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Lancement des produits à base de soja : Keitala Négoce à la conquête du marché malien

Meguetan Infos

Keitala Négoce, une entreprise de transformation de produits agroalimentaires et forestiers, de commercialisation de semences certifiées, engrais, matériels agricoles et de prestation, a procédé au lancement de ses produits à base de soja. C’était le 26 novembre 2022 au stade municipal de Sikasso en présence du ministre de la culture, de l’artisanat, de l’industrie hôtelière et du tourisme, Andogoly Guindo, du ministre du développement rural, Modibo Kéïta et du directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso, Bernard Coulibaly. Cette initiative de Keitala Négoce, soutenue par le programme 2SCALE, vise à réduire le taux de malnutrition à travers l’introduction des produits dérivés de soja sur le marché malien. Elle permet de résorber considérablement le chômage des jeunes et des femmes et de lutter contre la pauvreté.

C’était l’effervescence, le 26 novembre 2022, au stade municipal de Sikasso à l’occasion du lancement des produits à base de soja sous le son de balafon de l’inimitable Souleymane Traoré dit Néba Solo. Une initiative de Keitala Négoce visant à réduire le taux de malnutrition à travers l’introduction des produits dérivés de soja sur le marché national. Elle s’inscrit dans le cadre de 2SCALE 2019-2023, un programme phare de la politique de sécurité alimentaire des Pays-Bas qui est l’un des principaux catalyseurs de l’agrobusiness en Afrique subsaharienne.

Au nom de la population de Sikasso, le représentant du Maire de la commune urbaine, Adama Ballo, a souhaité la bienvenue à tous ceux et à toutes celles qui ont effectué le déplacement. L’élu local a salué et remercié les paysans qui cultivent le soja. « Nous témoignons que cette activité contribuera au développement de la ville de Sikasso », a-t-il affirmé sans oublier de faire un vibrant plaidoyer pour la cause de la patate douce.

Selon le Directeur pays du Centre International pour le Développement des engrais (IFDC), Moussa Dionou, la présence de deux ministres témoigne de l’intérêt que le gouvernement accorde à ce projet. « Financé par le Ministère néerlandais des Affaires Étrangères à travers la Direction Générale pour la Coopération Internationale (DGIS), l’objectif principal du programme 2SCALE est de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à une croissance économique durable et inclusive et à la stabilité en Afrique ». Nul n’ignore la place occupée par le soja dans la lutte contre la sécurité alimentaire, nutritionnelle et la pauvreté en Afrique subsaharienne. « Mise en œuvre dans 10 pays d’Afrique, le programme 2SCALE a accordé une place de choix au soja parmi les produits de base cultivés et transformés au sein de ses partenariats publics privés en Afrique. Au Mali, nous travaillons avec l’entreprise Keitala Négoce pour ajouter de la valeur à ce produit afin de faciliter l’accès à des aliments nutritifs aux consommateurs à la base de la pyramide, c’est-à-dire les consommateurs à faibles revenus », a-t-il expliqué.

Multiples valeurs du soja

Moussa Dionou a souligné que l’objectif est d’atteindre 1,5 millions de consommateurs à faibles revenus à l’horizon 2024 dont 150 000 au Mali. « Notre stratégie orientée sur l’amélioration de l’accès à des aliments nutritifs aux populations à la base de la pyramide concerne 20 000 consommateurs uniquement avec le soja et ses produits dérivés ». Au-delà de ses valeurs nutritives, a rappelé le directeur pays de l’IFDC, le soja est aussi utilisé dans l’alimentation bétail et sa production contribue à enrichir le sol. « C’est pour cette raison qu’à l’IFDC, nous encourageons la production du soja comme culture de rotation sur les sols cultivables ».

Le « Tchidiara », une chanson du terroir servant à galvaniser les braves paysans, a introduit le discours de la promotrice de Keitala Négoce, Mme Dialia Kéïta dont les premiers mots ont été des remerciements. Elle a remercié les deux membres du gouvernement présents, la ministre de la santé et du développement social, Diéminatou Sangaré et celle de la promotion de la femme Mme Founé Coulibaly qui n’ont pas pu faire le déplacement. « Tous ceux et toutes celles qui ont effectué le déplacement sont là pour le Mali », a laissé entendre cette amazone dont la bravoure et l’engagement ont été chantés par Néba Solo.

Selon sa promotrice, Keitala Négoce travaille avec 6 050 producteurs de soja, 127 coopératives et 15 coopératives de femmes. Actuellement, la superficie couverte par la culture du soja est de 9 198 hectares. « Quand on ne cultive pas, il n’y a pas de transformation. Quand on ne transforme pas, il n’y a pas de commercialisation… »

Tout en appelant à « consommer malien », elle a souligné que le soja est d’une importance capitale. Une seule cuillère de soja, a-t-elle avoué, a plus de valeur qu’une assiette du riz. La promotrice de Keitala Négoce a énuméré plusieurs sous-produits du soja comme le café de soja, la farine de soja, le lait de soja, les boulettes de soja, les brochettes de soja, l’huile de soja, le couscous de soja.

« Je voudrais conquérir d’abord Sikasso avant l’ensemble du Mali »

Mme Dialia Kéita a évoqué l’importance de la production et la transformation du soja dans la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes mais aussi, dans la lutte contre la pauvreté à travers l’augmentation des revenus. Pour elle, le Mali doit valoriser le soja : « je voudrais conquérir d’abord Sikasso avant l’ensemble du Mali.»

Prenant la parole, Fatoumata Coulibaly a appelé à la valorisation du soja tout en saluant l’engagement du ministre du développement rural. Elle a appelé les membres du gouvernement à faciliter la tenue des séances de sensibilisation dans les écoles et les centres de santé sur les produits à base de soja et leur importance dans l’alimentation. Fatoumata Coulibaly a fait un plaidoyer pour l’octroi des cantines scolaires dans les établissements d’enseignement. Elle a rassuré sur la qualité des produits à base de soja certifiés avec l’appui de l’ANAMORM et de l’ANSA.

Un groupe théâtral a présenté un sketch sur l’importance du soja dans la nutrition mais aussi la place occupée par Keitala Négoce et sa promotrice dans la valorisation de cette culture.

« Je suis très heureux de prendre la parole ce matin, au nom du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta et du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, pour saluer et remercier Mme Dialia Kéita, une femme battante et engagée », a déclaré Modibo Kéita, ministre du développement rural pour qui, le soja est une culture récente au Mali. Il contribue à améliorer les revenus des paysans et a des valeurs nutritives très importantes. Le ministre Modibo Keïta a remercié les partenaires qui soutiennent les initiatives de la promotrice de Keitala Négoce. Il a aussi appelé les producteurs de soja à se regrouper au sein d’une organisation interprofessionnelle et a insisté que les producteurs vendent leurs productions sur place.

Une brave dame qui se distingue par son courage et son engagement

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme s’est dit heureux de célébrer le génie et le savoir-faire de nos artisans. Il a salué cette brave dame qui, de par son courage et son engagement, donne de l’émotion. Mme Dialia Kéïta est partie de rien pour bâtir une entreprise artisanale. « Je crois que vous êtes une amazone. Vous êtes admise dans le cercle restreint des Nyéleni de notre pays », a-t-il lancé.

La culture du soja prend de plus en plus d’ampleur au Mali et crée non seulement des nouvelles opportunités pour les producteurs locaux, mais aussi contribue fortement à la sécurité alimentaire des ménages, surtout les plus vulnérables. « Le soja est un aliment riche qui peut aider notre pays à éradiquer la faim et la malnutrition. C’est pourquoi, l’ambition du gouvernement du Mali est de soutenir sa production, passant de 14 000 à 100 000 tonnes par an d’ici cinq ans. L’accroissement du commerce autour de ce produit et sa forte demande stimulent ce secteur et offrent une nouvelle opportunité aux petits producteurs qui s’investissent massivement dans cette culture. La valorisation de cette culture par une brave dame qui transforme le soja en divers produits alimentaires et nutritifs, ne fait que me réjouir. La transformation de la production du soja est donc une activité capable de résorber considérablement le chômage des jeunes et des femmes. Ce qui constitue, à n’en point douter, un moyen efficace de lutte contre la pauvreté, notamment celle des populations les plus vulnérables que sont les femmes et les jeunes à travers la création d’emplois », a affirmé le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme.

Faire des unités, une « force d’exportation

Le lancement des produits à base de soja participe à la politique de relance de la filière agricole imprimée par les pouvoirs publics à travers le développement du secteur de transformation. Fier de retrouver sur les marchés les produits au label malien, tels que le soja, le ministre Guindo dira que cette unité de transformation permettra, de « valoriser les produits agricoles maliens et d’établir un partenariat durable entre producteurs, transformateurs et distributeurs ».

« L’ambition du Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta et du Premier ministre Chef du Gouvernement est de faire des unités comme la vôtre une force d’exportation dans la sous-région et bien au-delà » poursuit le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme. Cette ambition aura le triple avantage d’accroître la création d’emplois, de redonner de la confiance à la jeunesse et de tirer les revenus vers le haut.

Le ministre Guindo est persuadé que l’initiative de la promotrice de Keitala Négoce aidera la région de Sikasso à migrer vers un développement économique profitable à toutes les populations de ce pays. Il a assuré l’entreprise Keitala Négoce et ses partenaires, ainsi que l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur soja, du soutien indéfectible du gouvernement du Mali qui ne ménagera aucun effort pour les accompagner dans la production et la promotion du soja et de ses produits dérivés pour une alimentation riche et variée au profit des populations maliennes.

Le ministre Guindo a présenté ses félicitations à Mme Dialia Keita et à l’ensemble de ses collaborateurs pour ce travail qu’ils font pour le développement agricole de notre pays. « Je demeure convaincu que le développement de la filière soja pourrait aider le Mali à assurer l’accès à une alimentation riche et nutritive pour tous », a-t-il conclu.

Sur les notes musicales de Néba Solo, la délégation ministérielle a visité le stand où étaient exposés plusieurs produits dérivés du soja.

Au delà de cette cérémonie officielle, plusieurs activités sont prévues dans cette campagne de valorisation du soja comme des visites et démarches au niveau des centres de santé communautaires et des écoles, des expositions sur les places publiques. Keitala Négoce est accompagné par le programme 2SCALE financé par le Ministère des Affaires Etrangères des Pays Bas et mis en œuvre par le consortium IFDC, SNV et BoPInc.

Chiaka Doumbia envoyé spécial à Sikasso

Visite à l’unité industrielle

Après la cérémonie de lancement au stade municipal, la délégation ministérielle a visité la petite unité industrielle installée derrière le village artisanal de Sikasso par la promotrice de Keitala Négoce. Sur place, Mme Dialia Kéita a expliqué aux deux membres du gouvernement et à leurs délégations le travail fait sur place ainsi que les difficultés rencontrées dans la production et la commercialisation. Elle a cité les difficultés d’accès à l’électricité, le taux élevé des prêts bancaires, la concurrence, l’absence de protection du marché national, etc. « On est confronté à un problème d’électricité. Il me faut 15 millions de FCFA pour le raccordement au réseau de l’EDM-SA », a-t-elle lancé.

Le représentant du maire de la commune urbaine de Sikasso, Adama Ballo reconnait aussi les problèmes d’électricité : « Ici, c’est officiellement la zone industrielle de Sikasso mais il n’y a pas d’électricité ».

Pour Mme Dialia Kéïta, le taux élevé des prêts bancaires constitue un véritable handicap à l’entreprenariat. « Les taux d’intérêts sont très élevés. Comment on peut s’en sortir ?».

Le Ministre Modibo Kéita est persuadé que le prêt bancaire n’est pas adapté au financement des investissements, il a pris bonne note des doléances formulées. Toutefois, il a opté pour un langage réaliste : « l’Etat a besoin de chantiers. On vous demande de vous organiser en interprofession » et de conseiller à la promotrice de Keitala Négoce et à ses partenaires de se rapprocher davantage de certains services techniques afin de trouver des solutions à certaines de leurs préoccupations. Le ministre Modibo Kéïta a annoncé l’arrivée prochaine d’une mission de la FAO pour échanger sur les financements innovants. Beaucoup de conseils ont été prodigués par le ministre à ses interlocuteurs.

Le Challenger

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