Plusieurs groupes armés terroristes sèment la terreur au sein de la population malienne depuis plusieurs années. Ces derniers temps, un autre groupe armé plus terrifiant, plus cruel est rentré dans la danse. Il s’agit de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) présent dans la zone des trois frontières, notamment dans la région de Ménaka et dans le cercle d’Ansongo.
Selon un habitant que nous avons contacté sur place, la ville de Ménaka n’est plus sûre et elle abrite plusieurs déplacés à cause des combats. Ces derniers temps, le groupe armé, l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), fait parler de lui au nord du pays. Il veut chasser les autres groupes armés et s’imposer. Ainsi, l’EIGS et son rival le JNIM de Iyad Ag Ghaly s’affrontent violemment depuis qu’il est rentré dans la danse au Mali. Ces combats entre groupes terroristes causent beaucoup de torts à la population locale.
En effet, selon une source locale, les terroristes pillent les villages, enlèvent les bétails. Démunies et dépouillées de tout, les populations se sont repliées sur la ville de Ménaka, ajoute notre source.
À l’en croire, les populations des localités allant jusqu’à 70 kilomètres sont toutes venues à Ménaka. À ses dires, ces populations vivent pires sous le joug des djihadistes. « J’ai appris le jeudi 24 novembre qu’ils ont violé des femmes admises au Csref », nous a-t-il confié.
« Ménaka n’est plus une ville sûre »
Notre source qui est née et grandie à Ménaka indique que cette ville est presque sous embargo. « La plupart des côtés de Ménaka sont occupés par des terroristes. Seulement, les routes qui mènent à Gao et au Niger sont libres. Même là, les gens ont peur de voyager car il y a fréquemment des braquages sur ces axes. L’autre jour, ils ont braqué un véhicule de transport à la sortie de la ville. Ils ont dépouillé les passagers. Il y a certains quartiers où les gens dorment avec un œil fermé et l’autre ouvert. Dans la nuit du jeudi à vendredi dernier, on a tué un monsieur et son fils à leur domicile. Cela ressemblait à un braquage mal tourné. Les gens se couchent avec la peur d’être volé. En plus ce qui est pire, c’est la cherté de la vie. Les céréales que nous consommons viennent de Gao. Mais, les commerçants ont peur de voyager. Ce qui fait qu’aujourd’hui, un sac de 50 kg de riz coûte plus de 25 000F CFA à Ménaka. De même, 100 kg du petit mil est vendu à 50 000 FCFA », a expliqué notre interlocuteur avec beaucoup de désolations.
Pourtant, l’armée malienne est présente à Ménaka, constate notre source. C’est peut-être la raison pour laquelle que la ville est relativement sécurisée.
Adama Coulibaly
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