le delta intérieur ne sera jamais stabilisé sans l’entente profonde, sincère et durable entre les chefs réels de l’Adrar des Ifoghas et les colonels, tous les colonels qui dirigent aujourd’hui le Mali.

Aussi faudra-t-il nécessairement ouvrir ou rouvrir le dialogue, les pourparlers entre les filles et les fils du Pays.

Ce qui est évident, c’est que nous allons droit au mur si nos nouveaux alliés, qui ne sont ni léninistes, ni staliniens, ni kroutcheviens, ni bregeneviens, bref ni internationalistes prolétariens, confondent le Mali et la Tchétchénie.

La Race des hommes comme le camarade Sorgue ou George Dimitrov et codétenus, les fusillés du Mont Valérien ne sont plus encore de ce monde ou sont devenus très rares.

OUVRONS LES YEUX ET SACHONS RAISON GARDER ! Le Mali ne peut pas faire la guerre au monde entier.

Cependant, des lueurs d’espoirs pointent à l’horizon. Les frustrations de Nya­wuro, de Dallah, de Debere et de Boundoukoli, surtout de Fatoma pour ne citer que les plus récents cas ; les frustrations de tous nos villages visités et spoliés, si elles ne sont pas correctement soignées, pourraient mener loin.

La colère risque de gronder. La colère qui gronde déjà dans toute une communauté mono-linguiste mais multiculturelle n’est pas si aisée à gérer. Les chefs maliens devraient s’y atteler vigoureusement et intelligemment en dépit des paroles lénifiantes prononcées par ci, par-là.

La deuxième source d’espoir est motivée par le départ de tout soldat français du sol malien. Ils ne sont ni dans l’Adrar des Ifoghas, ni à Gao, ni à Gossi base pourtant très fortifiée. Cela rappelle 1961 : c’est l’œuvre des colonels au pouvoir. Mais attention ! Changer de maître n’est pas un signe de liberté, encore moins un signe d’indépendance !

Les communautés minoritaires se réjouissent de la prise de conscience des Autorités, de la pluralité du Mali bien qu’il soit UN et INDIVISIBLE : le générique habituel de la chaine 2 est toujours précédé d’une très belle musique de l’Adrar des Ifoghas. Confirmant, s’il en était besoin, que le Mali est un pays de noirs, de blancs et de ceux que leurs cousins de toutes sortes s’efforcent de classer en épiloguant sur leurs origines éventuelles. Des Baïlo proposent même de négocier pour eux l’obtention d’une nationalité malienne moyennant bien sûr un gros bol de lait, une très belle forgeronne et beaucoup de viande : le rêve de tout grand Forgeron ! L’Honorable Bakoni Ballo doit en sourire dans sa tombe fleurie !…

Plût au Ciel que les dirigeants de l’ORTM, toutes chaînes confondues, se
souviennent, en cas de deuil national que toutes les langues du Mali ont des chants qui apaisent la peine des citoyens. C’est le Mali tout entier qui doit se sentir en deuil et non quelques-unes seulement de ses régions !…

Affirmons en fin que le fédéralisme qui effraie tant n’est pas antinomique de l’Unité Nationale.

Scrutons attentivement le reste du monde et son Histoire.

Attention ! Au nom de la patrie en danger, on ne peut pas tout se permettre ; y compris la tentative de museler la presse crédible, de qualité pour laisser fleurir des feuilles de choux.

Bamako du 16 septembre au 08 décembre 2022,

ACI 2000 Rue 390 Porte 1028

Dr Ali Nouhoun DIALLO

Maître de Conférences
Agrégé de Médecine Interne
Ancien président de l’Assemblée Nationale du Mali
Et du Parlement de la CEDEAO
Grand Officier de l’Ordre National du Mali

maliweb.net

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X